Jacques Tournier
Le processus d’évolution étant travaillé par des jeux aléatoires de forces violentes, l’existence des créatures vivantes revêt une dimension de combat. Leur nature d’animal désirant confère une acuité singulière au besoin que les hommes ont de vaincre, mais les invite aussi à en maîtriser les ressorts en faisant l’apprentissage du renoncement à leur soif de domination.
Marc Vigié
Marseille face à la peste
Comme la guerre, l’épidémie est un moment de vérité. L’ennemi a beau être invisible, il est identifié. Il tue, beaucoup et sans distinction. Son assaut brutal suspend le cours de l’ordinaire et exige une réaction collective. Surtout, l’épidémie pose une question essentielle : comment la vaincre ? L’exemple de la peste qui ravage Marseille et la Provence entre 1720 et 1722.
Olivier Hanne
Qu’est-ce que vaincre dans une perspective monothéiste ?
Les trois monothéismes formalisent différemment la dynamique qui conduit à la victoire, mais chacun a su adapter, et parfois trahir, ses textes sacrés pour répondre aux circonstances, sans jamais négliger l’idée d’un inachèvement de toute victoire dans le temps et dans l’Histoire.
Ben Bathurst | Javier Fernández Sánchez | Dario Giacomin | Jérôme Goisque
Otan. Gagner ou vaincre selon les différents alliés
Quatre généraux alliés, qui siègent côte à côte au sein du comité militaire de l’otan, se sont prêtés au jeu d’une définition du mot « vaincre ». Leur analyse révèle le caractère profondément paradoxal de cette notion. Finalement, vaincre est-ce gagner ?
Yann Andruétan
L’iliade ou la victoire amère
En profanant le cadavre d’Hector, Achille commet un acte terrible, précipitant Grecs et Troyens dans une montée aux extrêmes qui ne peut se terminer que par l’anéantissement des uns ou des autres. Pour Simone Weil, c’est la force qui est ici à l’action. La force qui subjugue vainqueurs comme vaincus et qui conduit à faire d’autrui une chose.
John Christopher Barry
Entre force et consentement
Après 1945, les États-Unis sont devenus hégémon à l’échelle du globe, se posant en gardiens de la liberté du monde. Or, si on suit Gramsci, toute hégémonie est « cuirassée de coercition ». Les États-Unis n’y échappent pas. Aujourd’hui, le Pentagone mise sur la « communication stratégique », un champ de bataille cognitif, pour vaincre sur le terrain et dans les opinions.
Daniel Rivet
Vaincre ou rallier les marocains : le dilemme de la France au temps de la conquête
Quelle méthode employer pour intégrer le Maroc à l’empire que la iiie République est en train de fonder ? La question divise la France coloniale au début du xxe siècle. Faut-il, par une politique des tribus, recourir exclusivement à la manière forte des militaires, ou bien procéder par en haut, en satellisant l’État marocain, comme le soutiennent diplomates et financiers ?
Xavier Hélary
La royauté française dans la guerre de cent ans : une victoire inéluctable ?
Comment Charles VII a-t-il réussi à vaincre l’ennemi anglais ? Si Jeanne d’Arc a fait pencher la balance de son côté, il est possible que, même si elle n’avait pas été là, les choses auraient quand même tourné en sa faveur. Car la victoire finale de la royauté française ne s’est pas jouée uniquement dans les batailles.
Christophe Furon
En 1435, la paix d’Arras met fin au conflit entre le roi de France et le duc de Bourgogne, mais laisse de nombreux hommes de guerre sans emploi. Pour subsister, ces derniers se livrent alors à toutes sortes de crimes et pillages. Pourtant, l’Écorcherie permet à Charles VII de réaffirmer, de renforcer et d’imposer son autorité sur les gens de guerre, mais aussi sur des princes récalcitrants.
Frédéric Jordan
Peut-on encore rendre les honneurs à un vaincu ?
Les coutumes de la guerre, comme celle de rendre les honneurs au vaincu, semblent aujourd’hui disparaître. Faut-il l’accepter sous prétexte que le champ de bataille aurait changé de nature ? Ou nos soldats doivent-ils continuer à se les approprier pour pouvoir vaincre ?
Olivier Abel
La force victorieuse est écrasante et dévastatrice par les passions terribles qu’elle déchaîne, car on hait et on méprise ceux à qui on a fait du mal, et les puissances de la vengeance sont insatiables. Il s’agit ici de comprendre à quelles conditions celles-ci pourraient être apaisées.
Évelyne Gayme
La gestion des soldats vaincus doit s’envisager à deux moments clés : pendant et après la guerre. Durant le temps des combats, il s’agit de les désarmer et de les neutraliser sans freiner l’offensive ni mobiliser trop d’hommes pour leur garde. Après les hostilités, la question est de transformer la victoire militaire en victoire politique et en paix.
Brice Erbland | Laurent Garin | Jordan Marteau
Instruire pour vaincre. une somme de « petits riens »
« Ils s’instruisent pour vaincre. » Telle est la devise de Saint-Cyr. Car dans cette école, on éduque les élèves au savoir-être militaire. Difficilement descriptible dans un inventaire de formation, c’est pourtant là, dans cet aspect essentiel et peu normalisable, que se trouve l’enseignement de l’esprit permettant d’aller jusqu’au bout et de vaincre.
Bernard Barrera
De tombouctou à balard, « un seul but : la victoire ! »
Pour le soldat, la victoire est l’objectif unique de sa préparation et de son engagement. Au cours de sa carrière, il peut la croiser sous plusieurs formes : celle des armes et celle des dossiers invisibles. L’exemple de la brigade Serval au Mali.
Jean-François Lamour
Vaincre pour un sportif de haut niveau
Double champion olympique de sabre, Jean-François Lamour livre sa vision de ce que vaincre revêt comme réalité pour un sportif de haut niveau. Il évoque l’état d’esprit qui était le sien, mais aussi la préparation, le travail, l’opiniâtreté et l’humilité qui sont nécessaires pour renforcer la volonté de vaincre l’adversaire, mais surtout soi-même.
Gilles Haberey
Le 19 avril 1961, l’opération Zapata de libération de l’île de Cuba s’achève en fiasco et le président Kennedy est obligé de reconnaître l’entière responsabilité des États-Unis dans cette invasion ratée. Des erreurs de conception tactique et un défaut dans les méthodes utilisées par la cia sont pointés du doigt. Mais l’explication de cet échec n’est-elle pas à trouver dans les conditions de la prise de décision ?
Anastasia Paillard
Athéna, détentrice de la mètis, l’intelligence rusée, est une déesse guerrière. Mais quels sont exactement ses rôles et modes d’action ? Une question à examiner au prisme des données à disposition, littéraires, épigraphiques et archéologiques.
Thierry Bouzard
La musique militaire, agent d’influence
La création des orchestres militaires ne remonte qu’à 1766, mais dès lors ceux-ci ont occupé une place considérable dans la vie culturelle française et internationale, constituant ce que l’on peut appeler un outil d’influence au service de la France. Retour sur une grande épopée culturelle.