Faut-il rappeler, pour commencer, qu’au temps des guerres classiques la propagande était déjà utilisée pour faire valoir avec éclat la légitimité de sa propre cause et dépeindre l’ennemi sous les couleurs les plus sombres ? Plus tard, lorsque les conflits engagèrent la nation entière et que, au lieu des armées de princes et de mercenaires, les peuples eux-mêmes se sont affrontés, le besoin en information de la population sur les opérations militaires s’est spectaculairement accru et, par voie de conséquence, l’intérêt des gouvernements pour le contrôle des moyens d’information afin de faire ressortir les bonnes nouvelles et passer sous silence les mauvaises. Les images, peintures d’abord, photographies ensuite, consacrées aux faits de guerre mettaient en scène la puissance et la bravoure des siens, la retraite ou la fuite de l’ennemi. Ainsi renforçait-on dans la population la confiance en la victoire ou la volonté de résistance.
En même temps, on n’ignorait pas que, parmi ces informations, certaines étaient vraies, d’autres fausses, qu’elles embellissaient ou grossissaient les faits, qu’elles étaient également parfois mensongères. Mais, dès la fin du conflit, le tri s’opérait entre la vérité et le mensonge, la réalité et la fiction. Il en va tout autrement aujourd’hui dans le cadre des guerres nouvelles. Avec la virtualisation des faits de guerre, les procédures traditionnelles de contrôle de la réalité des informations ont perdu de leur pertinence et, dans certains cas, elles n’en ont plus du tout. Face à une bande-vidéo contenant des menaces d’attentat à l’encontre d’un gouvernement qui refuse de retirer ses troupes d’intervention, de libérer tel prisonnier ou de payer une rançon, il est impossible, dans un premier temps, de conclure avec certitude si le message vient bien d’une organisation terroriste ou s’il s’agit d’un canular, s’il est authentique ou non. Le plus souvent, les analystes des services secrets ne peuvent se prononcer à ce sujet qu’au bout de quelques jours, mais la nouvelle a déjà produit un effet politique. D’ailleurs, en règle générale, les analystes des services de renseignements se gardent de classer définitivement ces messages comme étant « à ne pas prendre au sérieux ». Les nouveaux défis se signalent donc par le fait que chacun peut revendiquer le privilège de parler au nom de telle ou telle organisation terroriste, la crédibilité du message étant conférée par la nature des symboles dont on s’entoure sur la bande-vidéo.
- Provoquer l’angoisse
Nos sociétés occidentales sont ainsi devenues vulnérables à de simples communiqués transmis par bandes-vidéo puis diffusés dans les journaux télévisés. Il y a encore deux ou trois décennies, les agences de presse auraient, avant toute chose, retenu les cassettes en question le temps nécessaire pour les analyser. Après expertise, une juste évaluation de la situation aurait pu désamorcer la menace. Cela n’est plus possible à l’époque d’Internet : l’agresseur peut précipiter l’attaque de manière spectaculaire alors que l’agressé, avec le temps perdu, perd aussi en force défensive. Grâce à ce nouveau média, les communiqués terroristes ont gagné en rasance et ont par là même, en quelque sorte, décuplé leur force. Et, jusqu’à présent, l’agressé n’a pas trouvé les moyens adéquats de les contrecarrer.
Le théoricien de la guerre Carl von Clausewitz avait défini la guerre, autrement dit le combat, comme la mesure des forces morales et des forces physiques au moyen des secondes. En fait, écrit-il, il s’agit de détruire le moral de l’ennemi, mais, pour ce faire, il est nécessaire de réduire à néant ses forces physiques. On pourrait dire que le terrorisme est une variante de cette définition en ce qu’il constitue une mesure des forces morales et des forces physiques par le contournement des secondes. Les messages vidéo porteurs de menaces visent en effet directement le moral de la population. Et pour ce faire, l’agresseur n’a pas besoin de disposer d’équipements complexes et coûteux pour percer les défenses qu’on lui oppose. Les communiqués qui circulent sur Internet et qui sont diffusés par les agences de presse sont un moyen tout aussi rapide et bon marché d’ôter leur crédit aux moyens physiques de la défense.
