N°53 | Humour

Annabelle Mathias  Chanda Barua

Au front : les journaux de tranchées

Depuis la première analyse fondatrice de Stéphane Audoin-Rouzeau1, plusieurs études ont été consacrées au contenu et à l’importance historique des journaux de tranchées2. Le projet d’exposition Orages de papier 1914-1918. Les collections de guerre des bibliothèques3 a permis à la Bibliothèque nationale de France (bnf) et à la Contemporaine (alors bdic) d’initier la numérisation de leurs collections4. La médiathèque d’étude et de recherche du musée de l’Armée, quant à elle, conserve quarante-neuf titres5 publiés par des unités françaises. Pour certains, elle ne possède qu’un seul numéro6, pour d’autres la collection complète7. Il ne s’agit certes que d’un échantillon des quatre cent soixante-dix titres8, mais ce corpus fournit cependant une exceptionnelle source primaire. Son dépouillement et son analyse permettent de s’interroger sur les ressorts de l’humour utilisé dans ces journaux et sur son utilité. Afin d’en saisir la portée, il sera utile d’évoquer le contexte de création et de diffusion de ces journaux, puis d’aborder la question de l’humour particulier que l’on y trouve ainsi que son usage. Enfin, les thèmes abordés étant nombreux et variés, nous avons choisi d’en traiter cinq particulièrement récurrents dans notre corpus : l’humour patriotique, les railleries contre les embusqués, les conditions de vie matérielles et morales des poilus, et l’autodérision.

  • Se divertir et tenir

Dès septembre 1914, la guerre de mouvement se transforme en une guerre de position qui pousse les hommes à s’enterrer. La tranchée, qui leur offre un abri contre les projectiles et les intempéries, devient un lieu de vie et un lieu de brassage social, culturel, géographique9. Afin de tuer le temps, les soldats éprouvent le besoin d’écrire, de lire et de créer. Dès l’automne 1914, des journaux voient le jour sur le front occidental comme sur le front d’Orient. Rédigés par des soldats pour des soldats, s’y expriment leurs ressentis à l’abri de la censure et en réaction à la désinformation à l’œuvre dans la presse de l’arrière10. Ils sont aussi le moyen de se tenir informé du déroulement du conflit, les communiqués de l’état-major affichés ou lus par les officiers étant trop sibyllins ou suspectés de donner une information arrangée ou douteuse.

L’usage de l’humour dans ces journaux répond à plusieurs objectifs. Se divertir et amuser les camarades tout d’abord : « Ce que nous voulons ? En résumé : rire, nous amuser, nous distraire, en assurant pour les générations à venir le triomphe définitif de la Civilisation sur la “Kultur” » explique Marmita dans son premier numéro (décembre 1914). Le rire est salutaire, « [il] a une indéniable fonction sociale : face à une quelconque imperfection individuelle ou collective, rire et faire rire jouent à la fois comme correction et comme répression ou refoulement des distractions des hommes et des événements »11. Plus encore, il est facteur de sociabilité, permet le partage et la solidarité12. Il contribue à favoriser la cohésion du groupe et à assurer ainsi la confiance entre les soldats13. Mais l’humour est également utilisé comme mécanisme de défense pour affronter les situations difficiles et le stress de la guerre. Comme l’a souligné Michel Goya, « l’honneur, la camaraderie et l’esprit de corps, voilà ce qui permet de tenir dans la zone de mort »14.

Cet humour se décline en textes et en illustrations, parfois avec un équilibre : texte sérieux et illustration qui tourne le sujet en dérision, comme dans Télé-Mail. Il est présent dans tous les journaux, mais la répartition entre parties sérieuses ou plus sombres et parties comiques n’est pas la même d’un titre à l’autre.

