Dans un engagement politique, nul ne revendique combattre dans le « camp du mal ». Les atrocités qui jalonnent et dessinent les contours de l’histoire humaine depuis la nuit des temps, qu’elles soient commises au nom de croyances et de religions ou, plus récemment, d’idéologies, l’ont été au nom du bien – les notions de « bien » et de « mal » étant toujours subjectives et très réductrices des dynamiques de l’Histoire. Il en est de même pour le djihad armé moderne, et cela même dans son mode opératoire dit terroriste, une qualification dont les djihadistes se vantent et qui est en adéquation avec leur « devoir de terroriser les ennemis d’Allah ». Le djihad armé se construit ainsi au service de valeurs (défense de la foi et de la Oumma tout entière, un djihad qui se veut global et absolu…) et à travers des vertus (engagement, abnégation, dévouement, obéissance à Allah, sacrifice suprême) qui lui ont permis de devenir un enjeu de ce début de xxie siècle1.
- Préambule
Durant tout le xxe siècle, l’appel au djihad armé « pour la défense de la foi et de la Oumma2 » a été utilisé par différents groupes et États. Il est même arrivé qu’il soit prôné par des forces qui s’opposaient. L’Empire ottoman, dernier représentant du Califat islamique, a ainsi dû faire face à une insurrection arabe qui prêchait le djihad « pour restituer le califat aux descendants du Prophète » : deux djihads au nom d’une même communauté et les alliances antagonistes qui en découlent. Les Arabes, trahis par leurs alliés français et britanniques, verront leur projet d’un royaume unifié réduit à néant par les accords de Sykes-Picot puis par la défaite de Mayssaloun en Syrie (23 juillet 1920) face à l’armée française du Levant. « Réveille-toi, Saladin, nous sommes de retour. Ma présence ici consacre la victoire de la croix sur le croissant », s’écriera le général Gouraud, haut-commissaire de la République française, lors de sa visite du tombeau de Salaheddine (Saladin) à Damas. Une phrase rapportée dès 1926 par Pierre La Mazière et qui est citée aujourd’hui de façon récurrente dans les productions djihadistes.
Au cours de l’après-Seconde Guerre mondiale, un « djihad nationaliste », dans le respect paradoxal des frontières coloniales, existe en filigrane des guerres de décolonisation au sein des pays arabes et musulmans. Mais c’est avec les affrontements israélo-arabes que l’on peut déceler les prémices du djihad moderne, c’est-à-dire un djihad global et absolu, ne reconnaissant ni frontière ni nationalité ni instance internationale. La défaite des armées arabes face à l’armée israélienne en 1967 – la deuxième après celle de 1949 et avant celle de 1973 – acte la perte de la Cisjordanie et de Jérusalem, ville trois fois sainte et troisième lieu saint de l’islam. Les conditions pour l’« accomplissement de la prophétie », qui stipule que la « libération de Jérusalem se fera à partir des rives du Jourdain », se mettent en place.
Les premières briques du djihad moderne sont posées par Abdallah Azzam3, un Palestinien de Cisjordanie. Tête pensante et cheville ouvrière de ce qui va devenir Al-Qaïda, il a fait partie de la confrérie des Frères musulmans, née comme une réponse aux défaillances des monarchies arabes et dans le but de restaurer le califat aboli le 3 mars 1924 par la grande assemblée nationale de Turquie4. Azzam est du combat contre Israël en Cisjordanie et sera à l’origine des premiers textes qui justifieront le délaissement momentané de la guerre « pour libérer la Palestine » au profit de celle « contre l’occupant russe athée de l’Afghanistan » dans les années 1980.
Alors que le conflit afghan s’inscrivait dans la dynamique de la guerre froide, Abdallah Azzam et Oussama Ben Laden suivaient leur propre plan pour un djihad qui « réveille la Oumma de son sommeil, […] lève une armée puissante en Afghanistan pour libérer la Palestine ». Une décennie plus tard, dans un contexte totalement différent, Saddam Hussein inscrit Allah Akbar sur le drapeau irakien. Ironie de l’histoire, les premiers djihadistes étrangers traversent dès 2002 la Syrie du Baath (parti laïque socialiste fondé par un chrétien syrien, Michel Aflak, mort exilé à Paris) pour s’enrôler sous le drapeau du Baath irakien, son frère ennemi, au nom d’une guerre sainte. Parmi eux, un Français, Boubaker el-Hakim, qui, quatorze ans plus tard, devenu High-Value Target, le plus haut gradé français de l’État islamique, sera tué par un drone à Raqqa, le bastion syrien du groupe5.
