N°50 | Entre virtuel et réel

Ryuji Nagatsuka
J’étais un kamikaze
Paris, Perrin, 2021
Ryuji Nagatsuka, J’étais un kamikaze, Perrin

Octobre 1944. Le Japon est sur la défensive, la marine américaine enchaîne victoire sur victoire. La dernière ressource militaire possible est la destruction des navires américains par des pilotes suicide qui vont s’écraser avec une bombe de deux cent cinquante kilos sur les pistes d’envol des porte-avions américains. Un jeune étudiant japonais épris de culture française s’engage dans cette cohorte de volontaires destinée à mourir pour la patrie. Son sacrifice a été interrompu au dernier moment en raison de son impossibilité de déceler la situation de l’escadre américaine et du manque d’essence. Son choix fait de revenir à la base plutôt que de sombrer dans la mer a été jugé par les officiers comme un acte suprême de lâcheté. L’utilisation des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki a empêché un nouveau départ et sa survie nous vaut de lire ses Mémoires. Plus qu’un récit historique, l’intérêt de cet ouvrage repose sur la description de l’état d’âme du volontaire pendant les quelques mois qui précèdent sa dernière mission. L’héroïsme, l’abnégation, l’absolu de l’honneur, le sentiment de non-retour, le poids de la culture japonaise sont restitués de façon passionnante dans ce document écrit presque trente ans après les faits.


Penser et écrire la guerre | Hervé Drévillon
Aude Nicolas | Du terrain à l’atelier