Curieusement, l’hôtel des Invalides n’apparaît pas en tant que tel dans les fameux « lieux de mémoire » de Pierre Nora1, même si deux articles de la série au moins lui font place : celui de Jean Tulard sur « Le retour des Cendres »2 et celui de Maurice Agulhon sur « Paris »3. Dans le premier, il est identifié comme cadre de la demeure définitive de la dépouille impériale. Dans le second, il est situé, au sein de la géographie symbolique de la capitale, en tant qu’astre de première grandeur d’un axe militaire et conservateur des monuments parisiens. Cette position un peu décalée suscite l’interrogation et incite à s’intéresser de plus près à la dimension commémorative des lieux. Quelques rappels s’imposent alors.
Premier point : l’hôtel des Invalides, fondé au xviie siècle par Louis XIV, apparaît, en ce début de xxie siècle, en pleine activité. Il est, entre autres et simultanément, hôpital, institution, cathédrale, musée(s), centre administratif et militaire… Et donc le siège d’une intense circulation humaine, allant des flux touristiques (quatre millions de passants, dont un million quatre cent mille environ visitant le musée de l’Armée4) à des rencontres fort variées parmi lesquelles des cérémonies officielles ou privées, civiles, militaires ou religieuses, des réunions de travail, des conférences, des colloques, des journées d’étude, des concerts... L’état prévisionnel hebdomadaire de ces manifestations établi par le commandement militaire de l’hôtel livre des indications intéressantes5. Le programme d’une semaine chargée, comme la première du mois de mai 20116, offre un aperçu instructif : vingt-huit manifestations recensées7, soit cinq concerts, cinq séances de cinéma, une conférence, cinq réunions de travail, une séance de formation, un cocktail, trois dîners, un baptême, un mariage, deux messes commémoratives, une cérémonie commémorative, une aubade commémorative8 et une parade. La part des commémorations au sein de ces activités n’est pas négligeable : un peu plus de 14 %. Elle devient encore plus significative si l’on retranche du total les réunions de travail, séances de formation, cocktails et dîners, en atteignant alors plus de 22 %.
Deuxième point : comment apprécier la place dévolue à ces cérémonies commémoratives ? Ici faut-il préciser ce que l’on entend par commémorer. Le dictionnaire est clair : « Rappeler par une cérémonie le souvenir d’une personne ou d’un événement. V. Fêter9. » En nous appuyant sur cette définition et sur les recherches du sociologue Gérard Namer10, on admettra que la commémoration associe deux composantes : le souvenir soit d’une ou de plusieurs personnes, soit d’un ou de plusieurs événements (les deux ordres ne sont pas exclusifs) ; et la cérémonie, la solennité, qui manifeste qu’on se souvient ensemble de ce(s) personne(s) ou de ce(s) fait(s) – ensemble qui renvoie à un ou plusieurs groupes de référence (dont la délimitation constitue un élément implicite, mais important).
À cette aune, l’hôtel des Invalides s’avère impliqué dans de nombreux faits de commémoration, suivant des modalités variées. L’hôtel lui-même constitue un réservoir de potentialités commémoratives, classables selon plusieurs critères : leur date de création, leur destination politico-symbolique et leur présent degré d’activation. Il va de soi que l’étude qui suit ne prétend pas être complète. Elle s’efforce d’aller au plus significatif, mais les analyses, faute de place et de temps, restent sommaires et mériteraient approfondissements.
- La commémoration désactivée :
les césures de l’histoire contre la personnalisation
Invalides, Louis XIV, Napoléon 1er : ce raccourci s’impose communément. Pas dans notre domaine d’investigation, nous allons le constater.
- La réduction décorative du thème louis-quatorzien
L’intention commémorative existe aux Invalides dès l’origine, sans être dominante. Le somptueux décor pictural et architectural centré sur l’exaltation de la monarchie de droit divin, de l’alliance de Dieu et du roi de France, véhicule, dans le cadre de l’Ancien Régime, un discours d’une permanente actualité, qui échappe largement au registre mémoriel. Celui-ci est plus sensible dans les quatre grands réfectoires qui entourent la cour royale, dont le programme pictural célèbre les prises du roi de France durant les guerres de Dévolution puis de Hollande11. Si l’on n’a pas trace de célébrations liées à ces peintures, elles sont aussi conçues pour être vues par les invalides, qui dînent et soupent dans ces réfectoires, et dont certains ont participé aux batailles et aux sièges évoqués. On note, dans un esprit apparenté, sur le pavillon central de la façade nord, l’inscription latine rappelant que Louis le Grand a créé l’hôtel.