- Sauver la Oumma à travers le djihad
Après un siècle de défaites, l’idée de califat retrouve un écho favorable, facilité par le retour progressif du religieux dans la politique. Pour ses adeptes, il s’agit de reconstituer un cadre temporel qui permettrait à la Oumma de « retrouver sa gloire en la libérant des chaînes de l’oppression des dirigeants impies et corrompus soutenus par les puissances croisées ». Il ne s’agit pas de théorie, mais bien d’une offre politique répondant à des attentes au sein des sociétés concernées.
Les théoriciens du djihad moderne font un parallèle entre les divisions du monde arabo-musulman et le morcellement puis la perte d’Al-Andalus (711-1492), l’actuelle péninsule Ibérique, en raison de l’« éloignement des musulmans de leur vraie religion. […] En conséquence, ce n’est qu’à travers le retour du califat et l’application stricte de la Charia islamique que l’âge d’or des conquêtes de l’islam reviendra et, avec lui, l’unité, la sécurité et la prospérité pour les musulmans ». Selon le dogme djihadiste, cet « âge d’or » devrait se limiter aux trente années qui ont suivi la mort du Prophète, mais les théoriciens et pamphlétaires du djihad n’hésitent pas à s’appuyer sur des figures qui n’appartiennent pas à cette période de l’histoire islamique : Salaheddine (Saladin) est l’un des plus cités en sa qualité d’« unificateur du Levant musulman et libérateur de Jérusalem », mais également parce que ce natif de Tikri–t était Kurde, ce qui fait de lui le symbole d’un islam qui transcende les conflits ethniques6. Plus encore, Al-Qaïda n’hésite pas à citer dans ses productions des extraits choisis sortis de leur contexte de Malcolm X dans le but d’utiliser les problèmes de discrimination ethnique aux États-Unis pour gagner des partisans.
La propagande de l’État islamique (ei) a également œuvré à mettre en avant une vie quotidienne « en toute sécurité » (al-Amn wal Aman). Une phrase revient souvent dans les productions et les discours : « Les sujets de l’État islamique peuvent conduire d’Alep jusqu’à Mossoul sans qu’ils ne soient arrêtés par une frontière ou pillés par des coupeurs de routes. » Ce récit utopique « d’une nation unie, prospère et combattante à l’œuvre pour restaurer une gloire perdue et laver un déshonneur passé » n’est évidemment pas propre à l’ei.
- Abnégation jusqu’au sacrifice ultime
Mais « avant de sauver la Oumma, il faut commencer par se sauver soi-même, sa propre famille et son propre entourage ». Tel est l’appel qui a motivé plusieurs centaines d’Occidentaux à prendre le chemin des terres brûlées du djihad et du califat, comme des milliers d’autres hommes et femmes de nationalités diverses. Pour eux, « leur Salut et celui de leurs descendants7 étaient impossibles en terre de mécréance [judéo-chrétienne] ou d’apostasie [pays musulman où la Charia n’est pas appliquée] ». De la France au Royaume-Uni en passant par la Tunisie et l’Arabie saoudite, rares sont les pays qui n’ont pas été touchés, et cela malgré les différences, parfois profondes, entre leurs systèmes de gouvernance respectifs. Leurs citoyens djihadistes en devenir exprimaient des griefs et des rejets variables, mais leur quête était identique : assurer leur Salut et sauver la Oumma.
Comme dans d’autres idéologies transnationales, il y a les adeptes qui migrent pour mettre leurs idées en application et ceux qui participent aux fondations là où le projet prend pied. La démarche qui consiste à quitter un pays prospère et en paix pour une terre de combat et de guerre n’est pas identique à celle effectuée par ceux qui sont les enfants de cette terre.
