N°52 | S’élever

Elrick Irastorza

L’armée de terre, escalier social

Ce 14 juillet, et comme chaque année, ils étaient des milliers sur les Champs-Élysées et des millions devant leur écran de télévision à admirer l’armée française. Les commentateurs ont fait assaut avec enthousiasme de connaissances plus ou moins pointues, brodant à l’envi sur le thème de l’ascenseur social. L’idée générale est là, mais le terme d’ascenseur n’est pas celui qui convient le mieux pour expliquer qu’un militaire puisse aujourd’hui encore passer en quelques années de soldat de seconde classe à sous-officier voire à officier. Ceux qui y sont arrivés seront d’accord avec moi : le chemin est rude et semé d’embûches, et s’apparente plus à l’escalier bien pentu de la girafe du parcours du combattant ou d’un obstacle de piste du risque qu’à un paisible ascenseur d’immeuble. Prendre l’escalier implique un effort, surtout si on grimpe les marches quatre à quatre, ce qui est toujours possible pour les plus entreprenants. Naturellement, cette ascension par l’effort s’accompagne d’une élévation professionnelle et sociale qui fait que cette terminologie d’escalier social fait désormais partie du vocabulaire de l’armée de terre et en est même devenue le véritable adn : celui qui veut peut, et l’important n’est pas ce que l’on est quand on arrive mais ce que l’on devient.

Mais l’ascension de cet escalier ne commence pas dans la seule armée de terre et ne se termine pas à la fin d’une carrière militaire. Elle débute bien avant avec l’intérêt pour l’armée et ce qu’elle offre à une jeunesse qui se cherche et souhaite s’extraire d’un quotidien souvent bien morne, et se poursuit bien au-delà du temps passé sous les drapeaux grâce aux compétences acquises. En y regardant mieux, pour celui qui aspire à d’autres horizons et à une vie meilleure tout en servant son pays, l’armée de terre est d’abord un véritable extracteur social ; elle est ensuite cet escalier social qui est au cœur de son système d’hommes et de femmes ; elle est enfin un convertisseur social… encore très perfectible. Nous aborderons ces trois points successivement avec l’humilité de reconnaître que l’armée de terre n’a pas le monopole de cette dynamique d’élévation sociale par l’effort et que d’autres grands corps d’État y contribuent à leur place et à leur manière, en premier lieu les autres armées. Mais par expérience personnelle puis collective, je reste convaincu que l’armée de terre est un modèle très original.

  • Un extracteur social

Deux idées sont fermement ancrées dans la tête de nos concitoyens et la professionnalisation n’a pas changé grand-chose à cette perception : on est militaire de père en fils, surtout les officiers, ou parce que l’on est incapable de faire autre chose. Combien de fois ai-je entendu : « Ah bon, votre père n’était pas militaire ? » Ou alors : « Il a tout loupé, il ne lui restait plus qu’à s’engager ! »

Le recrutement initial endogène existe bien sûr, mais il est finalement peu important. Certes, il y a des familles où par tradition, mais aussi par conviction, on est officier ou sous-officier de père en fils, et la France peut s’enorgueillir de ces longues lignées de soldats qui en ont écrit l’Histoire. Mais d’une façon générale, on entre dans l’armée de terre pour bien d’autres raisons, tout aussi respectables, et en premier lieu, n’en déplaise à ceux qui auraient tendance à tout idéaliser, pour gagner sa vie – s’il y a bien une expression que j’ai toujours détestée c’est « encore un qui s’est engagé pour la gamelle », comme s’il y avait quelque honte à embrasser la carrière militaire pour subvenir à ses besoins vitaux. Les discussions de popote comme les délibérations des Conseil de la fonction militaire terre (cfmt) et Conseil supérieur de la fonction militaire (csfm) sont là pour rappeler que les militaires de tous grades portent, comme n’importe quel autre salarié, une attention particulière à leur feuille de solde et à leur évolution salariale. Naturellement, vous trouverez toujours un original pour affirmer d’un air condescendant qu’il ne sait même pas combien il gagne, mais cela ne trompe plus grand monde !

