N°14 | Guerre et opinion publique

Samy Cohen

Éditorial

Omniprésente et indéfinissable : la notion d’opinion publique revêt paradoxalement ces deux caractéristiques, rendant sa compréhension pour le moins compliquée. Ce paradoxe mérite un éclaircissement. La présence de l’opinion publique dans les débats est récurrente. Il est constamment fait référence aux « Français qui pensent ceci… » ou « qui s’opposent à cela… ». Les politiques publiques la prennent en compte comme une donnée incontournable, notamment dans les domaines régaliens comme celui de la guerre et de la paix. C’est même particulièrement le cas dans ces deux domaines, en raison des conséquences que la guerre et la paix ont sur l’existence et la sécurité des peuples. Mais aussi parce que l’opinion publique peut renforcer la légitimité du prince, en cas de succès, comme elle peut le déstabiliser, en cas d’échec. Il joue son avenir dans l’immédiat tout en pensant à l’image qu’il laissera de lui à la postérité. La guerre est pour lui la « politique » par excellence (indépendamment de la phrase ressassée de Clausewitz : « La guerre est le prolongement de la politique par d’autres moyens. »). C’est pourquoi les professionnels de la guerre que sont les militaires sont confrontés à des exigences de la part du pouvoir politique qui vont souvent à l’encontre de la logique militaire. En outre, dans une guerre, l’opinion publique devient rapidement un enjeu central de l’affrontement. L’ennemi sait que dans une démocratie, elle est le maillon faible. S’il réussit à la démoraliser, à lui faire perdre la confiance qu’elle a envers ses dirigeants, alors il aura peut-être le sentiment d’avoir réussi à déstabiliser ces derniers et fait un pas en avant vers la victoire.

Dans quelle démocratie un chef d’État ou de gouvernement peut-il prendre le risque d’engager l’armée dans une intervention militaire d’envergure1 sans s’assurer du soutien de l’« opinion publique » ou du moins de sa passivité ? Depuis la fin des guerres de colonisation, on constate de la part des décideurs français un souci manifeste de ne pas dépasser le cadre de l’« intervention limitée », de ne pas laisser la France s’engager dans des opérations susceptibles d’éveiller un mouvement de contestation important, d’éviter des pertes, l’escalade puis l’enlisement. Discrètement ou ouvertement, le pouvoir politique cherchera à connaître l’« humeur » de ses concitoyens. Pendant les mois qui ont précédé la guerre du Golfe en 1991, le chef de l’État a avancé avec une grande prudence, cherchant à mobiliser les soutiens, à construire un consensus en vue de la participation à une guerre où pourtant les Français ne sont pas appelés à des sacrifices importants. Pendant le mois de janvier 1991, le service d’information du Premier ministre (sid) commande deux sondages par semaine pour suivre au plus près l’« opinion » des Français2. Franklin Roosevelt prit lui aussi en son temps, non sans raison, d’infinies précautions avant de lancer les États-Unis dans la guerre. Il avait à convaincre une opinion isolationniste et à demander de lourds sacrifices aux Américains.

Le lien entre l’opinion publique et la guerre est, on le voit, étroit. Mais le pouvoir politique n’est pas pour autant le prisonnier3. Il peut réussir à mobiliser son soutien, neutraliser son hostilité. Il peut même passer outre à toute opposition, à ses risques et périls. Mais qu’il pense à elle, les enquêtes et les témoignages d’hommes politiques ou d’anciens responsables de la Défense le démontrent amplement. Les grands responsables des armées – et même les échelons inférieurs du commandement – sont conscients de l’importance de l’avoir à ses côtés.

