La revue Inflexions, civils et militaires : pouvoir dire s’est donnée pour ambition de susciter la réflexion sur les comportements et sur l’éthique de l’action militaire, contribuant ainsi au débat sur ces mêmes thèmes.
Mais les militaires ne sont pas les seuls à devoir faire face à des situations difficiles, et Inflexions n’a pas éliminé de son champ l’apport d’autres groupes sociaux sur des sujets similaires, lorsque la confrontation des outils théoriques et de l’expérience concourt à faire avancer la réflexion commune. C’est la raison pour laquelle, dans la mesure des possibilités, un numéro sur les trois qui seront publiés annuellement accueillera dans le même esprit des textes présentant des expériences et des témoignages extérieurs à l’action militaire, mais qui en partagent, cependant, la complexité et les principes d’action.
Le colloque qui s’est tenu à Grenoble les 31 mars et 1er avril 2006 sur le thème « Agir collectivement et décider en situation d’exception » poursuivait cet objectif : il réunissait sur un même sujet des universitaires, des médecins, des entrepreneurs, des personnalités de la haute fonction publique et des militaires. Quelques-unes des interventions ont été reprises dans ce numéro 3 d’Inflexions, civils et militaires : pouvoir dire. Elles ont été complétées par des contributions rédigées a posteriori.
Dès lors, le présent numéro de la revue marque une certaine rupture dans le style avec ceux qui l’ont précédé.
En effet, dans les deux premiers numéros, sur un seul et même champ d’observation – celui de l’action militaire –, les regards croisés étaient ceux des universitaires, voués à la réflexion, et ceux des militaires, praticiens offrant leur expérience à cette même réflexion.
À la faveur du colloque de Grenoble, les regards croisés sont, pour l’essentiel cette fois, ceux de la diversité des expériences – militaires, alpines, médicales, entrepreneuriales –, autour d’une même problématique : « les situations d’exception ». Il en résulte des contributions plus factuelles, marquées au sceau de l’action. En regard, la part réservée à la réflexion pourra sembler plus restreinte. Mais, précisément, les expériences relatées ici devraient être de nature à alimenter cette réflexion.
Elles seront dans ce numéro présentées en trois parties :
le prétexte (le 30e anniversaire de la création du Groupe militaire de haute montagne) ;
le contexte : le colloque ;
les textes, qu’ils aient été préparés pour le colloque ou rédigés a posteriori.
Et avant de conclure, que soient ici chaleureusement remerciés ceux ou celles qui ont prêtés leur concours pour que soit traité au mieux ce sujet, lors du colloque, puis dans ce numéro d’Inflexions, civils et militaires : pouvoir dire.
Parmi ces nombreux soutiens, je souhaite exprimer toute ma gratitude au général de Giuli pour sa contribution à l’élaboration du thème, puis pour la direction dynamique qu’il a su donner aux débats. Et je n’oublie pas la reconnaissance due à Jean-Olivier Majastre, sociologue et universitaire grenoblois, pour ses remarques pertinentes, au colonel Villien pour son aimable coopération, et à tous ceux qui, à la 27e brigade d’infanterie de montagne et au Groupe militaire de haute montagne, ont participé à ce projet.
The magazine Inflexions, civils et militaires : pouvoir dire aims to encourage reflection on behaviour and ethics in military action, thereby contributing to discussions on these subjects.
However, soldiers are not the only ones to have to face difficult situations and Inflexions does not exclude input from other social groups on similar subjects when comparing theory to experience helps to further mutual reflection. For this reason, wherever possible, one issue out of the three published annually will welcome articles containing experiences and accounts from outside the military sphere but which nonetheless share the complexity and principles of action of the military.
The congress on “Acting collectively and deciding in exceptional situations”, held in Grenoble from 31 March to 1 April 2006, pursued this same objective, bringing together academics, doctors, businessmen, high-ranking civil servants and soldiers around the same subject. Some of the papers have been reproduced in this third issue of d’Inflexions, civils et militaires : pouvoir dire with added contributions submitted after the event.
This current issue of the magazine breaks away slightly from the style of those before it.
The first two issues explored the same field –military action– from the standpoint of academics who concentrated on reflecting and soldiers who contributed their practical experience to this thinking.
In the light of the Grenoble congress, the views compared this time are essentially from diverse fields of experience – that of soldiers, mountaineers, doctors and businessmen – but all revolve around “the exceptional situations”. This has resulted in more factual contributions, characterised by action. In retrospect, the percentage of articles dedicating to reflecting seems smaller. However, the experiences related here should serve precisely as food for thought.
In this issue, they will be divided into three parts:
Pretext (30th anniversary of the creation of the gmhm — Military Mountaineering Group)
Context: the congress
Articles, whether written for the congress or submitted after the event
Before concluding, I would like to extend a warm thank you to all those who advised me so that this subject might be explored as well as possible at the congress, as well as in this issue of Inflexions, civils et militaires : pouvoir dire.
Among the numerous people who lent me their support, I would like to thank in particular General de Guili for his help in choosing the subject and for the dynamic impetus he gave to the debates. Let me not forget my gratitude either to Jean-Olivier Majastre, sociologist and Grenoble academic, for his relevant remarks, Colonel Villien for his friendly cooperation and all those in the 27th Mountain Infantry Brigade and the gmhm for their contributions.