Marc Demailly
Le jeu, fondement de la culture humaine
D’apparence futile, le jeu, pratique aussi ancienne qu’universelle, est en réalité porteur d’une complexité insoupçonnée. Le réduire à une simple distraction serait ignorer son rôle fondamental dans la construction des sociétés humaines, où il agit comme un révélateur des structures sociales, des valeurs et des tensions qui les traversent.
Romain Leroy-Castillo
Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à distinguer le temps de l’étude et celui du jeu. D’un côté ce qui importe, de l’autre ce qui distrait. Et devenus adultes, le monde professionnel les confronte à une échelle de valeurs similaire. Mais se pourrait-il que nos priorités nous égarent, que « ce qui compte » ne soit pas ce que l’on croit, que la distraction ne soit pas celle que l’on pense ?
Guillaume Lagane
Le jeu constitue-t-il une partie importante de la pratique guerrière et diplomatique ? Il est un fait qu’on le retrouve dans à peu près toutes les époques de l’Histoire, tapi dans l’ombre, derrière les diplomates et les soldats, ces figures tutélaires de l’activité internationale. Et l’actualité ne semble pas contredire cette constatation.
Pierre Manenti
« C’est un grand jeu, le jeu de la France »
Depuis que Rudyard Kipling l’a popularisée dans son roman Kim, la notion de Grand Jeu renvoie à la rivalité entretenue par les grandes puissances dans leurs appétits territoriaux. Et Charles de Gaulle a lu Kipling. Ainsi, dès le 30 mai 1940 voit-il dans l’empire une source d’espérance. Un empire qui sera partie prenante de la geste géopolitique du Général jusqu’à son départ du pouvoir.
Anthony Namor
La théorie des jeux offre de précieux outils d’analyse pour qui doit mener bataille. Elle ouvre l’esprit à l’intrication des intérêts amis et adverses, au raisonnement sur les effets recherchés ; elle exerce à l’analogie, à l’identification des paramètres clés d’un problème tactique et à la dynamique qui en conditionne la solution. Alors, faut-il être un maître d’échecs pour être un bon chef militaire ?
Gilles Haberey
Le pari est-il possible pour un chef militaire ?
La guerre est un art de l’incertitude. Et un pari peut mener au succès comme au désastre. Alors, même si la situation tactique l’impose, les conditions dans lesquelles il se prend doit faire l’objet d’une évaluation minutieuse de la prise de risque par le biais d’une méthodologie rigoureuse, de sorte que la victoire, à défaut d’être assurée, ne soit pas le fruit d’un coup de dés.
Sébastien Tencheni
Dans De la guerre, Clausewitz comparait celle-ci au duel. Mais cette pratique étant peu usitée aujourd’hui, pourquoi ne pas tenter de lui substituer un autre jeu : le tarot ? Une analyse originale, appliquée à la bataille d’Austerlitz.
Maxime Yvelin
Le wargame est-il moral ?
L’annonce du développement de wargames portant sur la guerre russo-ukrainienne a suscité de vives réactions. Car si l’intérêt de ces jeux comme supports à la formation et à l’entraînement est reconnu, un angle mort subsiste : est-il moral de jouer de la même façon les batailles d’Alexandre le Grand et celles menées par la Waffen SS ou d’autres criminels de guerre ?
Aude Piernas
Le jeu est un outil depuis longtemps utilisé pour l’instruction des soldats. Il permet également de sensibiliser les enfants au monde militaire, voire de faire naître des vocations, en particulier à l’heure de la Revanche. L’exemple de l’arme du génie.