Mais quand bien même elle n’existerait pas, comme l’affirment certains experts, quand bien même elle ne se prêterait pas à une mesure rigoureuse et échapperait à une définition univoque, elle existe « dans les têtes ». Le fait qu’elle soit perçue, à tort ou à raison, comme prégnante, voire dans certains cas déterminante, lui donne le statut de fait politique. Une idée fausse peut être un fait vrai, pour paraphraser le titre du livre sur les stéréotypes européens publié sous la direction de Jean-Noël Jeanneney4. Nous sommes au cœur de ce que l’on appelle la « prophétie autoréalisatrice » décrite par le sociologue Robert K. Merton à partir des travaux de William Isaac Thomas (auteur du « théorème de Thomas »). Les comportements des individus s’expliquent par leur perception de la réalité et non par la réalité elle-même5. La formule de Thomas la plus célèbre, citée par Merton, est : « Si les hommes considèrent des situations comme réelles, alors elles le deviennent dans leurs conséquences. » Vladimir O. Key écrivait ironiquement que l’« opinion publique recouvre les opinions des citoyens dont les gouvernants trouvent prudent de tenir compte »6.

Mais l’idée est-elle fausse ? C’est la question centrale qui divise les sociologues. Pour nombre d’entre eux, l’« opinion publique n’existe pas »7. Il s’agit d’un « artefact » créé par les sondages chargés de la saisir. Pour les tenants du paradigme « minimaliste », illustré par les travaux d’un Philip E. Converse8 aux États-Unis, le grand public serait globalement peu informé, ses capacités de raisonnement seraient faibles, et les opinions recueillies par les sondages, surtout dans le domaine politique, seraient souvent superficielles, instables et incohérentes, assimilables à des pseudoattitudes ou « non-attitudes »9. À ces critiques s’ajoute celle de Walter Lipmann, selon qui le public de masse est isolé, indifférent, incompétent, d’humeur versatile et entièrement à la merci des moyens de communications de masse10.

Pour les tenants de ce paradigme, il y aurait un idéal-type de l’opinion publique. Celui-ci présuppose plusieurs conditions : 1) une opinion « consciente et informée », contrairement aux sondages qui agrègent des opinons très hétérogènes d’un point de vue de leur information ; 2) une opinion publique dotée d’un certain degré d’organisation. Toutes les opinions ne se valent pas et seules celles des « groupes organisés » dans la vie publique sont dotées d’une force réelle, que dissimulent les sondages ; 3) une opinion publique qui émerge de manière spontanée et authentique, alors que les opinions émises au cours d’un sondage représentent une opinion « sollicitée » et ne correspondent pas à ce que pourrait être une « opinion publique réelle »11.

Ces critiques ont engendré en réaction toute une série de travaux, aux États-Unis d’abord, tendant à réhabiliter les sondages. Benjamin Page et Robert Shapiro, dont le livre analyse cinquante ans de sondages américains, ainsi que Max Kaase et Kenneth Newton, dont l’œuvre porte sur les valeurs dominantes dans les pays de l’Union européenne, montrent la capacité du public de masse au discernement et à la différenciation, même lorsqu’il s’agit de sujets complexes et techniques12. Ils constatent la stabilité, sur le moyen et le long terme, des réponses fournies par les personnes interrogées sur des problèmes liés aux grands enjeux de politique interne aussi bien que de politique internationale.

« Les Français et la défense : 15 ans de sondages (1991-2006) »13, en France, confirme cette dernière interprétation. Certes, les Français ne placent pas les questions liées à la défense nationale en tête de leurs priorités et ne s’y intéressent pas fortement. C’est le propre des pays qui vivent en paix et en (relative) sécurité. Leurs trois priorités déclarées sont, dans l’ordre, la protection sociale, l’emploi et, après 2005 et les violences dans les banlieues, le maintien de l’ordre. Seuls 11 % d’entre eux classent l’indépendance nationale et la défense de l’intégrité du territoire parmi celles-ci. Il n’empêche que sur nombre de questions, ils donnent des réponses cohérentes et souvent stables dans la durée, avec un taux de non-réponse souvent inférieur à 5 %. Les évolutions, quand elles se produisent, sont souvent corrélées à des changements du contexte international.