Depuis la fin de l’Ancien Régime, ces messages louis-quatorziens ne sont guère relayés, particulièrement dans un contexte républicain12. Le souvenir de Louis XIV, de ce fait, se résorbe en décor sans discours. Les rares réactualisations interviennent dans un cadre restreint où prévaut l’implicite : ainsi, par exemple, la célébration d’une messe dite « de la fondation des Invalides » le 22 septembre 2013.
- La mise à l’écart napoléonienne
Le processus de désactivation commémorative est encore plus flagrant en ce qui concerne Napoléon. Pourtant, son tombeau, conçu et édifié par Visconti sous l’étroite supervision des autorités de la monarchie de Juillet, comporte un discours politico-symbolique soigneusement conçu, qui s’ajuste apparemment mieux que la thématique louis-quatorzienne à nos présentes conceptions de la commémoration. Deux aspects ont été choisis pour magnifier le souvenir de Napoléon : le grand capitaine d’une part (évocation des victoires militaires), le refondateur de la société française postrévolutionnaire d’autre part (les institutions civiles). Ce Napoléon des notables, transposé dans un style néoclassique atemporel sur les bas-reliefs entourant le sarcophage, est déconnecté de toute référence dynastique afin d’éviter, contre Louis-Philippe, une concurrence bonapartiste13.
Malgré ces précautions, la dimension commémorative du tombeau ne se prête guère, du fait des évolutions politiques ultérieures, à une activation officielle. Napoléon III, dans une logique dynastique, aurait préféré Saint-Denis comme sépulture impériale plutôt que les Invalides, qu’il n’exploite guère14. Après la chute du Second Empire, les choses sont encore plus tranchées : les souvenirs cumulés des deux coups d’État (18 brumaire et 2 décembre) et de la défaite de Sedan interdisent tout investissement du pouvoir républicain dans la commémoration napoléonienne. De cette quasi-proscription, le musée de l’Armée, dans ses registres historiques15, conserve une illustration révélatrice, avec notamment l’examen des visites de personnalités aux Invalides pendant la Grande Guerre. Si les délégations étrangères ne manquent presque jamais de se rendre au tombeau impérial, les officiels français s’en gardent bien. Venu par trois fois aux Invalides16, Raymond Poincaré, président de la République, évite le tombeau impérial et se cantonne pour l’essentiel dans la cour d’honneur17, moins marquée. Cette réserve perdure18. Le seul hommage récurrent actuel, en ce domaine, est celui de l’anniversaire de la mort de Napoléon 1er, qui reste discret, à dimension quasi associative19.
En somme, l’hôtel des Invalides, malgré ses évidentes affinités monumentales avec Louis XIV et Napoléon, n’a guère eu l’occasion de développer son potentiel commémoratif dans leur direction. Les césures politiques de l’histoire de la France des xviiie et xixe siècles ont provoqué cette désactivation dont les effets ne sont pas épuisés. On remarque que le général de Gaulle, seul personnage historique aussi présent que les deux précédents dans la mémoire nationale d’après les études d’opinion20, n’a pas cherché, semble-t-il, à laisser d’empreinte personnelle accentuée en ces lieux ; sa sépulture est ailleurs. Et s’il élabore un cérémonial étoffé et concerté dans le cadre des commémorations de la Seconde Guerre mondiale, en 1945 puis de 1958 à 1969, il n’y intègre les Invalides que de façon périphérique21.
- La commémoration autorisée :
spécificité et continuité militaires
Il existe cependant des dispositions qui ont donné aux Invalides, en dépit du constat précédent, un statut commémoratif original et stable. C’est la Révolution qui les met en place.
