Depuis l’apparition du « secoureur » en France au xviie siècle, la reconnaissance officielle et populaire a largement puisé dans le vocabulaire pour qualifier le courage du citoyen « secouriste », « secoureur » ou « sauveteur ». L’émergence d’un groupe constitué chargé de lutter contre l’incendie, dont le modèle naît à Paris au début du xviiie siècle, est l’aboutissement du désir des centres urbains de lutter contre la fatalité ou les superstitions des populations face à l’incendie. Les corporations d’artisans qui forment ces premiers corps de volontaires ont donc fait preuve d’un courage exemplaire en osant lutter contre un phénomène perçu comme une punition divine ou maléfique et qui restera longtemps inscrit au registre des grandes peurs des citadins comme des ruraux. Ces hommes, qui ont le courage de s’opposer au fléau provoqué par Dieu ou par le diable, sont donc naturellement devenus l’objet de l’admiration populaire et de l’attention des édiles. Les vertus de bravoure qu’on leur attribue sont certes l’expression d’une admiration légitime, mais aussi un processus de reconnaissance qui rassure. Protéger et rassurer : une alchimie complexe qui doit être l’objet de la reconnaissance publique et institutionnelle afin d’entretenir et d’alimenter les annales du courage de ceux qui s’interposent.
Pourtant, dans L’Art d’éteindre les incendies, le manuel manuscrit de Pierre Morat, ou dans les correspondances entre Antoine Deville et son neveu et adjoint, tous deux ingénieurs des Ponts et Chaussées et directeurs de la compagnie de gardes pompes civile de Paris, il n’est jamais question de courage. L’essentiel du propos est organisé autour d’une doctrine d’engagement fondée sur la compétence technique ainsi que sur la capacité à évaluer les paramètres de l’incendie et de sa propagation. On parle même de la nécessité de se protéger face au feu et cette prudence enseignée ne semble pas altérer le prestige qui rejaillit rapidement sur l’organisation présentée par Morat.
La reconnaissance du courage déployé dans l’action s’est longtemps affranchie de la prise en compte du sort du blessé ou du tué dans l’exercice de ses fonctions. Ainsi, le courage dans l’action cachait-il une autre forme de courage civique, non récompensé, dont on ne se préoccupera vraiment que dans la seconde moitié du xixe siècle : celui de s’exposer ainsi que sa famille à la misère en cas d’invalidité ou de décès. À Paris, ce n’est que vers 1760 que les gardes pompes blessés ou sans ressources purent être admis comme les militaires à l’hôtel des Invalides. Avant cette date, nous ne savons rien du destin de ceux qui perdaient leur capacité à assurer les ressources de leur foyer. Il est probable que nombre d’entre eux durent faire preuve d’un courage bien plus grand que d’affronter les flammes pour faire face à l’adversité.
Avec l’apparition des corps constitués chargés du sauvetage et de la lutte contre l’incendie, une dichotomie s’est opérée pour distinguer le courage spontané d’un individu non préparé face à une situation de danger de celui du sauveteur professionnel agissant en équipe avec du matériel adapté. Sur cette distinction, Frédéric Caille1 discerne bien les arcanes de l’établissement de l’acte courageux tout en démontrant la taxinomie complexe des situations et des paramètres établissant le caractère courageux de tel ou tel engagement. De fait, l’engagement du sapeur-pompier dans l’action s’apparente à une prestation de service, la protection, assortie de multiples exigences, de moyens, de performance technique et physique, mais surtout de l’acceptation de l’exposition au risque et au danger. Le sapeur-pompier serait ainsi automatiquement « courageux » et est collectivement perçu comme tel.
Dans un autre registre, les annales de l’exemplarité sociale regorgent, dès le xixe siècle, de relations distinguant individuellement un sapeur-pompier. Ces distinctions ont une valeur particulière dans la mesure où elles sont des récompenses individuelles qui alimentent la réputation du groupe. Il semble alors légitime de les considérer comme un processus de valorisation collective. L’étude des mémoires de récompenses révèle les pratiques d’enquêtes menées pour établir la légitimité de l’action courageuse. Il apparaît que celle-ci ne peut être distinguée qu’à la condition que le prétendant ait risqué sa vie ou sa santé dans son accomplissement. Mais la variété des situations et parfois la raison politique ont été sources de bien des exceptions à cette règle à laquelle on s’empressa d’ajouter le « dévouement » comme autre vertu appelant récompense... Être courageux ne suffit pas ; une reconnaissance officielle est indispensable pour valider la légitimité de l’acte courageux.