Aujourd’hui, le terrorisme, c’est une capacité offensive avec des moyens toujours plus réduits, tandis que les sociétés attaquées, qui investissent une partie de leurs ressources dans les moyens physiques de défense, se trouvent incapables de produire un degré de sécurité à la hauteur du péril. C’est là la conséquence politique la plus considérable du fait remarquable qu’images et informations sont devenues de nouvelles armes. Il y a longtemps que cette formulation n’est plus simplement une élégante métaphore d’intellectuels mais le dilemme stratégique central de sociétés riches et d’États puissants qui ne peuvent plus protéger leurs forces morales par des moyens physiques ; leur richesse et leurs forces sont désormais réduites à l’impuissance.
Pour que les images acquièrent une force de pénétration indépendante des forces physiques, il aura fallu que soit adressé un message qui accrédite le sérieux de la menace et la dangerosité de ceux qui la profèrent. C’est ainsi que les attentats du 11 septembre 2001 ont fait d’Al-Qaïda, une obscure organisation de vétérans de la guerre d’Afghanistan connue des seuls spécialistes, la principale source des menaces pesant sur l’Occident. Les victimes de l’incendie et de l’effondrement des tours jumelles de New York ne sont que des effets physiques collatéraux du but stratégique poursuivi : créer un arrière-plan de menaces toujours présentes afin d’affecter durablement l’action politique et économique occidentale. Et afin que les Européens n’aillent pas croire que seuls les États-Unis étaient concernés, se sont alors succédé des attentats visant les infrastructures des transports de Londres et de Madrid, ainsi que des hôtels et des lieux de vacances où aiment séjourner hommes d’affaires occidentaux et touristes privilégiés. Depuis lors, il suffit d’un enregistrement vidéo pour que l’Occident soit saisi par l’angoisse de la terreur.
Certains affirment que le terrorisme est l’arme des faibles. C’est en partie vrai, mais ce n’est pas là le dernier mot. Il a en effet acquis une importance politique planétaire du fait qu’il s’appuie sur une structure radicalement asymétrique : d’un côté le besoin d’un apport financier minime et ponctuel, de l’autre la nécessité de mesures durables et coûteuses afin de se prémunir des attaques, mesures qui n’apportent pourtant pas la sécurité espérée et qui aggravent le coût de la confrontation. On peut donc interpréter les formes récentes de terrorisme comme une stratégie d’épuisement psychologique et économique visant à créer chez l’adversaire un état d’agitation et de nervosité qui sape la confiance dans les choix faits pour mettre en place son dispositif physique de sécurité. Tout cela en vain puisque la diffusion d’enregistrements vidéo et les attentats, ou tentatives d’attentat, provoquent le retour perpétuel de l’angoisse. Dans le souci de calmer celle-ci, de nouvelles mesures sont prises, de nouveaux efforts sont faits, qui se révèlent à leur tour infructueux : l’échec de la tentative d’attentat contre un avion de ligne américain le 25 décembre 2009 à Chicago est exemplaire à cet égard.