Parmi les enjeux pour lesquels les Français affichent des préférences marquées et constantes, notons brièvement celui de la défense européenne. Une forte majorité d’entre eux, de l’ordre de 90 %, pense qu’elle est une « bonne chose », réponse en augmentation régulière depuis quinze ans. De même, ils soutiennent très fortement les missions militaires qui sont assignées à leur armée. Ce soutien est particulièrement marqué lorsqu’il s’agit d’apporter un « secours à la population française » (97 %), d’« assurer des missions de sécurité intérieure » (92 %), de « préserver la vie des ressortissants français » (91 %), d’« apporter une aide humanitaire » (question posée depuis 1997 et dont la réponse subit un léger fléchissement, passant d’un soutien à 96 % en 2003 à 91 % en 2006), de « détruire un foyer de terrorisme » (86%, en augmentation régulière depuis 1991) ou d’intervenir dans le cadre de l’onu (85 %). En dessous vient une série de missions recueillant un niveau de soutien moins élevé, comme les opérations visant à « ramener la paix » (77 %), le respect des accords de défense avec des pays africains (68 %, un chiffre en baisse depuis 2002 de neuf points). Enfin, signalons que ce sont les missions dans le « cadre d’une agression économique majeure » suscitent le moins d’enthousiasme, avec 59 % d’approbations, chiffre également en baisse de dix points depuis 2002. On pourrait multiplier les exemples.

D’autres études ont révélé l’existence d’une rationalité limitée des électeurs, ou plutôt des rationalités différentes selon les publics, selon les enjeux, selon le contexte dans lequel l’opinion est émise14. Le sondage « délibératif »15 a permis aussi un progrès. Il consiste à interroger un panel sur un problème, puis à le ré-interroger pour tester sa cohérence après avoir fourni à ses membres des informations sur le sujet et les avoir fait en débattre par petits groupes. D’autres techniques encore16 se sont développées, qui ont toutes en commun de vouloir rapprocher les conditions d’expression des opinions de celles de la vie réelle, de réintroduire l’échange, le débat et le contexte sociopolitique dans le face à face de l’entretien de sondage17.

On doit une autre avancée importante à John Zaller, qui distingue deux catégories de sondés. Les personnes les plus « intéressées » par la politique, qui font le tri dans la masse des informations qu’elles reçoivent et qui ne retiennent que ce qui va dans le sens de leurs valeurs et de leur orientation idéologique, de manière à la fois critique et sélective. Leurs réponses seront cohérentes et stables. Et, à l’inverse, le grand public qui, dans sa grande majorité, prête peu attention à la politique et se fait son opinion à mesure qu’il découvre les questions, en fonction de ce qu’il a en tête à cet instant18. Zaller insiste donc sur le caractère construit des opinions, sur leur ambivalence et sur leur dépendance à l’égard du contexte. Il ne dit pas, comme Converse, que les individus n’ont pas d’opinion, ni qu’ils répondent au hasard, à pile ou face pour faire plaisir à l’enquêteur, mais plutôt qu’ils en ont de multiples. Ils sont, sur la même question, et selon les moments, susceptibles d’avoir des opinions différentes, voire conflictuelles19. C’est l’ambivalence qui les caractérise au plus haut point. Et cette construction improvisée des opinions serait particulièrement fréquente dans le domaine politique.

De ces débats, il ressort tout à la fois une réflexion plus raisonnée sur l’opinion publique et moins passionnelle sur les sondages d’opinion, ainsi qu’une pédagogie de la manière de comprendre un sondage. L’opinion publique doit avant tout être comprise comme un phénomène dynamique et non seulement statique. D’autre part, un sondage seul a peu de signification. Il n’a de sens que lorsqu’il s’inscrit dans la suite d’une série d’enquêtes menées sur la longue durée. Enfin, lire un sondage demande une certaine prudence et le respect de certaines règles. Sa signification ne se réduit pas à son résultat « majoritaire ». Affirmer que « 61 % des Français pensent que… » est réducteur, car cette présentation occulte les facteurs de clivage (groupes d’âge, catégories socioprofessionnelles, niveaux d’études, préférences partisanes, genres…) qui donnent la signification réelle de l’exercice. Le résultat global doit donc être interprété à la lumière de la structure interne des réponses20.