Sur ces bases souvent fluctuantes, il est difficile de définir la frontière entre le courage déployé et celui qui est reconnu. La rédaction des dossiers d’enquête établit avec certitude la très grande souplesse du traitement et son aspect éminemment politique. La plus excessive rigueur côtoie la complaisance la plus étonnante pour établir ou réfuter un acte de courage. Lorsque la procédure aboutit, il ressort de cette relation entre l’acte, son instruction et sa reconnaissance par la distribution de diplômes, de médailles ou de prix en espèces une volonté d’organiser une politique de reconnaissance sociale. Le citoyen dévoué élevé au rang de modèle alimente la vitrine de ce que l’État peut faire pour ceux qui servent sa politique d’exemplarité sociale. Dans leur engagement quotidien, les sapeurs-pompiers sont ceux qui, statistiquement, sont les mieux placés pour être mis en situation d’exercice du courage. Au xixe siècle, l’émergence d’une véritable culture du sauvetage par la création des sociétés de sauvetage et du corps des sapeurs-pompiers a ainsi consacré ces derniers, protecteurs des villes et des campagnes, comme la figure héroïque du secoureur courageux.
- Le pompier militaire, téméraire ou courageux ?
Les sapeurs-pompiers de Paris, premier corps de sécurité civile militarisé dès 1811, trouvèrent leur identité militaire et professionnelle à travers la pratique de la gymnastique prônée par Francisco Amoros2 : l’éducation physique développe la force que le gymnaste doit mettre au service de son prochain. « Être fort pour être utile » devient donc le leitmotiv de l’exercice du courage. La performance physique alliée à l’intrépidité du sauveteur vertueux, qui s’engage au péril de sa vie pour sauver celle de son prochain, devient la marque de fabrique du sapeur-pompier de Paris. Il propose ainsi une image nouvelle du militaire sauveteur doté de capacités physiques hors norme pour l’époque, qui entretient avec orgueil le culte de l’engagement physique intrépide, adoubé des vertus du courage et de l’abnégation.
En 1868, l’exploitation médiatique des sauvetages réalisés par des hommes du régiment de sapeurs-pompiers illustre bien le succès de cette réalisation. Le cas du caporal Thibault3, érigé en grande figure du sauveteur intrépide et altruiste, est le symbole de la complexité de l’exercice du courage. Héros d’un jour, il devient un mythe construit par la presse de l’époque et par le pouvoir impérial. Figé en figure exemplaire du courage, il est érigé en modèle par une histoire qui ne lui laisse pas le choix d’être quelqu’un d’autre. Il remplit tous les critères de l’héroïsation, militaire modeste au point qu’il ne reconnaît que le seul mérite d’avoir fait son devoir alors même qu’il était blessé à la main... Il a reçu la médaille militaire et d’autres récompenses pour des actes de bravoure...
Pourtant, l’étude du cas Thibault lors de l’incendie de la rue Saint-Antoine révèle un second personnage tenant d’un autre courage, celui de l’humilité. Le caporal Bouvatier, dont les sauvetages furent attribués à Thibault par l’impérieuse nécessité de provoquer l’admiration populaire, dut, lui, faire le deuil de reconnaissance et de récompense. Dans le registre complexe de l’exercice du courage, il illustre bien l’introspection nécessaire qui devrait imposer au sapeur-pompier de se contenter de la seule satisfaction du devoir accompli. Cet exercice est d’autant plus difficile que le courage, instrumentalisé, analysé avant reconnaissance et attribution des insignes de la vertu courageuse, ne facilite pas ce travail de sagesse tant la médaille attise la vanité. Il faut pourtant savoir renoncer à cette rente de situation avec exposition permanente de la reconnaissance officielle d’un acte qui valorise son auteur de façon intemporelle.
