N°51 | La confiance

Christophe Junqua

Bâtir la confiance

Au cœur du métier de gendarme

Qu’on la considère comme le produit d’une relation interpersonnelle qui s’appuie sur un calcul stratégique reposant in fine sur l’intérêt individuel ou comme un acte de foi fondé sur une disposition culturelle qui incline à la bienveillance envers un autre anonyme, la confiance est la condition préalable à toute forme de coopération sociale. « Et en effet, si l’on songe aux autres moyens que la confiance de faire socialement interagir les êtres humains (l’exercice de la force et le jeu des intérêts), celle-ci apparaît très supérieure : fondée sur le consentement, elle respecte les libertés individuelles et met en jeu des sentiments humains à la fois plus nobles mais surtout moins volatils et plus durables. La confiance repose sur la liberté mais elle l’encadre. Elle apparaît donc meilleure que l’intérêt pour maîtriser les libres passions humaines parce qu’elle se présente elle-même sous les traits d’une passion nourrie de l’expérience1. »

Vitale pour notre démocratie, moteur de notre économie, elle apparaît pourtant particulièrement fragile. Aussi le thème de la confiance vient-il irriguer de nombreux textes législatifs2, au moment précis où les signes de défiance envers les institutions étatiques et les procès en illégitimité de ses représentants constituent le bruit de fond du débat public. Cette érosion historique de la confiance dans les gouvernants et les responsables publics vient percuter une exigence d’intervention étatique croissante, au fil des crises, de la part des citoyens.

Chargés de l’application de la loi et de la déclinaison des politiques publiques sur 95 % du territoire, en prise directe avec les acteurs locaux et la population, les militaires de la gendarmerie nationale vivent au quotidien ces injonctions paradoxales, mais ils continuent cependant de bénéficier d’un fort crédit de la part de la population comme de leurs autorités d’emploi.

La capacité de la gendarmerie à nouer et à entretenir une relation de confiance avec la population s’articule autour de trois dimensions intrinsèquement liées : la fiabilité, l’agilité et la légitimité. La fiabilité constitue le socle de la confiance et permet de se projeter en ayant l’assurance que le contrat sera respecté, la mission remplie avec sérieux, dans l’esprit et dans la lettre, conformément aux règles, aux lois, à la norme, à une charte, à une déontologie et à un niveau de qualité attendu. L’agilité revêt également une importance décisive dans un monde en changement et donc en déséquilibre constant ; c’est la capacité à s’adapter aux besoins exprimés et aux circonstances, aux évolutions de la technologie et des mœurs. La légitimité, enfin, se construit par la capacité à entretenir sa réputation, à se faire connaître, mais aussi désormais à expliquer publiquement, à assumer échecs et réussites comme les deux faces de la redevabilité.

  • Le professionnalisme, clé de voûte de la fiabilité

Arme majoritairement constituée de sous-officiers particulièrement qualifiés, polyvalents, autonomes et disposant de prérogatives, notamment judiciaires, très étendues, la gendarmerie doit ménager dans son organisation un équilibre constant entre verticalité et subsidiarité.

La brigade, unité de base implantée sur l’ensemble du territoire, est en quelque sorte le « médecin généraliste »3 de la sécurité publique. « Elle apporte une première réponse à la majeure partie des demandes de sécurité et voit, en cas de besoin, ses capacités renforcées, en effectifs et en moyens, par des formations spécialisées »4 de niveau croissant, sous très faible préavis.

Or l’implantation essentiellement rurale et périurbaine de la gendarmerie lui confère une visibilité et une responsabilité particulières dans des zones où elle ne représente bien souvent que le seul service public. Le gendarme est connu, observé, jugé et, à travers lui, la fiabilité de la puissance publique jaugée. Son professionnalisme, sa maîtrise technique et juridique comme sa connaissance des dossiers font donc l’objet d’un contrôle social particulièrement prégnant, à l’instar de sa vie privée.