- Les trophées
Mal à l’aise dans le décor monarchique des Invalides, mais désireuse, surtout avec l’entrée en guerre contre une grande partie de l’Europe à partir de 1792, de célébrer la défense de la patrie en danger, la Révolution entreprend, en novembre 179322, de transformer l’église des soldats en temple de Mars. Elle y place, comme trophées, les emblèmes pris à l’ennemi auparavant traditionnellement présentés à Notre-Dame. La valeur cumulative et commémorative de cet ensemble, fortement enrichi pendant l’Empire, est si forte que, malgré la destruction massive de ces trophées sur l’ordre du maréchal Sérurier, le 30 mars 1814, afin d’éviter leur restitution aux armées ennemies victorieuses, il est ultérieurement reconstitué, à une moindre échelle il est vrai. Depuis sa création en 1905, le musée de l’Armée conserve ces emblèmes, dont une partie reste présentée dans l’église des Soldats23. Celle-ci, devenue cathédrale Saint-Louis, siège de l’évêché aux armées françaises depuis 1986, est un lieu de culte régulier. Dans cet environnement, les cérémonies religieuses se colorent d’un aspect commémoratif et participent à la vitalisation de celui-ci. Le pouvoir politique en a conscience, au point qu’il lui est arrivé, à la fin du xxe siècle, de prendre position sur la sélection des emblèmes-trophées24.
- Le panthéon militaire
Dans sa phase conclusive, en la personne du Premier Consul, la Révolution innove encore, sur le plan mémoriel, en transformant le dôme et le caveau des gouverneurs situé sous l’église des Soldats en panthéon militaire, en commençant par l’installation du tombeau de Turenne, le 22 septembre 1800. Le discours de Lazare Carnot, ministre de la Guerre, est parfaitement explicite : le grand chef militaire est un patriote qui sert la nation, au-delà de la diversité des régimes. Et son renom vaut exemplarité et commémoration : « Le récit de ses victoires sera répété par les vieux guerriers qui habitent cette enceinte. Qu’importent ces trophées sans mouvement et sans vie ? Ici la gloire est toujours en action25. »
Ce panthéon militaire s’enrichit tout au long des xixe et xxe siècles. Il insiste non pas tant sur la personnalité du défunt que sur la continuité spécifique de la mission militaire. D’où la possibilité, pour la IIIe République, après la victoire de 1918, d’assouplir sa réserve antinapoléonienne : le centenaire de la mort de l’Empereur, le 5 mai 1921, donne lieu à une célébration solennelle aux Invalides, en présence des maréchaux de France26, mais sans représentant du gouvernement. Cet éclairage de Napoléon, exceptionnel et strictement militaire, devient tolérable pour le régime27.
La réussite commémorative du panthéon militaire suscite des phénomènes connexes, des élargissements et des remaniements. Citons, parmi de nombreux exemples, les cinquante-quatre (à ce jour) plaques commémoratives des galeries supérieures de la cour d’honneur, assimilables à des monuments aux morts. Elles apparaissent après la Grande Guerre même si certaines ont une portée chronologique très vaste, qui remonte avant cette dernière. Surtout, elles ne se limitent plus aux seuls chefs militaires et visent, en très grande majorité, des catégories, et parfois de larges groupes de combattants, quelquefois aussi de victimes28, des deux guerres mondiales ainsi que des conflits postérieurs. Certaines de ces plaques sont liées à des cérémonies actuelles marquées par une forte représentation du pouvoir politique, telle, le 25 septembre, la Journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives29. Et au sud-ouest de l’hôtel, la création d’un monument en l’honneur des victimes du terrorisme, en 1998, témoigne de l’évolution des sensibilités face à différents types de mort violente30.
- Une nébuleuse mémorielle et cérémonielle élargie
Ce dynamisme commémoratif à connotation militaire, mais susceptible d’aller au-delà, confère une solennité spécifique aux Invalides et entre en résonance avec d’autres types de cérémonies qui s’y déroulent : prises d’armes d’autorités, obsèques de personnalités... Il faut probablement y voir un des facteurs du goût du pouvoir politique pour l’hôtel. Il n’est pas sans lien non plus avec l’installation aux Invalides de musées d’histoire : musée d’Artillerie en 1871, musée historique de l’Armée en 1896, puis musée de l’Armée né de leur fusion en 1905, mais aussi musée de l’ordre de la Libération en 196731.