Les journaux de tranchées reprennent les codes de la presse aussi bien sur le fond que sur la forme, et particulièrement ceux des quotidiens ou de l’Almanach Vermot alors très en vogue15. D’abord manuscrits, ils adoptent progressivement la forme de petites feuilles ronéotypées ou imprimées. Certains sont rédigés sur le front et ensuite imprimés à l’arrière avant d’être renvoyés vers les premières lignes, mais la plupart d’entre eux ont été réalisés de façon artisanale au sein même des unités. En raison des déplacements fréquents des soldats, du manque de moyens techniques et financiers, et du contrôle de la hiérarchie militaire, ces journaux étaient intermittents et éphémères16. Certains étaient tirés en grand nombre et diffusés dans tout un régiment ou toute une division, d’autres seulement à quelques dizaines ou centaines d’exemplaires pour les combattants de la section ou de la compagnie.

Le graphisme du titre est souvent travaillé, complété par un sous-titre et des propositions d’abonnement. Ils offrent diverses rubriques, souvent courtes, que l’on retrouve d’un numéro à l’autre, comme des extraits de dictionnaires pour présenter les nouveaux termes du front, des chansons et poèmes, parfois des feuilletons racontant les aventures de soldats, des petites annonces et des publicités. Les rédacteurs sont multiples, rarement connus, souvent anonymes.

Il est intéressant d’étudier le titre et le programme donnés dans le libellé des manchettes de ces journaux. Dans notre corpus, quinze titres seulement possèdent un titre ouvertement humoristique : Le Rigolboche, À Boche que veux-tu, La Guerre joviale, L’Artilleur déchaîné, Le Poilu déchaîné, Le Poilu marmité, Le Bochofage, Cingoli-Gazette, La Fusée à retards, Le Gafouilleur, Le Poilu sans poil, Le Rat-à-poil, La Saucisse, Le Sans peur mineur, Sac à terre… et à malices17. C’est plus souvent le sous-titre qui donne l’indication du registre comique, de manière factuelle – « Satirique-littéraire-artistique-humoristique » (L’Écho du boyau), « Revue satirique, humoristique, politique, économique (elle est distribuée gratuitement aux abonnés), militaire, fantaisiste et intermittente » (L’Écho des guitounes) –, ou plus ironique – « Journal humoristique illustré et très indépendant » (L’Artilleur déchaîné), « Rire sans mordre » (Mar-Gaz), « Journal satirique, anti-sceptique, fortifiant et fantaisiste » (Le Parpaing), « anti-boche, anti-pacifique, anti-lacrymogène, anti-neurasthénique et illustré… par les exploits de ses lecteurs » (Le Poilu marmité), « Organe anti-cafardeux, Kaisercide et embuscophobe » (Le Bochofage), « Journal d’observation à fortes tendances germanophobes » (La Saucisse).

La question de la périodicité de la publication est un sujet d’autodérision pour ses auteurs. Elle renvoie à la fragilité de ces journaux, aux difficultés de conception au plus près du front et à l’incertitude qui est le quotidien des soldats. Ainsi la régularité annoncée est très variable : « Paraissant… moche à première vue et d’une façon fort irrégulière » (Le Poilu marmité), « paraissant où il peut » (Télé-Mail), « seul quotidien hebdomadaire » (L’Écho des marmites), « paraissant quelquefois le mardi » (Le Parpaing), « hebdomadaire, quotidien ou bisannuel, suivant les besoins » (Le Cri des ravins), « paraît autant que possible deux fois par mois » (La Saucisse). Il arrive que ces mentions soient ajoutées en cours de publication en fonction de la situation. La Gazette des boyaux, journal du 124e régiment d’infanterie engagé dans la bataille de la Marne, précise ainsi sur ses deux derniers numéros18 avant extinction : « Paraît où et quand elle peut. »

Les manchettes de ces journaux rappellent aussi que leurs rédacteurs sont au front, face à l’ennemi : « Seul quotidien périodique, aucun fil spécial avec Berlin, service gratuit dans les tranchées » (L’Écho des marmites), « Seul journal relié par un fil spécial avec le train de combat » (Petit Écho du 18e régiment d’infanterie), « Relié par le fil des baïonnettes avec les tranchées boches » (Le Poilu déchaîné), « relié avec les Boches par rayons lumineux19 et fils barbelés » (Le Ver luisant), « Rédaction ambulante… et… déambulante aux tranchées » (Le Son du cor). La rédaction du Poilu saint-émilionnais détaille encore davantage ses contraintes : « Avis important. Tous les renseignements nous sont transmis par fil spécial. Mais ce fil étant un fil de fer barbelé, qu’on ne s’étonne pas si, dans nos communiqués, on trouve quelques accrocs à la vérité. De plus, notre rédaction a son siège social sur la ligne de feu, d’où l’impossibilité pour nous d’avoir des nouvelles… fraîches. »

  • L’humour patriotique

Les plaisanteries patriotiques sont très présentes dans les journaux de tranchées. Elles font essentiellement référence à l’image du Boche, à Guillaume II, mais aussi aux batailles comme, par exemple, celle de Verdun.