Pour les recrues locales, qui peuvent être des populations entières, l’idéologisation se forge avec les années, au gré des conquêtes territoriales et au fil des combats subis ou infligés. Les raisons premières sont souvent des sentiments primaires comme la survie, la vengeance ou l’appartenance. Le dogme vient tailler, forger l’individu, afin de donner un sens supérieur à son engagement. Cela vaut aussi pour des personnages notoires de la mouvance djihadiste, tels, par exemple, l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (aqmi) ou le Malien Touareg Iyad Ag Ghali, aujourd’hui à la tête de Jamaat Nousra’t al-Islam wal Muslimin (jnim). Ces deux hommes ont des débuts de parcours opposés, l’un dans la contrebande, l’autre dans l’engagement nationaliste, mais tous deux vont se battre sous la bannière d’Al-Qaïda, fondée par un multimillionnaire saoudien, Oussama Ben Laden, « pour que la parole d’Allah prévale ».
Pour comprendre les visées et les trajectoires des mouvements jihadistes, il est indispensable de ne pas dévaluer ou sous-estimer l’engagement et la conviction de leurs adeptes, même si les causes premières de l’engagement semblent souvent primaires. Il faut éviter le prisme réducteur du « djihadiste occidental en marge de la société » : l’ei et Al-Qaïda avant lui ont su et pu recruter dans toutes les couches sociales des pays touchés par le phénomène. Le djihad armé est une transcendance, une idéologie révolutionnaire postmoderne particulièrement adaptée à notre temps, évoluant dans les mêmes zones géographiques et se nourrissant des mêmes viviers de recrutement que les mouvances révolutionnaires du siècle dernier. Avec une différence de taille pourtant : le combat se fait pour la Oumma tout entière, sans frontières et avec la promesse de l’accès assuré au Paradis.
Brique par brique, du camarade à la cellule familiale, au quartier, au village, au clan, à la tribu, à la région puis enfin à la Oumma. Un cheminement qui a été largement théorisé dans différents écrits djihadistes et qui n’a rien d’une percée conceptuelle en comparaison avec d’autres formes d’organisations politiques. C’est même assez banal. Pourtant, ce qu’a réussi à accomplir l’ei, et dans une moindre mesure Al-Qaïda, c’est de mettre ce cheminement en images et de le rendre accessible au plus grand nombre, au-delà de son public habituel.
Dans cet effort de propagande, ont été diffusées des images de combats montrant des djihadistes faire la courte échelle à leurs camarades sous le feu ennemi, se battre pieds nus, s’attaquer à un char Abrams avec comme seule arme une grenade envoyée dans la tourelle, ou des kamikazes8 se ruer contre les colonnes ennemies sourire aux lèvres. L’abnégation et le sacrifice de soi au nom de la cause sont ainsi mis en exergue, avec un focus particulier sur les opérations suicides (le tirage au sort des kamikazes, le grand nombre des volontaires au martyre, la déception de ceux qui ne sont pas choisis ou de ceux qui reviennent en pleurs après avoir raté leur mission).
- L’épreuve du champ de bataille
Abnégation et dévouement du combattant ou du chef font partie d’une vérité mise en avant par une propagande bien ficelée. Ce n’est pas la vérité, mais une vérité du combat djihadiste. En guise d’exemple, le prêche d’un commandant de l’ei avant une confrontation avec l’armée égyptienne au Sinaï (janvier-février 2021) : « Allah nous a commandé de combattre, il ne nous a pas commandé de vaincre9. […] Ne te crois pas tenu d’accomplir quelque chose qu’Allah ne t’a pas demandé. Combattez et tuez. […] La victoire est promise ; lequel d’entre vous y contribuera, quand et comment ? Cela revient à Allah d’en décider. Quand il obtient les âmes et les biens des croyants en offrande, il ne leur promet pas la victoire en retour, mais le Paradis. […] C’est ce qui est réservé au moudjahid sur le sentier d’Allah. Cela ne s’applique pas à n’importe quelle personne qui porte une arme et tire. […] L’homme peut combattre pour qu’on se rappelle de lui, par vanité ou par esprit d’appartenance ou pour se distinguer. Seul moudjahid sur les sentiers d’Allah est celui qui combat exclusivement pour que la parole d’Allah prévale. »
Dans le même registre, un commandant des Chebab, branche somalienne d’Al-Qaïda, explique que « tout ce que le moudjahid rencontre sur son chemin, la faim, la soif, la boue et les traversées des vallées, […] sera dans la balance de ses bienfaits le jour du Jugement venu. […] Ce n’est pas n’importe quelle personne portant les armes qui peut être qualifiée de moudjahid, ni n’importe quelle personne tuée dans nos rangs qui peut être considérée comme martyre ».