- Conclusion
Au terme de cette esquisse, il paraît recevable de distinguer au moins deux styles commémoratifs, fort différents, aux Invalides. Le premier, aux motifs monumentaux très visibles, est politiquement très personnalisé, avec un fort contenu monarchique (Louis XIV, Napoléon). Aussi se prête-t-il assez mal à nos usages contemporains de la commémoration et se trouve-t-il en somme désactivé. Le second, peut-être moins immédiatement visuel, sans s’interdire le dôme ni l’église des soldats, s’étend volontiers vers l’espace libre, et donc malléable, de la cour d’honneur. Il valorise une thématique collective de la continuité militaire du service de l’État qui, au fur et à mesure qu’elle se rapproche du xxie siècle, s’intéresse plus aux combattants qu’aux chefs, aux anonymes qu’aux célèbres, aux soldats souffrants qu’aux soldats victorieux. Il permet une gamme de commémorations très variées, tantôt sectorielles, tantôt unitaires, en fonction des priorités du pouvoir politique.
On peut aller plus loin et souligner que la commémoration, aux Invalides, n’est que le centre d’un ensemble bien plus large du souvenir actif, vivant. Dans cette perspective, deux pistes de réflexion méritent des recherches plus approfondies. Il conviendrait tout d’abord de s’interroger sur les processus d’intégration patrimoniale à l’œuvre aux Invalides. L’hôtel forme une totalité, plus ou moins perçue comme telle par les visiteurs. Sous cet angle organiciste, le monument a sa logique et son unité propres, qui inscrivent jusqu’aux plus brutales des césures historiques (bien plus que l’ancien « roman national » si sévèrement critiqué32) dans une sorte de rassurant « horizon patrimonial ». Il faudrait également étudier le rôle des musées d’histoire aux Invalides et notamment du plus vaste d’entre eux, le musée de l’Armée : occupant 28 % des surfaces disponibles de l’hôtel, il est affectataire du dôme et de l’église Saint-Louis. Au fondement d’un musée d’histoire s’observe fréquemment une puissante impulsion mémorielle33, même si ensuite œuvrent d’autres logiques : connaissance scientifique, explication didactique (par exemple pour les visiteurs scolaires : 103 506 en 2011 au musée de l’Armée)... Mais un établissement comme le musée de l’Armée, qui participe à une telle échelle à la transmission de l’histoire militaire de la France, n’en devient-il pas moins de facto, dans le cadre des Invalides, un puissant vecteur « méta-commémoratif » ? Autant de questionnements qui montrent que l’histoire et la mémoire ne cessent pas, aux Invalides, de croiser leurs chemins…
1 Alors que Versailles a droit à trois entrées (dont une pour le musée de l’Histoire de France) et que le Panthéon et le Louvre possèdent chacun la leur.
2 Jean Tulard, « Le retour des Cendres », in Les Lieux de mémoire, sous la direction de Pierre Nora, Paris, Gallimard, rééd. « Quarto », 1997, tome II, pp. 1 729-1 753. Une partie de cette contribution porte spécifiquement sur les Invalides, pp. 1 741-1 744.
3 Maurice Agulhon, « Paris », in Les Lieux de mémoire, op. cit., tome III, pp. 4 589-4 622, avec plusieurs remarques sur les Invalides, notamment pp. 4 596-4 597, 4 600 et 4 607.
4 L’Écho du dôme n° 22, septembre-décembre 2011, p. 3, « Rencontre avec Vincent Giraudier ».
5 Informations précieuses, mais en partie inexactes, car elles ne peuvent tenir compte des visites ou des annulations de visite de dernière minute liées à des décès de personnalités et/ou à des événements imprévus.
6 « Manifestations programmées en l’hôtel national des Invalides du lundi 2 au dimanche 8 mai 2011 », commandement militaire de l’hôtel national des Invalides (cmi), 28 avril 2011.
7 Hors les visites touristiques et/ou officielles du musée de l’Armée, si nombreuses qu’elles masqueraient les autres activités, voir le rapport d’activité du musée de l’Armée pour l’année 2011. Une proportion importante des concerts, séances de cinéma, colloques, conférences, bref des activités culturelles au sens large, est liée au musée de l’Armée.
8 La cérémonie, une des deux messes et l’aubade commémorent la mort de Napoléon (5 mai), respectivement au dôme, dans l’église des soldats et dans la cour d’honneur. L’autre messe commémore le 8 mai 1945.
9 Le Petit Robert.
10 Gérard Namer, La Commémoration en France, de 1945 à nos jours, Paris, L’Harmattan, 1987, pp. 143-163.
11 Abbé Gabriel Pérau, Description historique de l’hôtel royal des Invalides, 1756, réimpression de 1974, Paris, Éditions du Palais Royal, pp. 54-58.
