Cour d’honneur de l’hôtel national des Invalides, le 17 mars 2008. Les armées de la république rendent un hommage solennel au corps du dernier poilu de la Grande Guerre. La cérémonie est strictement militaire mais quelques minutes auparavant, le cercueil du légionnaire Ponticelli occupait le cœur de la cathédrale Saint-Louis et l’évêque aux armées présidait une messe en présence des plus hautes autorités civiles et militaires. Le corps était veillé par une garde de légionnaires en tenue et l’on ne comptait pas les uniformes dans l’assemblée. La cérémonie religieuse précédait son homologue militaire, strictement distincte.
Sud Liban, juin 2007. Quelques jours auparavant un « dispositif explosif improvisé » a tué cinq parachutistes espagnols près de Khiam. Sur la place du magnifique « camp Cervantès », dominé par une grande croix de bois, l’aumônier catholique copréside la cérémonie militaire d’obsèques au côté du général commandant la brigade est de la finul, lui-même espagnol. Il accompagnera les cercueils jusqu’à l’intérieur de l’avion militaire qui ramènera les corps vers Madrid.
Juin 1999, Herzégovine, Mostar. L’avion militaire marocain attend, soute ouverte, le cercueil d’un sergent tué la veille. Le colonel commandant le bataillon marocain préside la prière funèbre, entouré de ses officiers et d’une délégation de sous-officiers. Mains tournées vers le ciel, il implore la clémence d’Allah pour son subordonné tombé loin de chez lui. Les cérémonies religieuse et civile ne font qu’une.
Au travers de ces trois situations vécues, on comprend que le traitement de la chose spirituelle est appréhendé différemment dans les trois armées citées, pourtant alliées et amies des forces militaires françaises. Or la mort est la compagne obligée du soldat en campagne. On y sert des matériels de guerre, en état de fatigue, dans des conditions souvent précaires et les accidents peuvent arriver. Ils arrivent trop souvent et un jour ou l’autre le soldat se voit confronté aux questions ultimes.
Plus encore et principalement, le soldat existe pour combattre et donc affronter la mort directement, qu’il soit amené à la donner ou à la subir. Toute la finalité de son instruction, de son entraînement et de son engagement est bien de combattre si nécessaire. Toute l’organisation militaire et l’équipement des forces sont ordonnés en vue du combat, qu’il advienne ou non, qu’il soit mené ou non. L’art militaire est, par sa nature, un art de la force destiné à imposer sa volonté en employant des moyens extrêmes, y compris létaux. En conséquence, tout soldat qui, aujourd’hui comme hier, part vers un théâtre d’opérations se doit de penser à l’éventualité de l’engagement armé, donc de la confrontation avec la mort, la sienne ou celle de ses camarades, sans parler de celle de ses adversaires ou des populations civiles qu’il côtoiera1. Or, qu’on le veuille ou non, la mort pose des questions d’ordre spirituel, tant il est vrai que c’est bien le facteur spirituel, métaphysique qui différencie l’homme de l’animal. C’est bien la première tombe qui date le début de l’humanité, non le premier outil2, car elle montre un souci autre que matériel et physique dont l’animal est incapable. Dès lors, nier le besoin de réponse aux problèmes posés par cette confrontation avec l’essentiel serait aussi nier une absolue nécessité, que ledit soldat vive dans un régime politique de caractère laïc ou pas. Par-delà les prises de position des uns ou des autres, défenseurs d’une conception stricte de la laïcité ou d’une certaine tolérance, il convient de se pencher sur la juste place de Dieu et de César dans une armée comme la nôtre, à la fois héritière de siècles de foi mais aussi de régimes qui la niaient. Il convient également de réfléchir sur la juste place du facteur spirituel dans une armée et une société qui, maintenant, ne semblent parfois vouloir connaître que César et oublier Dieu, voire faire que César soit Dieu. Or César ne peut répondre aux questions posées à Dieu.
Quel est donc à cet égard le legs de notre passé ?