Leur action est d’autant plus scrutée que les gendarmes interviennent lorsque la confiance interpersonnelle est brisée. Ils y substituent une confiance institutionnelle, qui amène la victime à s’en remettre et, parfois, à se confier à des représentants de la force publique, souvent en dernier recours. Par la qualité de son accueil et de sa prise en compte, le gendarme rétablit la victime dans sa dignité et dans ses droits en même temps qu’il établit la fiabilité de sa fonction au service du public.

Mais ce qui constitue la force de l’institution, ce rapport direct et intime à des situations individuelles très dégradées, recèle également sa principale faiblesse, lorsque la réponse opérationnelle ne correspond pas aux attentes de l’usager, que celles-ci soient légitimes ou forgées sur une conception erronée. Dans les deux cas, l’expérience négative emportera un jugement profondément ancré sur la fiabilité de l’institution et sur sa réputation, tout en nourrissant un fort ressentiment à l’endroit du service public.

L’auteur d’une infraction doit, lui aussi, faire confiance à l’officier de police judiciaire en charge de sa garde à vue quant au respect de ses déclarations, de ses droits, des règles procédurales prévues par la loi, loin de tout arbitraire. La manifestation de la vérité nécessite une forme de coopération, à géométrie variable et reposant sur un intérêt bien compris entre le mis en cause et l’enquêteur. Cette coopération passe tout à la fois par un processus de mise en confiance, de communication, d’empathie, mais aussi de respect de sa dignité.

Le manifestant doit, lui aussi, être convaincu que sa liberté comme son intégrité physique seront préservées à tout prix s’il respecte la loi. Le maintien et le rétablissement de l’ordre public, parce qu’ils cheminent sur la ligne de crête entre intérêt général et libertés individuelles, cristallisent les sensibilités politiques et médiatiques à leur point d’incandescence, celui de la légitimité de l’autorité et de la force publiques, consubstantielles à la forme démocratique des institutions.

L’emploi de la force n’est plus, désormais, le moment symbolique de l’affirmation de la puissance publique. Il est, au contraire, un temps de grande fragilité pour l’État, du gendarme mobile au chef de l’exécutif, l’instant où un geste technique non maîtrisé, un manque de professionnalisme ou une faute individuelle peuvent faire basculer l’opinion publique et compromettre durablement la sortie de crise.

Inédite par sa durée, son extension géographique et sa portée, la crise des « gilets jaunes » a saturé l’espace audiovisuel d’images de violences et de blessures graves, tant du côté des manifestants que de celui des forces de l’ordre. La loupe médiatique s’est essentiellement focalisée sur l’hypercentre parisien ou les centres-villes de province, qui concentraient toutes les forces de maintien de l’ordre professionnelles. Les escadrons de gendarmerie mobile (egm) y ont démontré un niveau de résilience et de maîtrise inégalé eu égard au niveau de violence absorbé, ce dont les rapports des différentes inspections administratives et commissions d’enquête se sont fait l’écho. Leur niveau de fiabilité opérationnelle (capacité à remplir leur mission et à limiter les dommages collatéraux) a confirmé l’excellence de leur entraînement5, de leur encadrement et de leur doctrine d’emploi.

Mais la France périphérique s’est aussi massée à l’orée des grandes agglomérations, sur les ronds-points et sur les barrières de péage, avec un déferlement de violence sans précédent. La totalité des ressources en unités de forces mobiles étant consommée en ville, les gendarmes départementaux ont été massivement déployés. Ils ont répondu de manière courageuse, proportionnée et graduée, en puisant dans leur expérience quotidienne de la gestion des conflits puis dans leur formation en matière d’intervention professionnelle6.

  • L’agilité, ou la capacité à s’adapter en conservant son identité

Si la gendarmerie peut s’appuyer sur une organisation efficace et sur une solide culture professionnelle inculquée en école et consolidée tout au long de la carrière au gré des passages de grade ou des instructions collectives dispensées en unité, elle ne pourrait continuer de satisfaire aux attentes par la seule répétition de schémas éprouvés. Si la routine peut, par certains aspects, correspondre à une économie de moyens, elle se prête mal au maintien d’une réelle liberté d’action, seule à même de permettre la convergence des effets.