Cette préparation pragmatique à l’épreuve du réel, dans une confrontation souvent du faible au fort, se reflète aussi dans les écrits. « Une même ghazoua [attaque] peut contenir des motivations différentes pour ceux qui y participent. Il y a celui qui cherche à retrouver le visage d’Allah, obéit à l’imam, investit ses moyens, reste bienveillant avec son partenaire et évite la corruption. […] Celui-ci, même son sommeil et son simple éveil seront récompensés [aux yeux d’Allah en tant que djihad]. Puis il y a celui qui participe à une ghazoua par vanité, mensonge, ou pour sa réputation, qui désobéit à l’imam et corrompt la terre [par ses agissements], […] celui-ci ne reviendra pas du combat avec ce qui est suffisant [aux yeux d’Allah en tant que djihad]. […] Le moudjahid est celui qui se bat contre lui-même dans l’obéissance à Allah et le mouhajir [le djihadiste étranger] est celui qui immigre loin des péchés et des fautes. […] Il y a cent catégories qu’Allah a préparées pour les moudjahidin, et entre chaque grade il y a l’équivalent de la distance entre le Ciel et la Terre. […] Les fronts et les champs de bataille sont les meilleurs des révélateurs [des hommes]. »
Ces directives, non exhaustives, à l’adresse des combattants et des commandants opérationnels démontrent un ancrage dans la réalité du terrain et une appréhension des faiblesses des hommes. À mettre en parallèle avec la multitude de raisons qui poussent un individu à rejoindre le djihad, et qui seront confrontées à la dureté du combat et de la vie sur un théâtre de guerre. La religion, le dogme et la littérature djihadiste façonnent l’esprit des recrues au fil du temps et des combats. L’erreur de certains observateurs est de confondre motifs premiers et évolution, croissante ou décroissante, de l’engagement dans la cause djihadiste.
À travers les quelques mots d’un nashid d’Abou Hajir al-Hadrami d’Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (aqpa), on peut deceler ce qui réunit dogmatiquement les différentes branches d’Al-Qaïda et de l’ei à travers le monde : « Des groupes arrachés à leurs appartenances [familiales, nationales…], venant de la terre entière, réunis par une religion et une pensée. […] Ce n’est ni une tribu ni un quartier ni une région qui les réunit, mais ce sont les fronts de la gloire [du djihad] qui les ont appelés. » Cela nous ramène aux débuts de l’islam, quand les premiers disciples du Prophète sont décrits comme « les séparatistes des tribus ».
- La jurisprudence du réel
L’individu s’adapte à la dureté du djihad et le groupe s’adapte à son environnement. La « jurisprudence du réel » (Fikh al-Wak’aa) consiste à faire en fonction des impératifs, c’est le dogme confronté à la réalité. Pas de percée conceptuelle à l’horizon : toutes les idéologies se sont heurtées à cette problématique. Cette « jurisprudence du réel », c’est ce que l’ei met en application au service de son expansion au-delà du Levant jusqu’aux confins de la République démocratique du Congo et du Mozambique, tout comme le font les branches d’Al-Qaïda qui s’imbriquent de plus en plus dans les dynamiques locales tout en apprenant des échecs des expériences des gouvernances passées. Le premier de ces échecs est celui des tribunaux islamiques des Chebab en Somalie, le dernier fait suite à la perte de l’« atout syrien » avec la scission d’Abou Mohamad al-Joulani aujourd’hui à la tête de Hayat Tahrir al-Sham (hts). Une scission qui découle elle-même d’une « jurisprudence du réel » justifiant le reniement du djihad global, ses tentatives d’ouverture sur les puissances occidentales et son accommodation du rôle de l’armée turque dans le nord syrien. Au Sahel, aqmi et jnim adaptent leurs discours et leurs actions aux problématiques locales10. Une dynamique qui a de fortes chances de se poursuivre sous le commandement d’Abou Oubaïda Youssef al-Annabi11. Il est à noter que le jnim est l’unique branche d’Al-Qaïda à annoncer d’une manière inédite que le conflit avec la France n’inclut pas le territoire national français et, en même temps, à détenir un otage français. Cette annonce, due en partie à la pression militaire française, est particulièrement politique ; elle s’adresse aux opinions locales, mais aussi aux opinions française et européenne.