- Du « tout » relatif au « rien », puis du « rien » au « relatif »
- Première phase : Dieu et César cohabitent, chacun à sa place
Comme on le sait, la véritable armée française fut formée à la fin du xve siècle sous le roi Louis xi. Mais comme les « bandes » de l’host des siècles antérieurs, elle était issue d’une société où la religion catholique était alors, de fait, religion d’État. En campagne, des moines accompagnaient les troupes et pourvoyaient aux besoins spirituels, à une époque où l’Église avait réglementé la guerre et avait tenté d’en amoindrir les conséquences atroces. On bénissait les dépouilles après la bataille et, vaille que vaille, elles recevaient une sépulture chrétienne. Les blessés pouvaient se confesser et l’on voyait même des prélats administrer des absolutions collectives, comme l’autorise le droit de l’Église en cas de « péril imminent ».
Au cours de la Renaissance cette prééminence de l’Église catholique sur la morale en vigueur dans les conflits (jus in bello) céda progressivement le pas à des pratiques moins encadrées et l’on osa se battre les dimanches ou pendant le carême. Le chemin vers la « guerre totale » s’ouvrit.
Les guerres de Religion, en France comme ailleurs, n’arrangèrent rien dans ce domaine. On sait quels débordements elles occasionnèrent, jusques et y compris lors de la guerre de Trente Ans qui, sans être proprement religieuse, trouvait néanmoins son fondement, entre autres causes, dans le « ubi regio, ibi religio » qui ne laissait plus à la population du Saint Empire que de choisir sa religion en accord avec celle du prince. La France ne connut pas ces désordres là, malgré les terribles campagnes contre les Réformés dans le midi, ou encore pendant la Fronde. Pourtant des ministres du culte étaient alors présents dans toutes les armées du continent et il n’était pas pensable de construire une forteresse sans y inclure une chapelle, un temple ou une église à proportion des effectifs de sa garnison.
Pour simplifier, on pourrait dire que jusqu’à la fin du xviiie siècle dans notre pays, on vit une juxtaposition du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel au sein des armées françaises. On doit cependant souligner que si le roi était catholique, il ne fut jamais soumis au pouvoir temporel des papes. De même et dans toute son histoire, la monarchie capétienne sut-elle s’opposer à Rome si celle-ci s’avisait de s’immiscer dans les affaires politiques du royaume. Il y avait donc distinction entre Dieu et César et le roi y veillait. Quant à la troupe, formée jusqu’à la Révolution de « volontaires » recrutés parmi les éléments les plus délaissées de la société, sa pratique religieuse était extrêmement faible. Toujours est-il que le facteur spirituel était une préoccupation permanente pour le commandement, qui savait en jouer. Vauban fit ainsi à dessein construire la collégiale de Briançon sur la courtine du front le plus exposé de la place, afin de dissuader des assaillants éventuels de bombarder l’endroit. Pari gagné au demeurant.
Cependant les mentalités évoluaient et le xviiie siècle vit surgir dans les régiments et jusqu’aux échelons élevés de l’État, des mouvements d’idées qui visaient à une séparation des pratiques religieuses et du service des armes. Véhiculé par les idéaux des encyclopédistes et des Maçons3, ce mouvement imprégna les esprits d’une partie de l’élite militaire, en même temps qu’il pénétrait la haute société. L’armée de l’Ancien Régime fut cependant jusqu’à sa fin innervée par les pratiques chrétiennes.
- Deuxième phase, le rejet. César refuse Dieu, qui n’a plus sa place dans les armées.
À l’époque révolutionnaire on passera des « armées du roi » aux « armées de la République » ; l’on ira donc de la distinction entre l’Église et l’État, à sa séparation. Celle-ci, mise en œuvre, conduira de fait à la négation de Dieu et à la tentative de soumission de l’Eglise à la volonté du nouveau régime. Il s’en suivit une interdiction de la pratique religieuse dans les armées. L’écroulement de la monarchie capétienne s’accompagna donc de celui de la présence chrétienne dans la troupe. Plus anticatholique qu’anti aristocratique, la Révolution victorieuse chassa Dieu des régiments, qui participèrent ensuite avec discipline à la persécution des chrétiens en France même.