12 Alain Corbin, Les Héros de l’histoire de France expliqués à mon fils, Paris, Le Seuil, 2011, p. 100 : « La monarchie de droit divin choque les représentations politiques contemporaines. »
13 Voir François Lagrange et Jean-Pierre Reverseau, Les Invalides. L’État, la Guerre, la Mémoire, Paris, Gallimard, « Découvertes », 2007, pp. 34-53.
14 Durant son règne sont cependant installés sous le dôme les tombeaux de Jérôme et de Joseph, deux des frères de l’Empereur (Les Invalides. Trois siècles d’histoire, musée de l’Armée, 1974, p. 270).
15 Historique du musée de l’Armée n° 3, 1914-1929.
16 Le 5 mai 1915, le 14 juillet 1915 et le 4 juillet 1917.
17 Depuis 1911 cependant, domine, au centre du côté sud de la cour, en galerie supérieure, l’imposante statue en bronze de Napoléon par Gabriel Seurre, dans un contexte patrimonial toutefois.
18 Il faudra le caprice d’Hitler, en 1940, pour imposer, de l’étranger, un pâle et étrange remake du retour des Cendres, avec les restes de l’Aiglon. Voir Georges Poisson, Le Retour des cendres de l’Aiglon, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2006. Sur les réticences persistantes envers Napoléon, voir l’allusion symptomatique de Jean-François Revel, Ni Marx ni Jésus, 1970, édition revue et augmentée, Robert Laffont, « Bouquins », 1986, p. 70 : « En 1969, au moment où la France renvoyait enfin de Gaulle, elle s’affalait sur Napoléon, regardait vers l’an 1800 plus que vers l’an 2000. »
19 Avec le rôle de la Fondation Napoléon, du Souvenir napoléonien et des Ajacciens de Paris.
20 Voir Alain Corbin, op. cit., pp. 171-177 et 195-197.
21 Voir Gérard Namer, op. cit., pp. 13-163 et 177-183.
22 J. de Lassalle, « Les trophées de l’église Saint-Louis des Invalides », Revue de la sama (Société des amis du musée de l’Armée) n° 108, décembre 1994, pp. 66-67.
23 Charles de Gaulle (Mémoires de guerre. T. I, L’Appel 1940-1942, Paris, Plon, 1954, rééd. 1979, p. 11) évoque les « drapeaux conquis frissonnant à la voûte des Invalides » parmi les images marquantes de sa jeunesse.
24 Après enlèvement de ces emblèmes pour restauration en 1990, il a été jugé, au moment de les rétablir, qu’« il ne saurait être question de replacer sous les voûtes les pavillons allemands frappés de l’emblème nazi, dont certains visiteurs ne comprennent pas le caractère historique », lettre du ministre d’État, ministre de la Défense, au directeur du musée de l’Armée en date du 1er octobre 1993.
25 F. Lagrange et J.-P. Reverseau, op. cit., p. 112.
26 Les Invalides. Trois siècles…, op. cit., p. 418.
27 Foch débute son allocution, en s’adressant à l’ombre de Napoléon, par un retentissant « Sire, dormez en paix », peu concevable dans la bouche d’un gouvernant républicain de la IIIe République, Bulletin de la société des amis du musée de l’Armée n° 13, octobre 1921.
28 Avec des cas particuliers comme celui d’Anne Morgan (1873-1952), honorée pour son aide aux populations françaises éprouvées durant les deux guerres mondiales.
29 Présence présidentielle en 2011, ministérielle en 2012 et 2013.
30 François Lagrange, Hôtel national des Invalides, rmn/Gulf Stream, 2005, p. 61. Hommage le 19 septembre 2013, avec présence ministérielle.
31 F. Lagrange et J.-P. Reverseau, op. cit., pp. 55-95.
32 Voir Nicolas Offenstadt, L’Histoire bling-bling. Le retour du roman national, Paris, Stock, 2009.
33 François Lagrange et Christophe Pommier, « Modernisation et émancipation du musée d’histoire. Le cas du musée de l’Armée », Revue de la sama n° 143, 2012-2013 ; I, p. 45-54. L’insertion de l’historial de Gaulle, inauguré le 22 février 2008, dans le parcours du musée de l’Armée, est à cet égard exemplaire.