N°50 | Entre virtuel et réel

Éric Letonturier

Le virtuel : envers et damnation du réel

« Le réel est ce qui est sans double »

Clément Rosset

Si le virtuel s’oppose à l’actuel1, alors le numérique n’offre à l’imagination que de tristes possibles2 pour se présenter, quand il se fait (cyber) monde, comme un simple prolongement du réel. Réel que le virtuel se contente en effet de dupliquer par des moyens techniques dont le réalisme recherché entretient à la fois l’illusion de son existence et la création d’authentiques effets. Répétition et différence donc, diraient Gabriel Tarde3 puis, à sa suite, Gilles Deleuze4.

Répétition comme en attestent, après les perspectives ouvertes par Second Life dès 2003, les actuels et massifs investissements de Facebook (désormais Meta) dans le « métavers », qui ne sont finalement, à grand renfort d’appareils à visée immersive dans l’image de synthèse animée, qu’une doublure non pas augmentée mais plutôt diminuée de la vie personnelle et sociale : à l’avatar que l’on se choisit comme jumeau 2,0 ne sont proposées en 3D, au moyen de bases de données graphiques et de techniques de visualisation stéréoscopique, que des activités de consommation et de divertissement, des mises en ligne de chacun par visioconférences et réseaux sociaux, et des possibilités de pilotage à distance.

Différence aussi, car ce n’est pas une simple numérisation qui se profile, mais, comme si la réalité ne suffisait plus, un autre lieu de vie, à l’image de celui décrit par Neal Stephenson dans son célèbre roman5. Car envoyer un mail n’est pas plus virtuel que déposer un courrier dans la boîte aux lettres, commander en ligne pas plus qu’acheter en boutique, et parier sur un site pas plus que jouer chez son buraliste. Le virtuel commencerait quand on s’en remet à lui pour vivre, quand on y investit son existence. Et vice versa.

En revanche, le numérique n’est, a fortiori avec la fameuse « convergence nbic »6 comme cadre de recherche et le transhumanisme comme horizon attendu, que l’un des moyens du virtuel, virtuel dont la nature est de s’ajouter et de s’encastrer en même temps, de se présenter à la fois à côté et dans l’existant. Car il n’« est » pas exactement : « force de réalisation en puissance » lui conviendrait mieux. Il se plie donc mal aux canons de l’ontologie classique, pour renvoyer moins à la catégorie de l’« être » qu’à celle de l’« entre »7. Invisible, il n’en est pas moins là, bien présent ; de même qu’impalpable et silencieux, il s’ouvre au toucher et s’éveille à la voix, moyennant, à chaque fois, des médiateurs techniques qui le rendent, malgré son inconsistance physique, accessible, disponible en permanence. Si l’« entre » est toujours passage qui introduit au sacré, le virtuel en est un signe, mais selon des modalités tenant, de façon inhabituelle pour l’Occident, de l’immanence. Dit autrement, l’extension du domaine des pratiques ordinaires qu’il autorise en son sein obéit à un régime de fonctionnement particulier opérant, comme « Graal des interactions sociales »8, une refonte de notre être au monde et des relations qui se nouent à autrui par son biais.

  • Retours au réel et détours par le numérique

Pourquoi une telle appétence aujourd’hui pour le virtuel ? Les arguments pratico-techniques et économico-écologiques, souvent avancés, ne sauraient ni convaincre ni justifier ce transfert croissant de nos activités vers ce type d’univers. D’une part, les fonctionnalités offertes à l’infini par nos appareils informatiques, mais en grande partie inconnues du plus grand nombre faute de compétences ou d’intérêts en la matière, dépassent largement les usages limités et souvent contraints que l’on en fait au quotidien. Que dire alors des dispositifs, particulièrement lourds (casques, gants, combinaisons, plateformes dédiées, hologrammes…) et discriminants à plusieurs titres, nécessaires à l’entrée et à l’agir dans le virtuel ? En outre, se pose la question de son empreinte environnementale, quand on sait le coût élevé des activités en ligne, fortement énergivores et extrêmement polluantes pour les matériaux rares qu’elles réclament, la consommation et le refroidissement des installations électriques, les transports commerciaux longue distance et les tournées de livraison express, souvent à vide, qu’elles entraînent.