De l’étrange coïncidence qui fit émerger à Paris trois destins représentatifs du courage du sapeur-pompier en 18684, il reste à présenter le caporal Hartmann, mort brûlé vif lors de l’incendie des halles centrales. Hartmann, comme bien d’autres, figure au panthéon des victimes du devoir établi en 1881. Martyr et « mort au feu », sa disparition est la face instrumentalisée du courage des disparus. L’étude des circonstances de sa fin tragique relève en fait une exaltation qui lui fit perdre toute notion de prudence. Au-delà de l’analyse, objective ou subjective, qui résulte de l’étude historique, cette ivresse de l’action, ou bien la perte ou l’absence de perception du danger, est un risque auquel est exposé le sapeur-pompier.
Au xixe siècle, l’exaltation des valeurs guerrières au combat comme à l’incendie entraîne une confusion pratique qui facilite le travail d’héroïsation. Le courage devient alors l’essence d’un drame fortuit. Le colonel Paris, chef de corps des sapeurs-pompiers de Paris en 1881, promoteur du culte des morts au feu, condamne sans appel l’attitude de trois sapeurs-pompiers civils de la ville de Lyon qui ont abandonné leur poste lors de l’incendie du théâtre des Célestins plutôt que de mourir au cœur d’un brasier dont l’ampleur interdisait toute action efficace5. Ses propos sont éloquents lorsqu’il s’indigne qu’un abandon de poste n’ait été sanctionné que d’une rétrogradation : « Pour avoir manqué de courage ! De sang-froid ! De dévouement ! Au régiment des sapeurs-pompiers de Paris, ce caporal et ces sapeurs eussent été traduits devant un conseil de guerre pour abandon de poste et lâcheté en présence de l’ennemi : la peine prononcée par les art. 211 et 213 du Code de la justice militaire est la peine de mort. »
Considérer le recul devant le feu comme un acte de lâcheté compliquait la sempiternelle contradiction de l’exercice et de la reconnaissance du courage. Reculer et exposer sa réputation ou se maintenir dans une position fatale ? Cette intransigeance était pourtant conforme à l’éthique du colonel Paris, chef de corps impliqué qui eut le courage de publier un ouvrage qui devait lui coûter sa place. Il y mettait en évidence les manquements de la municipalité dans le domaine de la lutte contre l’incendie et de la protection des Parisiens. Ses pompiers étaient irréprochables, le sang versé l’attestait, pourtant leur courage ne suffisait pas à faire de Paris une ville sûre.
La crispation autour de la définition du courage et de la lâcheté semble ainsi bien marquer la relativité des critères qui définissent le courage dans les différentes sphères de son exercice. Comme nous l’avons déjà cité, au xiiie siècle, Pierre Morat, directeur de la compagnie des gardes pompes, ne parlait pas de courage au feu mais prônait l’intelligence de situation, l’engagement tactique des hommes et des moyens, et, surtout, privilégiait la vie et la sécurité de ses hommes. Leur engagement au service de la lutte contre l’incendie dénotait déjà un courage civique considéré comme un capital à préserver. La militarisation a bouleversé ces repères pour leur substituer les valeurs applicables au soldat au combat. Le feu devenait l’ennemi. De fait, il fallut attendre la fin du xxe siècle pour voir évoluer la notion de sécurité des intervenants et, par là même, émerger une lecture différente des valeurs du courage. À chacun d’explorer toutes les facettes de ces modèles du courage et d’y puiser ses références.