Mais qu’est-ce qui provoque cette angoisse, aussi brusque que paralysante, dans les sociétés occidentales, qui ont pourtant appris à s’accommoder, avec une indifférence chagrine, des risques notoires propres à leur mode de vie ? Le risque de perdre la vie dans un attentat est en effet bien moins grand que celui de mourir dans un accident de voiture ; sans parler des dangers d’une alimentation malsaine, de la consommation d’alcool, de tabac ou de la pratique de certaines disciplines sportives. Ces risques, la population des sociétés occidentales les élude facilement : jamais encore la publication des statistiques annuelles des accidents de la route n’a entraîné une diminution de la construction automobile. Pourquoi donc ne prenons-nous pas connaissance du risque comparativement moindre d’un attentat terroriste avec la même indifférence ? C’est qu’il est difficile de mettre sur le même plan quelque chose qui obéit à une finalité et à une intention, et un événement accidentel qui, lui, obéit au principe de la distribution aléatoire. Dans le cas d’un attentat terroriste, nous faisons face un acteur qui nous vise. Nous ne nous heurtons pas au hasard, mais à une volonté au plus haut point déterminée. C’est la raison pour laquelle le placebo des statistiques prescrit aux sociétés occidentales par les psychologues et les sociologues n’a aucun effet.
- Des sociétés occidentales post-héroïques
Les sociétés de l’Occident sont des sociétés post-héroïques : elles peuvent s’arranger avec le hasard, mais pas avec une attaque stratégique calculée précisément pour tuer de façon aléatoire. La révolte et l’effroi associés empêchent les effets apaisants de l’indifférence de se faire sentir. Elles sont structurées par le travail et par la perspective de la prospérité, non plus par le courage et l’esprit de sacrifice, qui caractérisent les sociétés héroïques telles qu’elles ont existé dans certains pays d’Europe du xixe et du début du xxe siècle. L’idéal héroïque n’y était pas limité au petit nombre de professionnels de la guerre ; il embrassait l’ensemble de la société. Cela ne signifie pas que tous étaient effectivement des héros, mais que presque tous imaginaient qu’ils pourraient l’être.
La Première Guerre mondiale a montré combien de telles représentations sont mobilisatrices sur le plan politique. Mais surtout, elle a mis en évidence quelle dynamique d’autodestruction ces représentations peuvent libérer. L’histoire universelle montre que les sociétés héroïques sont de rares exceptions parmi lesquelles on peut compter, en dehors des États-nations européens, les cités-États de l’Antiquité, Rome en tout premier lieu. Toutes les autres grandes communautés politiques se sont contentées d’avoir recours, pour leur défense, à des corps bien différenciés, comme les chevaliers de l’époque féodale ou les gens d’armes du haut Moyen Âge et du début des Temps modernes. Elles ont rétribué leurs services par des faveurs matérielles et des marques d’honneur. De leur côté, ces professionnels de l’héroïque se désignaient à l’attention, y compris dans les sociétés non héroïques, par les manières et le vêtement afin d’attirer sur eux l’admiration.
Il en va tout autrement des défis que posent aux sociétés non héroïques les organisations terroristes. Les champions de la mort par attentat suicide se présentent en inoffensifs civils et, quand ils sont identifiés, il est en règle générale trop tard pour réagir avec détermination. Leur stratégie combine invisibilité de l’agresseur et exploitation démesurée des médias du pays agressé. La dialectique du cacher/montrer paralyse les mécanismes de défense de nos sociétés, des agences de sécurité de l’armée, de la police et des services secrets jusqu’à la capacité à gommer les défis par l’indifférence. La soudaineté avec laquelle a lieu l’attaque terroriste fait sauter tous les verrous de la vigilance des sociétés non héroïques. Même si elle se solde par un échec, elle est pendant plusieurs jours l’information dominante. Et l’invisibilité des agresseurs avant leur attaque aboutit à ce que leur image apparaît désormais dans tous les journaux et sur toutes les chaînes de télévision, comme pour compenser le fait d’avoir échoué à les découvrir en temps utile. Mais les images ne sont que la présence de l’invisible et du non-spectaculaire. Ce qui accroît l’angoisse, c’est l’impossibilité d’identifier l’ennemi.