Le virtuel a également connu, comme autre mode de légitimation, des traductions politiques qui ont alimenté des espoirs et des rêves sociaux que la réalité est venue démentir, ou du moins nuancer. À la suite d’auteurs comme Nicholas Negroponte ou Howard Rheingold, on a ainsi vu dans les sociabilités virtuelles qu’offrait l’Internet des promesses (cyber) démocratiques, l’avènement de formes d’organisation communautaires plus participatives et l’émergence, sur le modèle du cerveau, d’une « intelligence collective » à l’échelle mondiale9. Chez d’autres, le virtuel entrait dans la panoplie des ressources d’une « démocratie technique »10 au service de l’expression de la société civile et de ses attentes, en lui donnant des moyens inédits de mobilisation et de coordination en vastes mouvements sociaux. Enfin, les plateformes de collaboration et de partage, leur gratuité et leur libre accès feraient de cet espace virtuel le lieu idéal de relance des aspirations communistes, d’une force militante revivifiée par les « multitudes connectées »11 et unies par-delà les frontières, les institutions et les hiérarchies.

Si les critiques que l’on peut faire des prétendues vertus sociales du virtuel rejoignent celles plus généralement adressées à l’Internet, certaines lui sont spécifiques. En effet, elles s’accordent sur le constat, tiré de l’observation des usages, des limites de la « démocratie Internet »12, mais aussi sur l’analyse des coulisses et des en (jeux) qui se jouent sur ces scènes dématérialisées en termes de conditions de travail et d’emplois sous-qualifiés et précarisés13, de dérégulation législative et de concurrence entre opérateurs, de santé publique (cyber addiction) et, bien sûr, de rapports de force militaires et géostratégiques14.

En revanche, les critiques doivent diverger quand elles portent sur le rapport opposé que numérique et virtuel entretiennent chacun au réel, le premier par excès, le second par défaut. En effet, le numérique, retenu comme possible au futur très proche, a finalement été dénoncé pour l’enthousiasme naïf ou idéologique de ses concepteurs, qui y voyaient la chance d’une réalité meilleure. Le virtuel, quant à lui, ne rêve pas le réel, mais y renonce, quelle que soit sa forme prise, comme idéal ou standard d’existence, s’en éloigne et même rompt fondamentalement. À l’espoir d’un ici autre, il préfère le départ vers un ailleurs factice. De fait, le réel est idiot15 car simple, sans masque ni fard : par ses prérogatives impérieuses, il (s’)impose et (s’)oppose, et, tout en rugosité par les contraintes et les obstacles qu’il dresse pour toute action, s’avère force de résistance et point d’attache. À l’inverse, le virtuel s’offre une intelligence artificielle plastique tirée des ressources de sa boîte à images et de son trousseau de maquillage. Ne voyant dans la matérialité que limites et entraves, il démantèle le réel, mieux, s’en soustrait totalement.

Tandis que le numérique tourne à l’utopie, le virtuel tient en effet de l’Arcadie comme monde, non seulement de l’« entre », mais aussi du « sans ». Dans ce nouveau pays des merveilles, l’avatar circule au mépris des lois de la physique, fait varier les échelles, s’émancipe des contraintes spatiales pour des déplacements qui, fluides, instantanés et même ubiquitaires, autorisent apparitions et disparitions, présences multiples et déguisées au gré des envies et du nombre d’écrans à disposition.

Sans corporéité, cet avatar revêt la géométrie variable qu’autorisent protocoles graphiques et programmes informatiques pour déformer le monde en tous sens et même traverser ses semblables. Sans intériorité, il devient, pour reprendre l’expression de Paul Ricœur, « soi-même comme un autre », mais uniquement pour être sans relations directes, faute de « présentiel ». Retranché quelque part derrière son écran, son pilote est anonyme en attendant l’épreuve de la réalité qui le démasquera, le dévoilera, même ou autre, ami ou ennemi, si passage il y a. S’exacerbe donc la fameuse « inquiétante étrangeté » dans cet espace qui, sans certitude ni garantie, est le domaine naturel de la stratégie, le terrain de toutes les manœuvres, le théâtre d’opérations du secret, de la ruse, du mensonge et de la méfiance16. Seul le réel donne finalement à ce monde plat son exacte mesure et son véritable relief.

  • Socio politique de l’existence virtuelle

Dans bien des cultures, se défaire des scories du soi et des mirages de la vie sociale est la condition d’accès à la grandeur et à la plénitude. Le « sans » serait-il gage, ici aussi, de sens, d’un « plus » voire d’un mieux-être ? Cet affranchissement multiforme est-il vecteur de libération individuelle ? Après tout, le virtuel arcadique, par sa fonction compensatoire, pourrait émanciper, ne serait-ce que provisoirement, des pesanteurs du réel pour retrouver l’essentiel. On se souvient en effet que dans L’Astrée, le roman d’Honoré d’Urfé, une fois débarrassée des nombreuses contraintes qu’imposait l’étiquette, la vie authentique revenait, dans les plaisirs simples et les jours bucoliques17… Or, pour au moins trois raisons, on doutera du virtuel comme décolonisateur du monde vécu.