Alors pourquoi choisir une vie militaire dont tout le monde connaît ou pressent les exigences ? La sécurité de l’emploi ? Tous les soldats sont contractuels, comme la moitié des sous-officiers, le quart des officiers et même les officiers généraux qui sont très souvent nommés à titre conditionnel. Il y a donc autre chose. Un cadre structuré et donc structurant, une vie en collectivité très riche, la perspective d’apprendre un métier, et celle de se frotter aux joies et aux contraintes du commandement des hommes, à quelque niveau que ce soit, les rêves d’aventure voire « de gloire au pied d’un drapeau ou d’un étendard » en dépit des risques, l’envie d’être utile à son pays... Bref, l’envie de servir, tout simplement.

Et pour celui ou celle qui se cherche ou souhaite s’extraire d’un milieu familial et social difficile ou relancer ses perspectives professionnelles après une série d’échecs, c’est une perspective qui reste attrayante voire très motivante. La société française est ce qu’elle est ; on ne choisit pas sa famille et tout le monde n’est pas né, loin de là, avec une cuillère en argent dans la bouche. À une journaliste d’un journal satirique bien connu qui me disait en connivence « lorsqu’on est né comme vous et moi avec une cuillère en argent dans la bouche... » j’avais répondu : « Vous, je ne sais pas, mais moi j’étais plutôt, comme beaucoup aujourd’hui encore, un cas social. » Je n’en ai jamais eu honte et j’ai toujours été redevable à ma mère de m’avoir « collé » aux enfants de troupe1, comme on disait alors, et c’est tout à son honneur d’avoir su « caser » tous ses enfants. Prisonniers d’habitudes, tous les parents n’ont pas forcément cette préoccupation ou simplement pensé à cette possibilité.

Je me souviens d’une jeune femme candidate au recrutement d’officier sous contrat qui habitait dans l’ouest parisien et qui avait fait acte de candidature dans un centre d’information et de recrutement situé à l’est de la capitale alors qu’il y en avait un tout près de chez elle. Comme je m’en étonnais, elle me répondit : « Pour échapper à mon milieu, j’ai fait mon dossier en douce et j’ai domicilié mon courrier chez une copine. Le jour venu, je dirai que je vais faire une course et je partirai sans esprit de retour... » Les recruteurs me confirmèrent que cette pratique, qui permet d’échapper aux regards et aux sarcasmes des copains voire aux contraintes plus fortes du milieu familial, notamment pour les jeunes filles, était courante.

Mais quelles que soient les raisons de cette décision, s’engager est toujours une démarche de volonté, et c’est le premier et le plus grand mérite des jeunes qui rejoignent les armées. Qu’importe ce qu’ils ont été ou ce qu’ils sont (dans la mesure où ce passé n’est pas délictuel…), l’important c’est ce qu’ils vont devenir. Au mât des couleurs du 8e rpima de Castres, historiquement le premier régiment professionnel de l’armée de terre avec le 3e rima de Vannes et hors Légion étrangère, flotte sous le drapeau une flamme sur laquelle est inscrite « Volontaire ». Depuis la suspension de la conscription en 1997, on est militaire uniquement par choix et parce que celui qui voudra s’en donner la peine sait que l’armée lui offrira de très belles perspectives de carrière quels que soient son milieu social d’origine et son patronyme2.

  • Un escalier social exigeant

Poussons donc la porte de l’armée de terre. Pour toutes les jeunes recrues arrivant directement du monde civil3, qu’elles soient incorporées en centre de formation initial des militaires du rang (cfim), à l’École nationale des sous-officiers d’active4 (ensoa) pour les sous-officiers ou à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan pour les officiers (École spéciale militaire pour les saint-cyriens et École militaire des aspirants de Coëtquidan pour les officiers sous contrat), l’enjeu est le même : acquérir en quelques mois les quatre vertus cardinales du soldat français que sont la rigueur, l’enthousiasme, la volonté et la camaraderie, ce qui ne se fait pas sans peine…