Le grand tournant de cette période fut pris au moment de la promulgation de la « constitution civile du clergé4 », qui faisait obligation aux ecclésiastiques de jurer fidélité au nouveau régime et les transformait en fonctionnaires élus. Dans le même temps les prêtres et les évêques « réfractaires » étaient démis de leurs fonctions et interdits d’exercer leur ministère. Sans entrer dans le détail de cette période très complexe, il convient de noter que les unités militaires ne connurent pas de grands mouvements de protestation contre les nouvelles dispositions. Très vite cependant, une bonne partie des officiers monarchistes et de conviction catholique quittèrent l’uniforme, voire émigrèrent dès que les tracasseries se transformèrent en persécutions. On sait peu que la Vendée avait initialement accueilli avec sympathie les premiers pas de la République naissante. Le « Bas Poitou » d’alors n’explosa que sous le triple coup de boutoir de la conscription de 1793, du choc de l’exécution de Louis xvi et de l’installation forcée des « prêtres jureurs » tandis que les « réfractaires » étaient déportés voire tués. Napoléon ne réussit plus tard à pacifier le département qu’en l’exemptant de conscription et en y rétablissant la liberté de culte suite au concordat de 1801.
La Révolution vit également un grand nombre d’édifices religieux, militaires et civils, détruits ou profanés. Pensons à Notre-Dame de Paris, qui ne fut sauvée que parce que le gouvernement militaire de la capitale en avait fait le centre de remonte des armées de l’Est.
Quant à elle, la riche iconographie de l’époque napoléonienne n’a pas laissé de témoignage de la présence d’aumôniers sur les champs de bataille. Il semble que les besoins spirituels de la troupe, cette fois composée de conscrits, n’aient pas été pris en compte alors quelle était restée en grande partie chrétienne, comme le reste de la population. Pourtant, c’est bien à cette époque que les racines du cérémonial militaire moderne prirent forme. Retour de la liturgie sous d’autres formes, c’est sous Napoléon que le drapeau prit ce caractère quasi sacré que nous lui connaissons de nos jours et que les honneurs lui sont rendus comme à une personne incarnant la patrie. De signe de ralliement sous l’Ancien Régime, le drapeau, maintenant tricolore et par sa symbolique même, devint une sorte de réduction du pays. Par contraste, on se souviendra que les drapeaux des rois ne comportaient pas de symbole clair pouvant par lui-même représenter le pays tout entier, d’autant que sous Louis xv par exemple, un régiment du roi sur cinq était étranger5. En outre, la République tint à « débaptiser » ses régiments en leur ôtant leurs noms6. Elle leur affecta donc des numéros et interdit que l’on puisse désigner une unité par le nom de son colonel, les régiments n’appartenant plus au roi ou à leur propriétaire mais à la nation, maintenant souveraine. Celle-ci, de par cet état, ne reconnaissait donc plus aucun culte auquel se référer. Il importait d’en prendre acte et de n’en point laisser subsister dans les unités devenues « nationales ».
- Troisième phase : hésitations entre les deux extrêmes.
Il nous est difficile aujourd’hui d’imaginer la succession de retournements de situation que connut le xixe siècle dans notre pays. À l’Empire, véritable régime militaire, succéda la Restauration. Louis xviii tenta d’effacer la période révolutionnaire et l’épopée de Napoléon. Il en résulta que, dans les régiments et les garnisons, la religion reprit une partie de ses droits. Le régime, instruit par les épreuves révolutionnaires, ne voulut pourtant pas rallumer de querelle religieuse malgré la volonté de certains « ultras » et les émigrés rentrèrent en nombre.
Le règne de Charles x puis celui de Louis Philippe ne virent pas d’évolution notable dans les rapports entre les armées et la religion, la liberté de culte ayant été rétablie dans les établissements militaires et la question ne se trouvant plus à l’ordre du jour, quand bien même les partisans de la séparation stricte entre l’Église et l’État ne désarmaient pas.
Les relations entre les forces militaires et la religion n’évoluèrent pas significativement sous Napoléon iii, bien que le régime se montrât plus ouvertement favorable au catholicisme que ses prédécesseurs après les soubresauts de 1848.
Il ressort donc de la succession de régimes politiques que connut le xixe siècle jusqu’à l’avènement de la iiie République que, passées les fureurs révolutionnaires et les conquêtes napoléoniennes, une sorte de « coexistence pacifique » s’établit dans les armées entre les chrétiens, les indifférents et les anticléricaux. La réconciliation n’était pourtant pas totale, une partie des fils des familles aristocratiques, profondément catholiques, refusait toujours de servir des régimes vus comme héritiers d’une révolution jugée intrinsèquement antichrétienne. Cette tendance était minoritaire mais se renforça suite à l’avènement de la iiie République.