Entrer dans le monde virtuel, c’est d’abord s’adonner autrement aux injonctions dominantes du réel. Son rapport à la temporalité en est un indicateur. Sans attaches temporelles, le virtuel n’est de fait soumis à aucun rythme naturel ou social et, éternel veilleur et surveillant permanent, ne connaît ni pause ni sommeil. Ouvert en continu, il retourne alors au réel, l’amplifie même pour se faire l’espace d’accueil idéal du régime « vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept » auquel le capitalisme aspire depuis ses débuts18. Avec ce double, le chronobiologique, insupportable pour ses lenteurs, ses temps morts et les atermoiements de la subjectivité, cède enfin à l’impulsion électro-économique qui satisfait sans délai ni moment de réflexion le désir d’achat de l’avatar consommateur sur un mode compulsif. L’accélération générale19 interdira d’autant la décision mûrie, le projet à long terme, la jouissance de l’acquis et la satisfaction contemplative. L’enregistrement des choix entretiendra sous forme de recommandations personnalisées sans cesse actualisées et de relances programmées pour assurer la fabrique imaginaire, des envies impérieuses du lendemain.

Le capitalisme n’offre bien sûr qu’un exemple du calendrier perpétuel de notre exposition totale aux lumières artificielles du virtuel, de ses processus d’intégration synchronisée de toutes les facettes de notre présence ici-bas, de leurs conditionnement et recyclage20, et de la conversion immédiate de nos faits, gestes et pensées en données enregistrées, archivées et consultables en ligne à tout moment, et exploitables à des fins diverses dans le monde réel.

Entrer dans le monde virtuel, c’est ensuite se plier au formatage machinique d’une définition de soi qui ne fait que répondre aux normes réelles de la condition individuelle moderne. Le virtuel suppose des conditions certes techniques mais aussi culturelles, celles de la seconde modernité qui réclame de chacun l’affirmation d’une singularité à faire connaître et valoir. Ce dont se chargera, à sa manière, le virtuel par la création d’un avatar invitant à une écriture de soi documentalisée à partir d’un maigre répertoire de traits préfixés, et indexée en quelques « tags » qui objectiveront l’individu en un profil faisant office d’identité virtuelle prétendument fidèle.

La colonisation de nos vies par le virtuel oblige à une gestion bureaucratique quotidienne de notre double, à des opérations de maintenance et de suivi pour sa mise à jour21. Pour expliquer cette police des normes et la routinisation induite par ces tâches d’actualisation voire de requalification des propriétés personnelles, nul besoin ici d’en appeler à un pouvoir disciplinaire qui aurait trouvé dans ce nouvel espace une extension de son périmètre d’action habituel. Désormais, la société se régule idéologiquement davantage sur la positivité de tous que sur la répression par certains22 : transformant l’individu en auto-entrepreneur de soi, la modernité fait par conséquent de la liberté un travail normatif qu’il se donne bien volontiers pour être intensément et se sentir vivre pleinement, ici en se rendant socio-numériquement conforme au mode d’existence du monde virtuel dans lequel il voit des expériences de plus-values identitaires gratifiantes, donc dignes de le réaliser. Programmes et protocoles du virtuel servent ainsi non l’interdit social mais le désir voulu personnel, en le configurant aux injonctions de la modernité selon des voies certes autres mais qui servent le même motif.

Entrer dans le monde virtuel, c’est enfin épouser un mode d’affiliation aux autres déjà largement répandu et plébiscité dans la société réelle, prise entre positivité vitaliste et doxa néo libérale. L’être ensemble contemporain, qui repose sur de multiples scènes étrangères les unes aux autres, appelle en effet des liens faibles, ponctuels et spécialisés, qui réclament de chacun, d’une part, la gestion de son propre portefeuille relationnel et, d’autre part, des facultés d’adaptation, de souplesse et de flexibilité face aux situations toujours changeantes et à des collectifs temporairement réunis le temps d’un projet23.

Le virtuel, comme construit tout électronico-informationnel, répond parfaitement à cet écosystème social fluide et furtif, mais en radicalise le modèle selon des modalités funestes à plusieurs titres. La relation directe, on l’a dit, y est d’abord impossible : à l’instar des personnages des romans d’Edward Morgan Forster24 et d’Anna Starobinets25, chacun opère à distance, chez soi, derrière son ordinateur, seul médiateur possible du lien. La solitude s’avère ainsi la condition paradoxale, mais ordinaire car obligatoire, de la participation à ce monde qui, de surcroît, se privera de l’expressivité émotionnelle fournie par les sens, sinon ceux artificiellement reconstruits selon la palette limitée des possibles de la fabrique des images.