Ajoutons enfin cette petite précaution. On ne peut pas parler de l’existence ou non d’une « opinion publique » de manière générale, abstraite, dans l’absolu. Une opinion publique n’existe que sur un enjeu particulier, pas « une fois pour toutes ». Ce qui est vrai dans le cadre national l’est encore plus lorsqu’on déborde celui-ci. Ce n’est pas parce qu’à un moment donné les publics de certains pays européens se sont montrés hostiles à l’intervention militaire en Irak (2003) que l’on peut se permettre d’annoncer triomphalement la naissance d’une « opinion publique européenne »21. La même prudence doit être observée lorsqu’on parle de l’existence d’une « opinion publique internationale ». Certains internationalistes vont vite en besogne lorsqu’ils énoncent la naissance d’une « véritable opinion publique internationale » qu’auraient permise la mondialisation et la libéralisation des échanges mais aussi le fait qu’« aujourd’hui, tout le monde peut communiquer avec tout le monde »22.

L’« opinion publique », qu’elle soit « internationale » ou « mondiale », est un faux concept qu’il vaudrait mieux laisser sommeiller. Ici encore, répétons-le, qu’elle soit nationale ou internationale, elle ne peut exister que par rapport à un enjeu particulier et non dans l’absolu. Deuxièmement, le changement dans les moyens de communication ne fonde pas l’existence d’une opinion publique internationale. Croire qu’aujourd’hui, « tout le monde peut communiquer avec tout le monde » relève d’une méconnaissance abyssale des réalités. Les populations qui ont le plus facilement accès à Internet sont surtout urbaines. Des millions de villageois indiens, chinois, africains ou latino-américains n’utilisent pas ce moyen de communication23. Enfin, une opinion publique internationale se mesure. Or les moyens de mesure comparatifs actuels, comme l’Eurobaromètre, les enquêtes Valeurs24 ou l’enquête internationale du Pew Research Center25, pour utiles qu’ils soient, posent des problèmes encore plus importants que les sondages nationaux, « pour la raison simple que la même question posée à un paysan grec et au pdg d’une multinationale allemande obtiendra des réponses qui n’auront pas la même signification et qui demanderaient à être interprétées selon des méthodes qualitatives trop coûteuses pour être employées à une telle échelle »26. On appelle souvent opinion publique « mondiale » ou « internationale » des phénomènes très différents : une grande campagne orchestrée par des organismes privés, une série de manifestations de masses, l’opinion de certains intellectuels ou de certains médias.

L’intérêt de ce numéro d’Inflexions est de refléter, à travers le regard croisé de témoins (militaires, responsables de la communication, élus, journalistes), d’analystes et de chercheurs, cette complexité et les difficultés auxquelles politiques et militaires sont confrontés. Tous les auteurs de ce numéro témoignent de la prégnance de cet « acteur » collectif qu’est l’« opinion publique », en particulier dans le domaine de la guerre, même si sa définition et sa mesure continuent à agiter le sérail des chercheurs en sciences sociales.

1 La notion de « guerre » est ici utilisée dans son acception la plus large. Elle apparaît quelque peu anachronique au sens de « guerres majeures » qui ont ensanglanté les xixe et xxe siècles mais demeure toutefois valide pour désigner les conflits infra-étatiques qui déchirent de nombreux pays du Sud et les nombreuses interventions militaires dans le cadre des Nations Unies ou non, dans celui de la lutte contre le terrorisme…

2 Élizabeth Dupoirier, « De la crise à la guerre du Golfe : un exemple de mobilisation de l’opinion », in Sofres, L’État de l’opinion, présenté par Olivier Duhamel et Jéromé Jaffré, Paris, Le Seuil, 1992.