« Prisonnier boche, neurasthénique, ayant longtemps séjourné en France avant la guerre, changerait volontiers de situation. Accepterait poste d’interprète dans état-major. Sécurité, discrétion » (L’Esprit du cor n° 1, 16 juin 1917).

« Histoire naturelle. Le Boche : “Le Boche actuel est recouvert d’une carapace gris-vert ; il porte sur la tête une sorte de capsule surmontée d’une pointe et qu’on appelle casque. Il se nourrit de toutes sortes de produits excrémentiels, et en particulier d’un mélange jaunâtre et puant appelé pain kk. […] Le Boche jouit d’un caractère parfaitement insupportable. Aussi est-il en guerre actuellement avec d’autres mammifères européens connus sous les noms bizarres de “poilus”, “Tommies”, “God-Fordeck”20… […] Les prévisions, même les plus pessimistes, permettent d’espérer que le Boche aura disparu avant la fin de l’année » (Le Diable au cor n° 3, 16 mai 1915).

« L’Écho de Verdun. Et pendant six longs mois la bataille fit rage, /Les hordes des Teutons s’entêtaient, résolus, /Sans entamer un jour le “mordant” des poilus. /Rendu fou le Kronprinz présidant le carnage /Répétait chaque assaut : “Je te prendrai Verdun !” /Et chaque fois l’écho lui répliquait : “… Merd’… Hun ! …” (André Soriac, Marmita, 1er février 1917).

  • Les railleries contre les embusqués

Les embusqués21 deviennent rapidement l’un des principaux sujets de moquerie. Sont ainsi désignés les hommes en âge d’être mobilisés qui adoptent des stratégies de contournement pour esquiver volontairement les postes de combat, et qui passent ainsi les quatre ans de guerre à l’arrière à l’écart de tout danger22.

« Histoire naturelle. L’embusqué : “Les deux caractéristiques de son caractère sont l’égoïsme et la frousse, une frousse intense de tout ce qui pourrait causer quelque trouble dans sa petite vie. Une crainte éternelle semble le ronger : celle d’aller au pays où fleurit l’héroïsme et où pleuvent les marmites » (Le Diable au cor n° 6, 10 juin 1915).

« L’Embusqué ? Un peureux. Il suffirait peut-être d’un coup d’épaule pour qu’il devienne un héros. Poussons-le. Il n’y a que le premier pas qui coûte » (Le Bochofage n° 11, 25 juin 1917).

L’Écho des marmites n° 16, 1er janvier 1917 © musée de l’Armée.

  • Supporter les conditions matérielles

L’ironie permet de prendre du recul par rapport aux difficultés et de les affronter avec distance. Elle aide à relativiser les événements et à adopter une attitude positive face au quotidien. Les sujets récurrents abordés dans les journaux de tranchées sont la nourriture et l’hygiène (boue, poux, rats), ou encore l’alcool qui peut aider à supporter conditions de vie et combats.

« Stances à la cuisine roulante [extrait]. En se creusant les méninges, /On obtient des plats de santé, /En faisant toujours alterner /Le riz avec le singe23 /Pour les intestins délicats /L’huile riz-singe est, oui-dà, /d’une efficacité troublante /Grâce à la roulante » (Marmita, 15 avril 1916).

« Nous rappelons à nos abonnés que toute demande de changement d’adresse doit être accompagnée d’une boîte de conserve ou d’une “plaque” de chocolat. À défaut, on peut envoyer une bouteille de vin vieux » (manchette de L’Écho des guitounes).