Ensuite, le virtuel fait de l’inconnu qu’est toujours autrui un horizon indépassable : sa dématérialisation par son avatar et les multiples selfs qu’il peut endosser, sans être nécessairement signes d’une identité sincère, en démultiplie, pour le récepteur lui-même cloné à des degrés variables, l’étrangeté ou en fait un simple personnage, le tout dans un espace technique davantage pensé pour la réactivité que pour la patience, pour la simplicité et la fonctionnalité que pour l’intimité et ses complexités.

Enfin, la relation virtuelle est suspendue à la connexion et le temps mesuré à l’étalon du contact de l’instant. L’absence de durée privilégie l’événement aux annales, l’actuel au souvenir, et exclut donc l’éclosion d’une histoire partagée, la décision d’un engagement ou la naissance d’une vocation au profit des nouvelles règles de l’ingénierie sociale : selon cette rationalité relationnelle, l’occasion, l’opportunité, le hasard et la chance feront la rencontre d’une nuit, l’affaire du jour, le numéro gagnant d’une vie ; les motivations dominantes du trafic dans le virtuel.

  • Anti-humanisme et non-sens

Alors, dans ces conditions qui vident de tout sens les idées mêmes d’identité, d’altérité et de relation, mais poussent plutôt à n’y voir que de l’a-communication26 érigée en mode de vie, pourquoi le virtuel « existe »-t-il encore ? Ne serait-ce pas parce que « derrière la réalité virtuelle, le réel a disparu – et c’est ce qui fascine tout le monde »27 ? Le virtuel présente des risques très tôt perçus28 et, avec cette externalisation progressive de nos vies, désormais d’actualité brûlante : il ouvre de fait sur un avenir autistique et hypnotique qui, entre isolement de soi et dépersonnalisation de tous, précipite la dépréciation du réel et le renoncement à notre humaine condition, que certains voient aujourd’hui comme la suite naturelle de l’évolution, voire comme le passage très attendu à un autre état.

La déréalisation qu’apporte le virtuel est à lire comme un soulagement à notre indisposition à accepter, à affronter et à surmonter le réel et la vie tels qu’ils sont. Les investissements financiers considérables que les gafa n’hésitent pas à faire dans le « métavers » s’expliquent fondamentalement par des raisons anthropologiques qui assurent de sa rentabilité : l’insoutenable lourdeur de l’être, les souffrances et les angoisses de notre insupportable finitude, les lois pesantes du monde physique… Bref, toute la matérialité de l’existence.

La sortie définitive du monde, thématisée par la science-fiction depuis longtemps, témoignerait alors d’une opération totalement réussie, celle, déjà en cours, consistant à détourner notre attention de l’essentiel29. Le virtuel serait l’espace de l’oubli, le séjour de la volonté escapiste, l’ultime refuge d’une existence hallucinée, à l’abri des vicissitudes propres à son incarnation, en attendant l’heure prévue de son immortalité numérique. Réalisant enfin le confort, la facilité et le bien-être que l’idéal du progrès technique poursuivait, il signerait la réconciliation de l’homme et de la machine par leur mutuelle hybridation. L’obsolescence du premier30 lui serait rendue heureuse par l’éternité assurée par la seconde.

Derrière cette disqualification de la réalité et de tous les fondamentaux de notre humanité par l’artificialisation31, c’est donc une crise du sens que dévoile cette passion triste de nos contemporains pour le virtuel. Une crise de sens que la modernité a rendue patente par le déboussolement qu’induisent l’impératif d’une vie accomplie hic et nunc et l’infini labyrinthique des expériences possibles pour y conduire en un temps limité, sans certitude que les options, souvent choisies de façon frénétique et improvisée, offrent in fine la satisfaction d’un cheminement cohérent vers un accomplissement bien pensé32. À cette situation répond le virtuel, pourtant lui-même labyrinthe33, mais surtout deus ex machina d’un monde sans transcendance. En effet, l’élection n’exigerait plus comme naguère une vie bonne à mener malgré nos faiblesses et les difficultés rencontrées, car renoncer à la vie par la simple exportation de son simulacre, de sa version réduite et modifiée sur les supports de l’imagerie électronique suffit. À charge pour l’individu et son Salut ici-bas de faire en sorte que son royaume ne soit pas de ce monde virtuel…

1 P. Lévy, Qu’est-ce que le virtuel ?, Paris, La Découverte, 1998.

2 G.-G. Granger, Le Probable, le Possible et le Virtuel, Paris, Odile Jacob, 1995.

3 G. Tarde, L’Opposition universelle. Essai d’une théorie des contraires, Paris, Alcan, 1897.

4 G. Deleuze, Différence et Répétition, Paris, puf, 2011.

5 N. Stephenson, Le Samouraï virtuel, Paris, Robert Laffont, 1996. Voir également E. Cline, Player One, Paris, Robert Laffont, 2013.