- Quatrième phase : nouveau divorce, réconciliation et apaisement.
La montée de l’anticléricalisme consécutif aux débuts de la iiie République en 1871, ne pouvait rester sans influence dans les armées. Les manifestations de culte furent de nouveau bannies. De plus, les tensions générées par l’affaire Dreyfus, où une partie des milieux catholiques avait pris fait et cause contre l’officier accusé à tort de trahison, ne cessèrent de croître jusqu’à l’avènement du ministère Combes, particulièrement anticlérical. Les lois de 1905 de « séparation de l’Église et de l’État » et des « inventaires » où l’armée fut engagée pour forcer les portes des édifices du culte, occasionnèrent des cas de conscience dramatiques chez nombre d’officiers pourtant loyaux aux institutions. On vit des officiers poursuivis devant les tribunaux militaires pour avoir refusé d’exécuter des ordres qui choquaient leur conscience chrétienne et des carrières prometteuses brisées7. La triste « affaire des fiches » du général André, où il fut prouvé que l’on répertoriait les opinions politiques et religieuses des officiers pour peser sur leur promotion, est une illustration de cette crise durant laquelle les nominations se faisaient plus sur la conformité des opinions « républicaines » (donc « laïques ») que sur la compétence militaire. C’est probablement pourquoi Joffre fut préféré à Castelnau lors la désignation au poste de futur généralissime.
Dans le même temps l’établissement du service militaire universel, comportant la loi « curés sac au dos », rapprocha le fond de la population, alors très déchristianisée, du clergé catholique qui avait jusqu’alors été exempté du service des armes.
Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, l’extrême péril auquel la France dut faire face, les pertes immenses des premiers mois de la guerre et « l’union sacrée » de tous derrière l’armée, seul rempart face à l’invasion, amenèrent à une véritable réconciliation de toutes les tendances philosophiques et religieuses autour des autorités. Très rapidement il apparut même aux hommes politiques les plus violemment antireligieux que le pays devait pouvoir s’appuyer sur toutes ses forces, dont les forces spirituelles8. Des mesures furent rapidement prises pour améliorer la qualité du commandement en choisissant les hommes sur leur compétence et leur caractère, non sur leurs opinions9. Au début de la guerre on vit aussi revenir dans les armées des fils des familles brouillées avec la République depuis la Révolution, et le culte se répandit presque sans obstacle dans l’ensemble des troupes. La nation ayant besoin de toutes ses énergies, le commandement ferma les yeux sur des brèches à la neutralité religieuse, comme les pavillons surchargés d’un Sacré-Cœur, cependant interdits à partir de 1917.
C’est donc une armée française loyale à la République, réconciliée avec la religion majoritaire dans notre pays, qui sortit victorieuse de la Première Guerre mondiale.
Mises à part certaines tentatives « laïques » pour neutraliser ce renouveau chrétien dans les années 192010, la situation resta paisible entre les deux guerres et les aumôniers militaires purent exercer leur ministère sans entrave particulière au cours des nombreuses campagnes où l’armée française fut engagée pendant cette période, principalement en Syrie et au Maroc.
La Seconde Guerre mondiale, qui occasionna dans l’armée d’immenses déchirements, ne vit pas de changement dans l’équilibre issu des tranchées. Les affrontements internes entre gaullistes et pétainistes, y compris les armes à la main comme en Syrie, n’eurent pas de cause religieuse. Tout au plus peut-on dire que l’on trouva proportionnellement plus de « républicains » du côté de la France libre que du coté de l’armée d’armistice puis de l’armée d’Afrique. Encore convient-il de rester très prudent sur ce sujet si l’on se rappelle que le premier officier de la France libre fusillé par les Allemands, le lieutenant de vaisseau d’Estienne d’Orves, était catholique convaincu, comme l’était clairement le général Leclerc. La Résistance quant à elle, fut composée d’hommes non pas d’abord unis par une idéologie, sauf peut-être chez les ftp (francs-tireurs et partisans) d’inspiration communiste, mais bien par le patriotisme. Il y avait sur le plateau des Glières ou dans le Vercors des hommes de toutes les confessions, depuis l’athée militant jusqu’au prêtre ou au pasteur. C’est d’ailleurs sur cette unité patriotique et sans querelle religieuse que l’armée nouvelle se reconstitua en 1944 et 1945.