La rigueur professionnelle et comportementale est la traduction concrète des deux sempiternels volets de la formation : l’instruction et l’éducation. Apprendre à faire bien, jusqu’au mécanisme parfois mais sans rigorisme déresponsabilisant, et acquérir les codes d’un métier à nul autre pareil, au premier rang desquels l’amour de son pays, le respect de l’autre, chefs en tête, et goût de l’effort physique. L’enthousiasme, c’est ce courage du cœur qui fait que rien ne semble impossible, mais un courage raisonné qui met à l’abri des emportements mal maîtrisés et des intuitions intempestives. La volonté est sans doute ce qu’il y a de plus dur à acquérir et à entretenir dans la durée. Il y a des circonstances où l’enthousiasme ne suffit plus, par exemple lorsque la côte se fait plus raide et que l’obstacle paraît infranchissable. La volonté, c’est donc le courage de la tête, celui qui vous fait puiser dans vos dernières ressources pour surmonter les difficultés et l’emporter, d’abord sur vous-même. Et enfin il y a la camaraderie. Pas celle des moments de convivialité fugaces et sans lendemain durable (même s’il en faut un peu…), mais celle qui fait que l’on aide naturellement celui qui peine à avancer, que l’on retourne dans le blindé en feu pour arracher des flammes le camarade qui y est resté coincé ou que l’on se couche sur le blessé pour le protéger des balles au risque d’y laisser sa vie (et de parfois la laisser d’ailleurs). Nos soldats sont capables de cette camaraderie-là, qui donne tout son sens à ce que nous appelons l’esprit de corps.

Mais tout cela, en dépit de la motivation initiale, n’est pas inné et nécessite un apprentissage très difficile, qui est un peu le sel des premiers jours de formation. Il sera ensuite entretenu et amélioré chaque jour, car dans l’armée de terre on n’en a jamais fini avec l’instruction et l’escalier social est jalonné de nombre d’examens à caractère professionnel ou plus culturel. Lorsqu’on loupe une marche, il est toujours possible de réessayer, mais l’ascension s’en trouvera inévitablement ralentie. Il serait illusoire de croire que quand on a le pied à l’étrier il n’y a plus qu’à se laisser porter pour atteindre les sommets. Pour passer caporal-chef, il faut travailler, comme pour devenir adjudant, colonel et même général. Certes, il faut aussi avoir un peu de chance, et mieux vaut être au bon endroit au bon moment ! Tout le monde a en tête la question que posait Napoléon lorsqu’on lui vantait le mérite d’un officier à promouvoir : « Fort bien, mais a-t-il de la chance? » Disons qu’il faut les deux.

Personnellement, j’ai beaucoup travaillé, mais j’ai aussi eu pas mal de chance, j’en conviens. Prenons l’exemple de ma promotion de Saint-Cyr, la très brillante « Général de Gaulle » (1970-1972) : sur cent soixante-dix-neuf officiers français5, quatre ont servi dans le service des essences des armées, quatorze dans la gendarmerie, et cent soixante et un dans l’armée de terre ; in fine, elle a fourni à celle-ci six lieutenants, quinze capitaines, six commandants, quarante-cinq lieutenants-colonels, quarante colonels, vingt-sept généraux de brigade, seize généraux de division, quatre généraux de corps d’armée et deux généraux d’armée. Ces chiffres appellent les observations suivantes : les lieutenants et les capitaines correspondent à des départs précoces vers d’autres parcours professionnels, notamment vers le corps préfectoral ; la césure brutale entre lieutenant-colonel et colonel s’explique par l’obtention ou non du brevet militaire de l’enseignement supérieur (École de guerre) ; les quarante-neuf officiers généraux ont servi entre six mois et onze ans en fonction de leur âge et de leurs conditions de nomination.