6 Acronyme de Nanotechnologies, Biotechnologies, sciences de l’Information et Cognition, pour désigner des travaux interdisciplinaires qui entendent croiser leurs résultats pour « améliorer », augmenter l’existence humaine et construire la société de demain. Pour les origines, voir le rapport de la conférence qui a eu lieu en décembre 2001 à Washington, sous l’égide de la National Science Foundation (nsf) et du ministère du Commerce (Department of Commerce ou doc), et publié par M. C. Roco et W. S. Bainbridge (dir.), Converging Technologies for Improving Human Performance, nsf-dco Report, juin 2002.

7 F. Jullien, L’Écart et l’Entre, Paris, Galilée, 2012.

8 Expression utilisée par Marc Zuckerberg sur le site américain The Verge.

9 P. Lévy, L’Intelligence collective. Pour une anthropologie du cyberspace, Paris, La Découverte, 1994.

10 M. Callon, P. Lascoumes et Y. Barthe, Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Paris, Le Seuil, 2001.

11 M. Hardt, A. Negri, Multitude. Guerre et démocratie à l’âge de l’empire, Paris, La Découverte, 2004.

12 D. Cardon, La Démocratie Internet. Promesses et limites, Paris, Le Seuil, « La République des idées », 2010.

13 S. T. Roberts, Derrière les écrans. Les nettoyeurs du Web à l’ombre des réseaux sociaux, Paris, La Découverte, 2020 ; A. Casilli, En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic, Paris, Le Seuil, 2019.

14 Parmi la littérature abondante, on citera, entre autres, D. Ventre, Cyberattaque et cyberdéfense, Paris, Hermès/Lavoisier, 2011, et S. Taillat, A. Cattaruzza et D. Danet (dir.), La Cyberdéfense. Politique de l’espace numérique, Paris, Armand Colin, 2018.

15 Cl. Rosset, Le Réel. Traité de l’idiotie, Paris, Éditions de Minuit, 2004.

16 É. Letonturier, « Espaces en réseau : imaginaires, génie et idéologie », Inflexions n° 43, 2020, pp. 143-158.

17 H. d’Urfé, L’Astrée [1607-1627], Paris, Gallimard, « Folio », 1984.

18 J. Crary, 24/7. Le capitalisme à l’assaut du sommeil, Paris, Zone/La Découverte, 2015.

19 H. Rosa, Accélération. Une critique sociale du temps, Paris, La Découverte, 2013.

20 E. Illouz, Les Sentiments du capitalisme, Paris, Le Seuil, 2006.

21 Sur l’identité virtuelle, voir F. Georges, Identités virtuelles. Les profils utilisateur du Web 2.0, Paris, Éditions Questions théoriques, 2010.

22 B.-C. Han, La Société de transparence, Paris, puf, 2017.

23 B. Stiegler, « Il faut s’adapter. » Sur un nouvel impératif politique, Paris, Gallimard, 2019.

24 E. M. Forster, La Machine s’arrête [1909], Vierzon, Le Pas de côté, 2014.

25 A. Starobinets, Le Vivant, Mirobole Éditions, 2015.

26 Sur la notion d’a-communication, voir « Les incommunications », Hermès. La revue n° 84, 2019.

27 J. Baudrillard, Pourquoi tout n’a-t-il pas déjà disparu ?, Paris, Éditions de L’Herne, 2008, p. 26.

28 Ph. Quéau, Le virtuel. Vertus et vertiges, Paris, Champ Vallon, 1993.

29 M. B. Crawford, Contact. Pourquoi nous avons perdu le monde, et comment le retrouver, Paris, La Découverte, 2016.

30 G. Anders, L’Obsolescence de l’homme [1956], 2 volumes, Paris, Encyclopédie des Nuisances/Ivréa, 2002 et Fario, 2012.

31 Ch. Godin, La Crise de la réalité. Formes et mécanismes d’une destitution, Paris, Champ Vallon, 2020.

32 H. Rosa, op. cit.

33 Sur ce sujet, voir Quéau, op. cit., pp. 79-95.

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