« J’envoie ma photographie avec dédicace manuscrite et un collier-souvenir en fil de fer barbelé contre colis de provisions. Écrire M.C., bureau du journal. (N.B. je n’aime pas les cèpes à la provençale) » (Télé-Mail n° 2, 1er janvier 1916).

Le Diable au cor n° 2, 9 mai 1915 © musée de l’Armée.

« Contre poux de tête et de pubis, le meilleur des désinfectants c’est le 75, mille fois plus actif que l’onguent gris. Succès assuré » (Le Diable au cor n° 2, 9 mai 1915).

« Pinard (ou picmuche) : vulg. vin ; liqueur inspiratrice des propos joyeux. Recommandée contre le cafard. Se débite par quart, d’où l’expression être bu de trois quarts. L’usage immodéré du pinard égare le poilu dans le boyau de la plaisanterie, en lui faisant quitter le droit layon d’un sain raisonnement. » (« Extraits du dictionnaire des tranchées », L’Écho du boyau n° 3, 15 août 1915).

  • Le front moral

L’étude des journaux de tranchées permet de toucher du doigt l’univers mental des combattants et leur état d’esprit tout au long du conflit. Selon Stéphane Audoin-Rouzeau, la clé de leur résistance « doit être recherchée dans les mentalités, dans ce qui constituait le socle de [leur] univers mental »24. Si toutes les thématiques abordées précédemment servent globalement à soutenir le moral, cette question est abordée directement dans les textes. Le thème du cafard est récurrent, et ce dès janvier 191525. « Marmita, c’est un journal, un souvenir, un remède. Dans la cave ou dans la tranchée, quand les heures seront longues, que le souvenir du pays ou des copains disparus reviendra plus triste, quand surgira l’ennui, Marmita sera là pour chasser le cafard. Il sera un éclat de rire au milieu des éclats de marmites » (Marmita n° 1, décembre 1914).

  • L’autodérision

Pour décrire leurs conditions de vie rudimentaires, les poilus usent en abondance du sarcasme, de la satire voire de la caricature. « Mammifère du sexe masculin présentant avec l’homme civilisé de vagues ressemblances et des différences notables. Muni comme lui de deux pieds et de deux mains, se sert indifféremment des unes et des autres pour se gratter et pour progresser. […] A le corps couvert d’un poil frisé chez le Gascon, rude chez le Limousin, abondant surtout dans la région du blair. […] Il affectionne les demeures souterraines ainsi qu’un langage énergique à peu près intraduisible dans aucune des langues parlées par les civilisés. Son parasite est le got (surtout l’austro-got) ou grenadier, dont il ne se débarrasse que par une offensive de tous les instants » (L’Écho du boyau n° 3, 15 août 1915).

« À céder un stock important de paille ayant servi de plumard aux poilus du 267e. Conviendrait à directeur de prison pour renouveler la “paille humide des cachots”. S’adresser au journal » (Marmita n° 7, 11 avril 1915).

« Invalide : tout ce qui reste d’un héros » (« Petit dictionnaire à l’usage de tout le monde », Poilu marmité, 30 juin 1918).

« Quel est le comble de la coquetterie pour un poilu atteint de calvitie complète ? C’est de se faire faire la raie sur le front ! » (Marmita n° 27, 1er février, 1917).

L’Écho des marmites n° 19, 15 avril 1917 © musée de l’Armée.


1.S. Audoin-Rouzeau, 14-18. Les combattants des tranchées à travers leurs journaux, Paris, Armand Colin, 1986.

2.Voir par exemple : J.-P. Turbergue, Les Journaux de tranchées. 1914-1918, Paris, Italiques, 1999 ; A. Becker, Journaux de combattants et civils de la France du Nord dans la Grande Guerre, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 1998.

3.C. Didier (coordonnateur scientifique), Orages de papier 1914-1918. Les collections de guerre des bibliothèques, catalogue d’exposition, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, 12 novembre 2008-31 janvier 2009, Stuttgart, Württembergische Landesbibliothek, 2009, Paris, bdic, 2010, Paris, Somogy, 2008.

