Parmi les ouvrages récemment publiés sur les Vikings et leur histoire, celui-ci se distingue par son ampleur. Pierre Bauduin organise son propos en cinq grandes parties : « Construire les Vikings », « Des sociétés en mouvement », « Des invasions normandes à la diaspora viking », « Guerre, violence et paix aux temps vikings » et « Contacts, transferts culturels et identités ». La première permet de faire le point sur le contexte, l’historiographie et une chronologie rapide de l’expansion des Vikings, afin que les lecteurs puissent aborder avec profit les chapitres qui suivent. La deuxième présente la société viking et ses évolutions à partir des terres scandinaves originelles, au point de vue politique, économique et social. La troisième détaille les déplacements des groupes vikings, avec leurs bateaux si particuliers (dont les différents modèles sont détaillés), les itinéraires empruntés et les bases intermédiaires. La quatrième s’interroge sur la notion de violence, en se demandant ce qu’elle peut avoir de spécifique, qu’il s’agisse des raids et opérations militaires ou d’une forme « intrinsèque » de violence individuelle, sans négliger toutefois la question récurrente de la paix nécessaire. La dernière partie, marquée par la conversion des Vikings au christianisme, entraîne le lecteur des monarchies nordiques (Danemark en particulier) vers l’Atlantique Nord et l’Islande, le monde russe et byzantin, les îles Britanniques (Irlande, Man, Écosse), le cas quasiment générique de l’Angleterre et l’exemple atypique de la Normandie, très marquée par l’influence franque. On le voit, le propos est aussi vaste que dense. Il faut souligner l’importance des notes ainsi que l’ampleur de la bibliographie. Un ouvrage majeur, qui sera une vraie référence sur le sujet.