C’est pourquoi la gendarmerie nationale a institutionnalisé le principe de l’initiative locale, avec de grandes marges d’appréciation et de manœuvre laissées aux échelons territoriaux afin de permettre une offre de sécurité réactive et sur mesure, et celui de l’innovation centrale. Des services particulièrement performants dans les domaines des systèmes d’information, de la transformation, des investigations numériques et de la cybersécurité développent en continu, à partir des remontées du terrain et forts de l’expérience opérationnelle de leurs cadres, des solutions innovantes visant à adapter son service aux nouvelles attentes d’une population plus mobile, plus connectée, et aux vulnérabilités créées par ces nouveaux usages.

La réponse organisationnelle apportée depuis désormais deux ans à la lutte contre les violences intrafamiliales et à la protection des mineurs victimes témoigne là encore de la capacité de l’institution à se mobiliser et à produire des effets, sous plafond d’effectifs et à moyens constants, pour répondre à une priorité gouvernementale et à un enjeu sociétal de fond. La majorité des groupements ont ainsi créé des Maisons de confiance et de protection des familles (mcpf) dédiées à cet enjeu. Certains, comme celui du Calvados, ont, d’initiative, poussé le curseur en créant des cellules de protection des familles au sein de toutes leurs compagnies, professionnalisant encore l’accueil des victimes7.

La crise sanitaire liée à la covid-19 constitue également un bon exemple d’adaptation de l’institution aux événements dans la durée, grâce à deux atouts propres, inhérents à son statut et à sa culture militaire : sa polyvalence et sa capacité à monter en puissance. Sa polyvalence lui a permis d’assurer la totalité des missions permanentes de police, notamment judiciaires, en parallèle des missions liées à la crise. Sa capacité à générer des forces a rendu possibles la sécurisation de la manœuvre logistique d’approvisionnement et de stockage du matériel médical sensible, ou le délestage des régions dont les services d’urgence étaient les plus saturés.

En contrepoint, la mise en œuvre cohérente de directives gouvernementales évolutives, la multiplicité des cas particuliers, comme la réponse aux diverses questions que se posaient les gendarmes sur le terrain, ont nécessité la mise en place d’une nouvelle organisation à l’échelon central, avec un état-major dédié à la gestion de cette crise, disposant de spécialistes issus de toutes les composantes de la gendarmerie. Cette entité s’est rapidement pourvue d’une cellule de management des informations, chargée de centraliser les remontées du terrain, de suivre les opérations d’envergure et d’éditer, chaque soir, des directives consolidées vers les grands subordonnés. Cette structure de circonstance, calquée sur le Centre de planification et de conduite des opérations (cpco) du ministère des Armées, a depuis été pérennisée sous la forme d’un Centre national des opérations (cno) afin de s’adapter aux crises successives.

Les conséquences de la pandémie sur le service public de santé et le niveau de contrainte imposé à la population ont induit des directives de fermeté et de discernement. Fermeté comme condition d’effectivité et d’efficacité des mesures décidées. Discernement comme garantie d’acceptabilité sociale de ces mêmes mesures. Deux facteurs clés de succès pour les pouvoirs publics, qui ont permis de produire des effets sur l’ensemble du territoire sans incident majeur, parce que les contrôles étaient réalisés par des militaires en prise directe avec la situation locale et l’état d’esprit de la population au milieu de laquelle ils vivaient.

Mais au-delà, la crise sanitaire fut l’occasion pour la gendarmerie d’incarner un état d’esprit, avec l’opération #RépondrePrésent, et de dépasser le cadre traditionnel des missions de sécurisation pour jouer à plein son rôle d’acteur des solidarités locales et soutenir la confiance dans un État protecteur. Les gendarmes ont ainsi pu relayer les collectivités dans la distribution de masques, la visite des personnes âgées isolées, ou encore l’appui aux professionnels de santé. La gendarmerie s’est ainsi mobilisée pour écouter, pour anticiper les besoins et pour accompagner cette France des périphéries métropolitaines, des villes moyennes et des espaces ruraux, déjà frappée par la contraction massive de services publics de proximité.