4.Cet ensemble, enrichi depuis de journaux conservés dans d’autres institutions, dont le musée de l’Armée, est consultable sur le site de la bibliothèque numérique Gallica : https://gallica.bnf.fr/html/und/presse-et-revues/journaux-de-tranchees

5.L’ensemble des références et états des collections est disponible sur le catalogue de la médiathèque d’étude et de recherche du musée de l’Armée : https://bibliotheques-numeriques.defense.gouv.fr/musee-de-larmee

6.La Fusée à retards n° 1, 1918 ou L’Horizon n° 7, janvier 1918.

7.Le 120 « court ». Revue du 120e bataillon de chasseurs, du n° 1 (juillet 1915) au n° 46 (décembre 1918) ou L’Écho des gourbis, du n° 1 (mars 1915) au n° 33 (janvier-février 1918).

8.Décompte fourni par Julien Collonges et Carine Picaud in C. Didier, op. cit., p. 106. Il existe aussi des titres allemands, anglais, canadiens et australiens.

9.R. Cazals et A. Loez, 14-18. Vivre et mourir dans les tranchées, Paris, Tallandier, 2012.

10.B. Gilles, Lectures de poilus. Livres et journaux dans les tranchées, 1914-1918, Paris, Autrement/ministère de la Défense, 2013, p. 217.

11.M.-L. Marcos, « L’humour et la communication. Le lien entre émotions et cognition », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 2014-5, http://journals.openedition.org/rfsic/1064 ; doi : https://doi.org/10.4000/rfsic.1064.

12.« Ils ont tenu parce qu’ils ont partagé le pire », note François Cochet dans Survivre au front, 1914-1918. Les poilus entre contrainte et consentement, 14-18 Éditions, 2005, p. 227.

13.Au sujet de la cohésion, voir B. Dary, « Les forces morales au cœur des forces armées », Inflexions n° 7, 2007, pp. 173-186.

14.M. Goya, La Chair et l’Acier. L’armée française et l’invention de la guerre moderne, 1914-1918, Paris, Tallandier, 2004, p. 331. Jean-Pierre Turbergue parle de « l’humour noir des poilus, cette “politesse du désespoir” qui leur permit de “tenir” la tête haute aux portes de l’enfer » dans la préface de A. Charpentier, Feuilles bleu horizon 1914-1918. Le Livre d’or des journaux du front 1914-1918, Triel-sur-Seine, Italiques, 2007, p. 8.

15.P. Warin, Les Objets d’écriture de la Grande Guerre, Louviers, Ysec, 2011, p. 175.

16.S. Audoin-Rouzeau, « Les soldats français et la Nation de 1914 à 1918 d’après les journaux de tranchées », Revue d’histoire moderne et contemporaine n° 34-1, 1987, pp. 68-69.

17.Cette question des titres a été traitée sur un corpus plus vaste par N. Bianchi, « Rigolboche. Esthétique et politique du rire dans les journaux de tranchées, 1914-1918 », G. Pinson et M.-E. Thérenty (sd), Les Journalistes. Identités et modernités, actes du premier congrès Médias 19 (Paris, 8-12 juin 2015), https://www.medias19.org/publications/les-journalistes-
identites-et-modernites/rigolboche-esthetique-et-politique-du-rire-dans-les-journaux-de-tranchees-1914-1918 [consulté le 16 décembre 2022]
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18.N° 16 du 13 février 1916 et n° 17 du 26 mars 1916.

19.Ce journal était diffusé par la section de projecteurs du génie, ce qui explique l’allusion à la lumière.

20.Transcription de God Vordeck (« Dieu me damne »), juron flamand utilisé pour désigner les Belges.

21.Le terme « embusqué » vient de l’italien imboscare (« caché dans un bois »). Il est utilisé dans les casernes et repris par Georges Clemenceau dans L’Homme libre du 31 juillet 1914. Voir Ch. Ridel, Les Embusqués, Paris, Armand Colin, 2007, p. 19.

22.Ph. Boulanger, « Les embusqués de la Première Guerre mondiale », Guerres mondiales et conflits contemporains n° 192, 1998, pp. 87-100.

23.Le singe désigne la viande en conserve. Voir O. Roynette, Les Mots des tranchées. L’invention d’une langue de guerre, 1914-1919, Paris, Armand Colin, 2010, p. 85.

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