Bref, tous les militaires du rang ne terminent pas leur carrière caporal-chef, tous les sous-officiers de recrutement direct ne deviennent pas majors et tous les saint-cyriens généraux d’armée. La contrepartie pour tous, c’est que leurs perspectives de carrière ne se limitent pas à cette seule progression catégorielle. En effet, si 43 % des sous-officiers et 51 % des officiers (dont les officiers sous contrat) de l’armée de terre sont de recrutement direct, cela signifie que tous les autres viennent de l’intérieur de l’institution et que notre escalier social permet de franchir en interne trois paliers intercatégoriels : sous-officiers, officiers voire officiers généraux. Sur les quarante mille sous-officiers que compte l’armée de terre6, vingt-deux mille huit cents, soit 57 %, sont d’anciens militaires du rang ayant grimpé les marches dans leur catégorie. Les plus rapides constituent un recrutement semi-direct qui reçoit une formation complémentaire à l’École nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent ; ceux qui le sont un peu moins, mais qui ont accumulé une compétence professionnelle particulièrement solide, forment le « recrutement rang ». Nous sommes là au cœur du système d’homme de l’armée de terre : offrir à ses meilleurs engagés volontaires des perspectives professionnelles valorisantes qui contribuent à son excellence opérationnelle.

Cela ne s’arrête pas là : sur les quatorze mille sept cent vingt officiers que compte l’armée de terre7, sept mille cent soixante-quinze proviennent du recrutement interne : un bon tiers sont des sous-officiers voire des militaires du rang ayant réussi avant trente-cinq ans le concours d’entrée à l’École militaire interarmes (emia) ; plus de la moitié ont réussi de façon un peu plus tardive, c’est-à-dire avant quarante-cinq ans, le concours des officiers des domaines de spécialité ; les plus anciens, enfin, sont recrutés à plus de cinquante ans sur dossier pour leurs qualités professionnelles exceptionnelles8. Pour tous ces recrutements, l’aptitude au commandement fait l’objet d’une attention toute particulière.

Il est à noter que depuis les années 2010, les pilotes d’hélicoptère sont recrutés comme sous-officiers puis souscrivent un contrat d’officier dès l’obtention de leur qualification de pilote. Il était en effet étonnant de voir de telles machines pilotées par des sous-officiers pour une rémunération sans commune mesure avec leur qualification professionnelle et leurs responsabilités. Le système des primes atteignant rapidement ses limites, le seul moyen de mieux payer les militaires reste la promotion dans le grade, et le lien entre la grille indiciaire et l’escalier social est une évidence première. Tout cela peut sembler un peu technique, mais il est difficile d’évoquer le sujet en s’en tenant aux seules considérations d’ordre éthique.

Pour la totalité de nos soldats et pour une bonne partie de nos cadres, l’armée de terre n’est pas une fin en soi. Le système étant pyramidal et ayant une obligation fonctionnelle de jeunesse impliquant des limites d’âge dans chaque grade, il y a obligatoirement une autre vie en fin de carrière, alors autant s’y préparer et être bien accompagné.

  • Un convertisseur social encore perfectible

Comme je faisais part au président d’une grande organisation patronale de ma préoccupation d’accroître la durée de service de nos engagés volontaires de l’armée de terre (evat) afin de réduire nos coûts de fonctionnement, il me fit remarquer que nous étions le plus grand centre de formation professionnelle du pays, et que nos coûts de formation initiale et ultérieure profitaient à l’ensemble de la collectivité nationale. Ce n’est pas faux, mais il y a un juste milieu à trouver pour ne pas nous laisser épuiser par un turn over excessif.

Quels que soient le grade et l’ancienneté, on ne ressort pas de l’armée de terre comme on y est entré. Tous y ont gagné en maturité, en savoir être, en cultivant ses quatre vertus cardinales bien sûr (rigueur, enthousiasme, volonté et camaraderie), mais aussi le respect de l’autre, l’aptitude au travail en équipe, le sens des responsabilités, la réactivité, la gestion du stress… Tous se sont également enrichis de savoir-faire d’une valeur inestimable en entreprise ou dans d’autres secteurs de la fonction publique : un ou des métiers quasiment immédiatement utilisables ou aisément convertibles, le goût du travail bien fait et l’habitude au travail en équipe, le sens de l’organisation, la capacité à raisonner et à décider, l’aptitude à fédérer les énergies autour d’un projet et à discerner l’essentiel de l’accessoire… Autant de qualités utiles lorsque l’on quitte le service actif si l’on veut continuer à gravir les marches.