- Conclusion
L’idée du djihad comme outil pour un projet politico-religieux est arrivée à maturation au point de devenir l’idéologie révolutionnaire la plus attractive sur le marché des idées de notre siècle. Mais aussi au point de se scinder, comme d’autres mouvances idéologiques ou religieuses avant elle. À la faveur de la guerre syrienne puis, petit à petit, sur tous les théâtres de conflits, les hommes d’Al-Qaïda et de l’ei se livrent une guerre sans merci, progressivement depuis le Levant jusqu’à la zone des trois frontières12 et la fin de l’exception sahélienne13. Avec la restauration du califat, l’État islamique, qui n’opérait qu’en territoire irakien, a réalisé une expansion globale et acquis une grande célébrité. Il porte désormais le flambeau d’une guerre épique « contre les mécréants, pour préparer le monde à la fin des temps et au retour d’Issa fils de Mariam [Jésus-Christ fils de Marie] ». Al-Qaïda, qui se veut tout autant globale, maintient le dogme et de l’objectif califal, qu’elle renie à l’ei, mais doit redéfinir des objectifs politiques atteignables qui l’éloignent de la « guerre épique » sans pour autant renier le terrorisme international devenu la « spécialité » de ses branches somalienne et yéménite14.
Al-Qaïda et l’État islamique ont une activité globalisée, défendent un système de valeurs transnational et transethnique, en faisant appel à des vertus humaines comme l’altruisme, la patience, le sacrifice, la justice… quand il s’agit « des frères » tout en les gommant quand il s’agit de l’autre, « mécréant ou apostat », au service d’un dogme. Les djihadistes sont loin d’être de simples « brigands en claquettes »15 ; ils le prouvent depuis déjà un demi-siècle.
1 W. Nasr, État islamique. Le fait accompli, Paris, Plon, 2016.
2 Nation de l’islam.
3 T. Hegghammer, The Caravan. Abdallah Azzam and the Rise of Global Jihad, Cambridge University Press, 2020.
4 Sur proposition de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la République turque.
5 Boubaker el-Hakim, né à Paris, de nationalité franco-tunisienne, peut représenter d’une certaine manière la maturation de l’engagement individuel dans le djihad des années 2000 : de l’implication dans une guerre sans réelle conscience politique au djihad qui ne connaît pas de frontière. De l’Irak de Saddam Hussein à la filière parisienne des Buttes-Chaumont (celle des frères Kouachi), à la bataille de Falloujah, à la case prison en France, à la Tunisie de Ben Ali et aux assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, puis à la Syrie sous l’État islamique, il a commandité des attentats à travers l’Europe et le Maghreb.
6 C’est pour cette raison que le commandant de la bataille de Kobané du côté de l’État islamique était un Kurde.
7 W. Nasr, « À l’école de l’État islamique: les “lionceaux du califat” », Inflexions n° 37 « Les enfants et la guerre », 2018.
8 B. Schnoebelen, La Balistique du martyr : comprendre le terrorisme suicide, Paris, Éditions de l’École de guerre, 2020.
9 W. Nasr, « Des échecs comme autant de victoires », Inflexions n° 45 « L’échec », 2020.
10 Écouter « Abdelmalek Droudkel, AQMI et l’État islamique. Panorama de la galaxie djihadiste au Sahel », Le Collimateur, podcast de l’irsem, 16 juin 2020.
11 Implications of Al Qaeda in the Islamic Maghreb’s New Leadership, New Lines Institute, 8 février 2021.
12 Entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
13 isis in Africa: The End of the « Sahel Exception », New Lines Institute, 2 juin 2020.
14 Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (aqpa) est responsable de l’attentat de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 et de l’attentat de Pensacola aux États-Unis le 6 décembre 2019.
15 W. Nasr, « Les djihadistes ne sont pas des mecs en claquettes, ils réfléchissent », Bruxelles2Pro, 12 janvier 2021.