  • La légitimité, ou la réputation au prisme de la transparence

Le fait d’accorder sa confiance emporte comme corollaire la nécessité du contrôle, sinon la confiance est aveugle, mais aussi le risque de voir sa confiance trahie. Dans ce cas, il est impératif que tout écart constaté fasse l’objet d’un processus de remédiation, voire de sanction, qui permette de rétablir la conformité à l’idée normative de l’institution, sa fiabilité et, partant, la confiance que l’on peut lui accorder.

Ainsi, dans une acception logique, la fréquence et le niveau des contrôles comme le volume des irrégularités constatées et des sanctions délivrées devraient être, loin d’un constat d’échec, le signe d’une recherche vertueuse de qualité. Or, dans une société de la défiance et de remise en cause a priori de l’autorité, pétrie de raccourcis intellectuels et d’aversion pour la complexité, ces indicateurs négatifs peuvent être perçus comme des facteurs de fragilité et tenus sous le boisseau.

Dans le même temps, ni les déclarations de principe ni les grands nombres n’impriment plus. Dans le meilleur des cas, ils sont balayés par l’image ou le témoignage discordants qui viennent contredire le discours officiel. Au pire, ils sont pointés comme le signe d’une duplicité installée au cœur de la machine étatique.

Dans ce contexte, un nouveau schéma national du maintien de l’ordre (snmo) a vu le jour en septembre 2020, avant d’être amendé en décembre 2021. Sa principale évolution repose sur la priorité désormais accordée à la communication des forces de l’ordre avec les organisateurs et les manifestants d’une part, avec les journalistes d’autre part, dans un double souci de transparence et de responsabilisation.

Le snmo prescrit, en effet, la mise en place d’un dispositif de liaison et d’information afin d’instaurer et d’entretenir un dialogue constant avec les organisateurs et les manifestants pour apaiser d’éventuelles tensions, expliquer l’action des unités et fournir des éléments d’ambiance pour éclairer la décision. Il s’agit d’indiquer, en temps réel, ce qu’il se passe, ce qu’il va se passer, pour que chacun puisse agir en connaissance de cause, c’est-à-dire prendre et assumer ses responsabilités. L’enjeu est, notamment lorsque la force est employée, de pouvoir restituer, étape par étape, degré après degré, les échanges et les positions de chacun, afin que nul ne puisse se dire surpris de la tournure des choses.

Les journalistes font également l’objet d’une protection particulière, avec une liberté de manœuvre et de captation d’images et de sons, y compris des forces de l’ordre, sanctuarisée. Cette reconnaissance du droit à l’information sans restriction vient répondre au climat de défiance entre les journalistes et les responsables du maintien de l’ordre qui s’est développé lors des manifestations des gilets jaunes, les premiers se considérant maltraités, voire violentés, à l’occasion des manifestations les plus heurtées, les seconds systématiquement dénigrés et délégitimés dans des reportages à charge.

En conséquence, durant la manifestation, au-delà de la pertinence des dispositifs retenus et des ordres donnés, la discipline et la maîtrise individuelle et collective comme le niveau d’entraînement et d’aguerrissement des unités demeurent toujours des conditions nécessaires à la confiance. Mais elles ne sont plus suffisantes. Les contours de la manifestation sont désormais les moments privilégiés de l’action de l’État dans le champ des perceptions. Avant, en associant les organisateurs à la définition du parcours, en fixant les lignes rouges et en traçant ces échanges pour pouvoir en rendre compte. Après, en étant capable de présenter le film des événements, images à l’appui, en cas de mise en cause. Confiance rime désormais avec transparence et responsabilité.

De manière plus générale, Patrice Georget, enseignant-chercheur en psycho sociologie à l’École universitaire de management iae de Caen, indique8 qu’au-delà des nouveaux moyens de communication, « un autre problème, moins évident, explique la puissance des fake news et des thèses complotistes : les “truismes culturels” et le déficit de compétence démocratique auxquels ils sont associés. Un truisme culturel est une représentation commune, acquise au cours de l’éducation, considérée comme un terrain d’entente largement partagé entre les membres d’une communauté, et donc rarement débattue, voire jamais défendue, ce qui en fait sa faiblesse. Il en va des valeurs peu controversées (l’honnêteté, l’égalité et l’équité) ou de principes considérés comme évidents dans certaines sociétés (la laïcité ou encore l’universalité des droits humains). Puisque nous considérons les truismes comme évidents, nous avons peu conscience des raisons pour lesquelles nous y adhérons, et nous sommes peu entraînés à les défendre lorsqu’ils sont remis en cause ».