- L’exercice d’un autre courage
Au xxie siècle, pour surprenant que cela puisse paraître, dans l’intimité des centres de secours, le sapeur-pompier ne parle pas de courage. Il exprime son désir d’action et son vocabulaire témoigne de ses qualités téméraires, de son goût pour l’action ou même de son orgueil à être présent pour un « bon feu » ou une « bonne intervention ». Point de discussion sur qui est courageux ou qui ne l’est pas. Dans la lignée d’Amoros, c’est d’intrépidité, de performance physique et de goût du risque dont il est question. Être soumis au risque est un orgueil. Et on parle de chance d’avoir participé à telle ou telle intervention. Il n’est fait mention du courage que dans les dossiers d’instruction des actes à récompenser par l’attribution de médailles. Une décoration qui fait partie de l’univers du sapeur-pompier opérationnel. Comme par le passé, l’exception n’échappe pas à la règle. Elle est un enjeu d’affichage ambigu et la diversité des cas d’attribution n’en finit pas de révéler les contradictions d’un système avide de reconnaissance et de mise en lumière de cette vertu polysémique du courage. Le sapeur-pompier entretient donc un goût prononcé pour les récompenses.
À la fin du xixe siècle, le sapeur-pompier a vu son univers bouleversé par l’évolution de ses missions. Aujourd’hui, les feux, véritable fantasme guerrier, ne représentent que 5 % de celles-ci, l’essentiel des interventions étant désormais des secours à victimes et divers actes de « bobologie ». Un renversement de situation, une dégradation des actions qui ont bousculé le sapeur-pompier dans son désir d’action virile, de confrontation physique avec le feu, toujours valorisée. Réduit au rôle de « taxi » vers les hôpitaux, il ne peut plus entretenir l’image d’Épinal d’un courage combattant. Il doit s’affranchir des références d’antan.
Pourtant, son action est toujours importante. Protéger et rassurer est aussi source de prestige : le sapeur-pompier doit comprendre que ce dévouement, certes moins spectaculaire que le combat du feu, demande un courage particulier. La mission fondamentale est toujours la même, mais elle produit moins de gloire facile. Elle pose la très pertinente question de savoir si le sapeur-pompier a besoin d’être reconnu courageux pour continuer à l’être.
Courage singulier également, dont personne ne parle, que celui d’assumer les situations qui nous font peur. La culture interne, celle qui fabrique la « carapace », interdit, ou tout au moins limite, tout dialogue sur certaines peurs qui nous surprennent tant elles sont déconcertantes. La peur est admise et verbalisable quand elle est éprouvée lors d’un événement reconnu comme dangereux ou exceptionnel. Surtout lorsqu’elle a été dépassée et sublimée par l’action. Le sapeur-pompier est le témoin privilégié de ces instants où le danger auquel il est confronté lui demande de concentrer toutes ses capacités physiques et mentales. Mais la peur et la blessure prennent des tournures insidieuses. La vision ou l’événement qui marque malgré son caractère anodin ou routinier, la parole, le détail vu cent fois mais qui, ce jour-là ou cette nuit-là, marque à vie. Une scène, un visage, un cri, une situation qui s’incruste d’une façon tellement précise et claire que, trente ans plus tard, son souvenir s’invite comme un fantôme. Beaucoup ont emporté ces intrus, héritage d’une vie passée, dont l’extraction demande un courage insoupçonné. Plus question de groupe ; chacun assume sa blessure et trouve le modus operandi pour vivre avec ou pour l’éradiquer parfois au prix d’un long et pénible travail d’analyse. Pour ce courage-là point de médaille ni de citation.
Toute cette culture et ce vécu axés autour de valeurs fortement ancrées mais insuffisamment expliquées se télescopent souvent et le paradoxe du sapeur-pompier, sans qu’il soit le seul dans cette position, est de pouvoir composer avec ce qu’il a été ou ce qu’il a vécu sans que cela ne handicape sa capacité à passer à autre chose. De courage, il est question lorsque l’individu qui perd sa capacité à « aller au feu », la sacro-sainte « aptitude », entame un long travail de réparation pour surmonter une blessure ou une maladie qui l’écarte du service incendie. Celui-là a droit à l’admiration profonde de ses pairs et on parle alors, exceptionnellement, de courage. Courage aussi celui du sapeur-pompier qui, atteint d’une maladie fatale ou dégradante, continue à travailler en renonçant au confort isolant d’un arrêt maladie. Ceux-là ont droit au respect de ces hommes qui rêvent de braver les feux les plus violents. Chacun ignore s’il aura ce courage-là !