Qu’il me soit permis à ce stade d’avoir une pensée particulière qui m’amènera à faire un lien qui me semble désormais essentiel dans une armée professionnelle. La quasi-totalité des militaires de l’armée de terre ont été plongés souvent très jeunes dans le chaudron du monde et confrontés à des situations de violence extrême. Certains y ont laissé la vie et tous n’en sont pas sortis intacts, psychiquement voire physiquement. En écrivant ces lignes, j’ai une pensée particulière pour tous nos blessés, leurs familles et celles de ceux qui sont morts pour la France. Pour ces familles existe un système d’accompagnement globalement performant par rapport à bien d’autres pays. « Ils ont des droits sur nous », disait Clemenceau le 20 novembre 1917 devant la représentation nationale… Je pense cependant qu’il faut aller plus loin en assurant un continuum mémoire, anciens combattants et reconversion des militaires. Tous, qu’ils aient combattu ou non, qu’ils aient participé à des opérations militaires sur ou à l’extérieur du territoire national ou non (ce qui demeure l’exception actuellement), ont accepté en s’engageant « de préparer et d’assurer par la force des armes la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la nation » et endossé cet état militaire qui « exige en toute circonstance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité ». D’autres grands corps de l’État ont des exigences très fortes, mais aucun n’en a d’aussi exigeantes.

Bien sûr, un certain nombre d’organismes publics comme, par exemple, Défense mobilité, d’agences privées ou d’associations régimentaires accompagnent nos militaires vers cette nouvelle vie professionnelle aussi bien qu’ils le peuvent, mais je pense que l’extension des prérogatives du secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens Combattants à la reconversion du soldat serait un signal politique fort et une marque d’intérêt puissante, en particulier en direction des militaires quittant le service très tôt. Beaucoup trop en effet ne conservent que peu d’attaches avec les armées, estimant, à tort ou à raison, qu’elles ne leur ont guère « renvoyé l’ascenseur »9 après tant d’années de service. Enfin, les services rattachés à ce secrétariat d’État y gagneraient en visibilité au sein des armées, mais aussi du monde du travail, peut-être même en moyens et sans doute en efficacité.

Alors, ascenseur social ou escalier social ? Les mots ayant un sens, dans l’armée de terre c’est bien d’escalier dont il s’agit. Les marches sont de hauteur inégale et la plus haute, la première, se trouve sur le pas d’une porte qui mérite mûre réflexion avant d’être poussée. Par la suite, la pente sera plus ou moins raide, les différents paliers plus ou moins franchissables, mais au bout du compte, quelle que soit la marche sur laquelle on connaîtra l’émotion du dernier jour de sa carrière, il faudra que ce soit avec au cœur la certitude du travail bien fait et du service rendu. Et ce sont de nouvelles marches qui porteront vers une vie nouvelle.


1 Voir E. Irastorza, « Enfant de troupe et enfant soldat », Inflexions n° 37 « Les enfants et la guerre », pp. 55-62. Et dans le même numéro, J.-R. Bachelet, « Enfant de la guerre, enfant de troupe, homme de guerre ? », pp. 63-75.

2 En 1975, quatorze ans après mon entrée aux enfants de troupe et cinq ans après mon arrivée à Saint-Cyr, l’Intendance m’a réclamé un certificat de nationalité en raison de la consonance étrangère de mon nom. Bien qu’ayant déjà fourni ce document antérieurement, j’ai dû m’exécuter (document n° 86 du registre du tribunal d’instance de Vannes en date du 12 mars 1975). Ce sont des choses que l’on n’oublie pas !

3 Elles représentent l’intégralité des militaires du rang, 43 % des sous-officiers et 51 % des officiers.

4 Dont la très belle devise est justement « S’élever par l’effort ».

5 La promotion comptait dix-huit officiers étrangers.

6 Tous budgets opérationnels de programmes confondus, c’est-à-dire y compris tous ceux qui servent hors de l’armée de terre stricto sensu (organismes interarmées, pompiers de Paris, Protection civile, Service militaire adapté...)

7 Idem note précédente.

8 Les plus curieux peuvent aller consulter le site de la direction des ressources humaines (drhat) https://rh-terre.defense.gouv.fr (points de repère sous-officiers armée de terre 2020...).

9Il s’agit bien là d’ascenseur...

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