Il apparaît donc vital que la gendarmerie nationale, comme toutes nos institutions démocratiques, puisse produire un discours original et argumenté sur elle-même, sans se laisser définir en creux par les discours complotistes, polémiques ou corporatistes, fondés sur de stricts intérêts individuels. Fonder la confiance, cet oxygène démocratique, c’est donc aussi en matérialiser l’existence, le cheminement et les effets, un peu comme l’on colore l’eau des sources pour distinguer les affluents souterrains d’un fleuve.

Ce double défi de la légitimité et de l’adhésion concerne dans le même mouvement aussi bien les personnels de la gendarmerie comme organisation que l’ensemble des citoyens comme nation9. Bâtir la confiance peut ainsi renvoyer au mythe de Sisyphe, titan héroïque et tragique, condamné à reproduire sans cesse les mêmes efforts, systématiquement anéantis par les lois de la gravité. Mais le service de l’État et de la population est à ce prix. Et il faut imaginer Sisyphe heureux10.

1 É. Laurent, « Peut-on se fier à la confiance », Revue de l’ofce n° 108, janvier 2009, p. 9. https://www.cairn.info/revue-de-l-ofce-2009-1-page-5.htm?ref=doi

2 « La loi du 10 août 2018 “pour un État au service d’une société de confiance” est un exemple, parmi d’autres, d’une législation prétendant associer les gouvernés à la simplification des données administratives. En juillet 2019, le ministre de l’Éducation nationale intitule sa réforme Pour une école de la confiance, signifiant par là sa volonté d’obtenir l’assentiment de toutes celles et ceux impliqués dans l’institution scolaire. » A. Spire, in Cl. Senik, Crises de confiance ?, Paris , La Découverte, 2020, p. 37.

3 F. Dieu, « La proximité dans les pratiques policières. L’expérience de la gendarmerie », Cahiers de la sécurité et de la justice n° 53, ihemi, p. 85.

4 Ibid.

5 En particulier au Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (cnefg) de Saint-Astier (24).

6 Centrée sur l’action quotidienne du gendarme, l’intervention professionnelle peut être définie comme un ensemble de techniques et tactiques, individuelles ou collectives, destinées à contraindre ou à maîtriser un ou plusieurs adversaires avec le strict niveau de force nécessaire et en toute légalité.

7 « Une méthode et une ambition : placer la victime au centre de notre organisation. » Révolution en organisation : trente-six militaires dédiés aux victimes, soit 5,15 % des effectifs opérationnels du groupement, répartis sur vingt-quatre brigades, avec six permanences de proximité vingt-quatre heures sur vingt-quatre assurant la prise en charge (accueil, constatations autour de la parole de la victime, interlocuteur unique pour tout le dossier).

8 P. Georget, « Se vacciner contre le complotisme en période d’infodémie” », Polytechnique Insights, 18 février 2021, https://www.polytechnique-insights.com/dossiers/societe/comment-les-neurosciences-transforment-notre-rapport-a-lintelligence/se-vacciner-contre-le-complotisme-en-periode-d-infodemie

9 Ernest Renan fixe les termes de la conception française de la nation, une conception volontariste et politique, selon laquelle, suivant sa célèbre formule, « l’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours ». Renvoyant au libre droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la nation se définit à partir de « deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une. [] L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. [] Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices que l’on a faits et de ceux que l’on est disposé à faire encore ». E. Renan, Qu’est-ce qu’une nation ?, Paris, Flammarion, 2011, p. 5. Ce texte de Renan est issu d’une conférence prononcée à la Sorbonne le 11 mars 1882.

10 Phrase finale du Mythe de Sisyphe d’Albert Camus, Paris, Gallimard, 1942.

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