- Rendre visible l’invisible
Afin de dominer cette crainte, nous nous voyons forcés de rendre visible l’invisible. Les réseaux terroristes et les candidats potentiels aux attentats suicides sont invisibles, et cette invisibilité, cette impossible identification, est la condition pour qu’ils puissent franchir tous les barrages matériels dressés contre eux. Ils se mêlent au flux des touristes, des hommes d’affaires, aux étudiants et aux demandeurs d’asile pour parvenir jusqu’à leur cible sans être découverts. Et manifestement, malgré de gigantesques bases de données et des moyens de surveillance sophistiqués, cela s’avère possible aujourd’hui encore. Les structures du terrorisme sont invisibles, et l’invisibilité n’est pas seulement une condition de survie de l’organisation, mais aussi un moyen d’accroître l’angoisse au sein des sociétés agressées. Une menace ponctuelle devient ainsi omniprésente.
La clandestinité revêt une dimension instrumentale qui est le symbole même de l’omniprésence du terrorisme. Il s’agira donc de rendre invisible le visible en lui donnant un visage. En effet, nous ignorons si Oussama Ben Laden et Suleyman Al-Zawahiri sont bien à la tête d’Al-Qaïda et s’ils dirigent effectivement les opérations. Mais en citant leurs noms et en montrant leurs visages, nous avons le sentiment d’avoir éventé le mystère dont ils s’entourent. Ce qui est visible crée moins d’angoisse. La visibilité change l’angoisse en peur. Ainsi les images ne sont pas seulement des armes pour les terroristes, mais aussi des instruments de lutte contre le terrorisme.
En donnant une figure à la menace invisible, nous lui avons ôté une partie de sa capacité de nuisance. Car ce qui peut être découvert et identifié peut être emprisonné ou tué. En conséquence, la lutte contre le terrorisme ne consiste pas seulement dans le renforcement des mesures de sécurité dans les gares et les aéroports, mais inclut aussi la chasse aux terroristes identifiés. Ces opérations ont leur raison d’être. Même s’ils ne sont pas capturés, la traque handicape leurs capacités d’action : leurs maigres ressources, dont la vigilance et la créativité, sont dépensées à assurer leur survie. Accaparés par le souci de leur propre sécurité, ils ne peuvent plus s’adonner à la programmation de nouvelles attaques. Mais, en règle générale, l’efficacité de ces opérations n’apparaît pas à l’opinion publique occidentale, qui, au contraire, perçoit le fait que Ben Laden ne soit pas encore capturé ou tué comme une preuve que la capacité d’action du réseau terroriste reste intacte.
Les vidéos de Ben Laden communiquées aux médias ont donc une double fonction : elles sont destinées à menacer certains acteurs politiques occidentaux et à amener la population à prendre de la distance par rapport à la politique de leurs gouvernements et, en même temps, à rappeler que le puissant appareil militaire des États-Unis n’a toujours pas réussi à le capturer. L’asymétrie dans la confrontation entre États et réseaux terroristes inclut également le fait que, pour les terroristes, l’instrumentalité et la symbolique opèrent de concert, alors que, pour les Occidentaux, les symboles démentent une fois sur deux les succès sur le terrain.
Dans le prolongement de la chasse au terrorisme, on cherche à assécher les régions dans lesquelles ils sont implantés. Le rétablissement et le renforcement de la puissance publique, comme en Afghanistan ou au Yémen, suppose que les terroristes soient privés de leur base et des camps d’entraînement qu’ils ont ouverts dans les régions où l’autorité de l’État est précaire. Cette stratégie vise la logistique des points d’interconnexion des différents réseaux. Là où l’action est couronnée de succès, une partie de ceux-ci est détruite et il s’agit alors de tarir les sources résiduelles quand il n’y a pas de nouvelles ressources à puiser ni en moyens financiers, ni en combattants entraînés.