Les campagnes dites de décolonisation ne virent pas non plus se modifier l’équilibre datant de 1914-1918 et les nouveaux déchirements que connut l’armée au sortir de la guerre d’Algérie ne trouvèrent pas leur source dans une quelconque remise en cause de la « neutralité bienveillante » dont le culte bénéficiait dans les unités.
Depuis cette époque et jusqu’à nos jours, on n’observe pas de changement véritable dans ce modus vivendi établi depuis maintenant presqu’un siècle. Si l’on observe un certain regain d’activité de la part des tenants d’une laïcité stricte depuis une vingtaine d’années, coïncidant à la fois avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 et la surrection des questions liées à la présence de populations musulmanes sur notre propre sol, on ne peut pas dire que les conditions générales de l’équilibre précité soient fondamentalement modifiées.
- Des rapports raisonnables aujourd’hui, mais…
Si l’on considère la longue histoire des relations entre les armées et la religion dans notre pays, on ne peut que se satisfaire de ce qui se passe aujourd’hui, à condition de garder raison et de ne pas tomber sous le charme dangereux du « droit à la différence ».
De nos jours en effet, que ce soit en opération ou au quartier, l’exercice du culte ne souffre en général pas d’entrave notable à l’endroit du catholicisme. Pour ce qui concerne le judaïsme et le protestantisme (y compris pentecôtiste), ils sont si minoritaires que, sauf exception, la question reste anecdotique. Quant aux immenses questions11 que soulève l’arrivée massive de l’islam sur notre sol, religion dont se réclame une partie de nos soldats, elles ne seront pas étudiées ici.
De notre avis donc, l’équilibre trouvé après deux siècles de tâtonnements postrévolutionnaires est satisfaisant. En France et ailleurs, les tristes expériences du passé permettent, preuves à l’appui, d’affirmer comme l’écrivait le grand philosophe Chesterton au siècle dernier que « Si l’on enlève le surnaturel, il ne reste alors que ce qui n’est pas naturel chez l’homme. »
En tout état de cause et pour ce qui concerne la place de Dieu et de César dans les armées, il convient donc de rester sage et de s’en remettre aux hommes d’expérience car tout excès, y compris dans la tolérance12, se paye de grands désordres un jour ou l’autre.
Il en va de la paix civile et de l’efficacité de nos armes.
1 Les soldats français de la finul poursuivaient un séjour paisible au sud Liban en juillet 2006. À Qana, ils durent subitement remplir des missions terribles de ramassage des corps déchiquetés d’enfants et de civils, victimes des bombardements israéliens.
2 Certains animaux en usent de primitifs, sans aucune évolution décelable au cours des temps.
3 Chaque régiment de Louis xvi possédait sa loge dans les années 1780.
4 12 juillet 1790, condamnée par le pape en mars 1791.
5 Principalement Écossais, Suisses, Allemands, Irlandais et Suédois.
6 « Picardie, Navarre, Royal des vaisseaux, Salm-Salm, La Reine…
7 Dont celle du futur commandant de Rose, l’un des grands fondateurs de l’arme aérienne.
8 On notera que le même phénomène (toutes proportions gardées) se produisit en urss après l’invasion allemande de 1941, où Staline lui-même en appela à la « défense de la Sainte Russie » et se rapprocha des restes du clergé orthodoxe, suspendant les persécutions.
9 Cent soixante deux généraux de haut rang furent démis entre l’entrée en guerre et le 31 décembre 1914, dont les trois quarts des commandants de corps et trois commandants d’armée sur cinq. La Chair et l’Acier, du lieutenant-colonel Goya, Tallandier 2005.
10 D’où la création par le général de Castelnau de la drac (Défense du religieux ancien-combattant).
11 Particulièrement en ce que l’islam, toute branches confondues, est fondé sur le Coran qui ne fait pas de distinction claire entre la religion et l’organisation de la société.
12 La marine britannique vient de reconnaître comme légitimes les « cultes sataniques » à bord de ses navires. Au nom de quoi, un jour, interdire alors des cultes comme ceux qui inspirèrent les nazis ?