Le courage, le sapeur-pompier doit également le trouver pour faire face à la situation programmée et pourtant la plus inattendue qui soit, celle du moment où il doit rendre son paquetage et cesser d’être paré des vertus du courageux membre de la vertueuse corporation des soldats du feu. Cette rupture, souvent considérée comme une fin, renvoie cet élément détaché de son collectif à une individualité qu’il assume difficilement. Être autre chose demande un courage que rien ne peut venir récompenser, sauf de franchir l’obstacle avec sérénité.
Ce processus n’est certes pas l’apanage exclusif du sapeur-pompier et ceux qui ont dédié leur vie à l’action connaissent souvent cette difficulté à se repositionner. Ceux qui n’y parviennent pas doivent assumer la douloureuse confusion qui résulte de ce manque de distanciation. Certains coupent radicalement les liens qui les retiennent à leur ancienne vie. Y a-t-il une nécessaire lâcheté dans cette amputation thérapeutique ? D’autres se raccrochent désespérément à cet « avant » en tentant de le faire durer. Une chose est certaine et le vide en ce domaine est peut-être un début de réponse : il n’existe pratiquement aucune autobiographie de sapeur-pompier. Il en va ainsi de tous les individus confrontés à un vécu intense. Il faut alors probablement beaucoup de courage, mais aussi de sagesse, pour vieillir et se positionner dans cette inéluctable dégradation du physique et de la performance. Cette deuxième peau qui nécessite une grande capacité de distanciation n’est qu’un prêt qu’il faut savoir rendre. De même l’action peut parfois enfermer dans un moment unique, figé par la reconnaissance institutionnelle dont le sapeur-pompier ne sait pas sortir. Car tout héros dont le courage est instrumentalisé est un être dont l’image ne lui appartient plus vraiment. Cette exposition de quelques instants, s’il n’y prend garde, risque de lui interdire toute possibilité de devenir autre chose. Et c’est du courage de trouver la force de se libérer d’une image glorieuse.
Le courage dans son exercice, son évaluation et sa reconnaissance est au final un grand fourre-tout dont il ne faut pas être dupe au risque de ne pas pouvoir assumer sans frustration la nécessaire relativité de ce qui a été et de ce qui est. Vladimir Jankélévitch exprime parfaitement la pertinence de cette apparente contradiction : « Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été ; désormais ce fait mystérieux et profondément obscur d’avoir été est son viatique pour l’éternité. » Clé de la sérénité, elle n’en demande pas moins l’exploitation d’un autre courage, celui de sortir d’une illusion plaisante et confortable établie historiquement sur la base d’une relation admirant/admiré. Assurer la sécurité d’autrui, c’est aussi tomber dans ce piège plaisamment exposé par Jean de la Fontaine : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. »
1 Frédéric Caille, La Figure du sauveteur. Naissance du citoyen secoureur en France 1780-1914, Presses universitaires de Rennes, 1997.
2 Voir « Le sport et la guerre », Inflexions n° 19, janvier 2012.
3 Le caporal Thibault, sapeur-pompier de la caserne Sévigné (actuel 4e arrondissement), est parvenu à passer du dernier étage d’un immeuble en feu à celui du dessous simplement muni de son échelle à crochets et avec une femme paniquée attachée dans le dos. Malgré la corniche qui l’éloigne de la façade, il réussit à prendre pied sur le balcon d’une fenêtre. La presse lui attribuera plusieurs sauvetages réalisés en fait par d’autres sapeurs-pompiers. Et malgré le fait qu’il ait été promu au grade supérieur, il demeure jusqu’à ce jour le caporal Thibault. Inscrit au panthéon des sauveteurs, il mourra dans des conditions misérables quelques années après avoir quitté les sapeurs-pompiers de Paris, victime d’une maladie pulmonaire contractée lors d’un incendie. Sa mémoire est célébrée tous les 18 septembre par la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.
4 Didier Rolland, Culture et traditions, éditions Atlante, 2005.
5 Colonel Paris, Le Feu à Paris et en Amérique, librairie Germer Baillère, 1881, appendice, note F. p. 195.