Mais, pour cela, il faut que les forces antiterroristes et pacificatrices pénètrent dans des régions inconnues et inhospitalières. S’ouvre alors une nouvelle phase dans la lutte des images et des communiqués, lesquels, une fois de plus, se révèlent être des armes de contournement des forces physiques, ciblant directement le potentiel moral, au sens clausewitzien du terme, de la population. Là même, à proximité des lieux de leur implantation, les réseaux terroristes ne sont pas assez forts pour triompher des forces d’intervention occidentales. Certes, ils peuvent parfois, en raison du soutien de la population indigène, passer de la tactique terroriste à la guerre de partisans, mais cela ne suffit pas pour remporter la victoire militaire. Une victoire politique est certes possible et elle peut être obtenue par le relâchement de la volonté d’intervention dans l’opinion du pays engagé. Les principales armes de l’attaque sont, une fois de plus, les images.
- L’attaque médiatique
À ce propos, il convient de distinguer les images des cadavres de soldats appartenant aux troupes d’intervention de celles des civils qui ont trouvé la mort lors des attaques menées par celles-ci. Les premières visent à affaiblir la détermination de la population du pays expéditionnaire. Elles rendent manifeste le coût humain de l’intervention et fortifient le désir de voir « les jeunes rentrer à la maison ». Dans cette situation, le gouvernement, s’il veut poursuivre l’opération, doit opposer une argumentation à la puissance de suggestion des images, et, à cet égard, il est en position d’infériorité. Le retrait rapide des troupes américaines après l’échec de l’arrestation du chef de milice Aïdid et la diffusion d’images montrant les cadavres de soldats américains traînés dans les rues de Mogadiscio en est un exemple.
La conséquence en est que la force armée, au cours d’une opération humanitaire, agit avec prudence et veille à ce qu’il n’y ait aucune perte parmi ses soldats. En aucun cas des images comme celles de Mogadiscio ne doivent être montrées. La crainte de voir de telles images réduit considérablement la capacité d’action de l’armée. Elle lui met en quelque sorte les menottes. C’est pourquoi il est clair que le côté adverse a un intérêt considérable à la production et à la diffusion de telles images. Ce contre quoi, en cas de pertes lors d’une attaque, les armées occidentales cherchent à se prémunir en veillant à ce que celles-ci ne fassent l’objet que d’un simple communiqué.
Pour éviter les pertes, ou du moins les maintenir au niveau le plus bas possible, les forces armées occidentales, dans la lutte contre les rebelles, misent sur les forces aériennes. Et tout particulièrement sur le drone de combat ou de reconnaissance qui, avec sa simplicité d’emploi et son absence d’équipage, est devenu le moyen le plus sûr, dans la lutte des forces morales dont parle Clausewitz, de faire entrer en jeu la supériorité physique de l’Occident. Il s’agit alors pour l’adversaire, qui n’a rien de comparable à lui opposer, de paralyser cette supériorité physique et, pour cela, une fois encore, les images jouent un rôle décisif. Ce sont des images de civils tués lors d’attaques aériennes, tout particulièrement des femmes et des enfants, qui remettent en question les finalités politiques de l’intervention (l’aide à des populations en détresse) et, sur le plan moral, le bon droit de l’intervention armée. L’attaque médiatique vise à obtenir un double effet : restreindre le rayon d’action de l’aviation de combat afin que les insurgés puissent reprendre l’avantage et affaiblir le soutien politique de l’intervention militaire dans la population du pays d’intervention. Lorsque des femmes et des enfants sont tués, l’intervention n’a visiblement plus d’objectif valable et il faut y mettre un terme aussi rapidement que possible.
Les informations, et surtout les images, sont ainsi devenues une arme dans les guerres asymétriques actuelles, dirigées moins sur les forces physiques que sur les forces morales de l’adversaire. Elles ont profondément modifié la nature du fait de guerre tel qu’il a été conceptualisé par Clausewitz. Mais, par-dessus tout, elles contrarient la supériorité militaire et technologique de l’Occident. Elles poussent les sociétés post-héroïques à la résignation et ont parallèlement un effet d’incitation au combat. Or les sociétés occidentales n’ont pas encore trouvé de réponse à ce défi.