3 Comme le montre le texte de Natalie La Balme et d’Hélène Dieck.

4 Jean-Noël Jeanneney, Une idée fausse est un fait vrai. Les stéréotypes nationaux en Europe, Paris, Odile Jacob, 2000.

5 Robert K. Merton, Éléments de théorie et de méthode sociologique, Paris, Plon, 1965.

6 Vladimir O. Key, Public Opinion and American Democracy, New York, Alfred A. Knopf, 1961, p. 14.

7 Les Temps Modernes n° 318, janvier 1973, pp. 1 295-1 309.

8 Philip E. Converse, « The Nature of Belief Systems in Mass Publics », in David E. Apter, Ideology and Discontent, New York, Free Press, 1964.

9 Voir la préface de Nonna Mayer à l’ouvrage de Mathieu Brugidou, L’Opinion et ses publics. Une approche pragmatiste de l’opinion publique, Paris, Presses de Sciences-Po, 2008. Je remercie vivement Nonna Mayer pour ses conseils et sa relecture attentive de cette préface.

10 Walter Lipmann, Public Opinion, New York, Mc Millan, 1922.

11 Loïc Blondiaux, « L’opinion publique », in Anne-Marie Gingas (dir.), La Communication politique. État des savoirs, enjeux et perspectives, Presses de l’université de Québec, 2003.

12 Benjamin I. Page, Robert Y. Shapiro, The Rational Public: Fifty Years of Trends in Americans’Policy Preferences, Chicago and London, The University of Chicago Press, 1992, ainsi que Max Kaase, Kenneth Newton, Beliefs in Government, Oxford University Press, 1995.

13 « Les Français et la défense : 15 ans de sondages (1991-2006) », Analyse et références, ministère de la Défense, décembre 2007, préface de Samy Cohen, pp. 2-4.

14 Paul M. Sniderman, Richard A. Brody, Philip E. Tetlock, Reasoning and Choice: Explorations in Political Psychology, New York, Cambridge University Press, 1991.

15 Pour une discussion du sondage délibératif, voir James Fishkin, Democracy and Deliberation. New Directions for Democratic Reform, New Haven, Yale University Press, 1991, et aussi Nonna Mayer, « Le sondage délibératif au secours de la démocratie », Le Débat n° 96, septembre-octobre 1997, pp. 67-72.

16 Voir le bilan dressé par Paul M. Sniderman, « The New Look in Public Opinion Research », in A. W. Finifter, Political Science : the State of the Discipline, II, Washington, American Political Science Association, 1993, pp. 219-245.

17 Voir aussi Gérard Grunberg, Nonna Mayer, Paul M. Sniderman, La Démocratie à l’épreuve. Une nouvelle approche de l’opinion des Français, Paris, Presses de Sciences-Po, 2002.

18 John Zaller, The Nature and Origins of Mass Opinion, Cambridge, University of Cambridge Press, 1992.

19 Zaller, op. cit., p. 59.

20 Jean-Luc Parodi, « Petit mode d’emploi pour sondomane amateur », Pouvoirs n° 33, 1985.

21 Dominique Reynié, La Fracture occidentale. Naissance d’une opinion européenne, Paris, La Table ronde, 2004.

22 Bertrand Badie, « L’opinion à la conquête de l’international », Raisons politiques n° 19, 2005.

23 Comme le montre Internet World Stats : Usage and Populations Statistics, « Top 20 Countries with the Highest Number on Internet Users ». Site Web : www.internetworldstats.com/top20.htm

24 World Values Survey : www.worldvaluessurvey.org/

25 Le Pew Research Center est un think tank américain qui fournit des informations sur les sujets controversés du moment, les attitudes et les tendances qui influencent le monde et les États-Unis. C’est un organisme qui s’affirme politiquement neutre. Son siège est à Washington D.C.

26 Voir l’article de Marie-Claude Smouts, « Opinion mondiale », in Marie-Claude Smouts, Dario Battistella, Pascal Vennesson, Dictionnaire des relations internationales, 2e édition, Paris, Dalloz, 2006, p. 394.