À la Conférence de Paris, en février 20071, cent huit États membres de l’onu se sont engagés à « libérer de la guerre » les enfants associés aux institutions militaires et aux groupes armés. On estimait alors que près de deux cent mille jeunes garçons et jeunes filles étaient des enfants-soldats, en vertu de la définition contenue dans les Principes du Cap de 19972. Ces Principles and Best Practices fixaient à dix-huit ans l’âge légal d’enrôlement dans des forces armées et dénonçaient les recrutements d’enfants mineurs au sein de forces de défense nationales ou dans les rangs de groupes armés.
Le 21 février 2017, la France, en partenariat avec l’unicef, a organisé une nouvelle conférence intitulée « Protégeons les enfants de la guerre ». Y ont été répétés les engagements et principes adoptés depuis vingt ans, et rendus publics les chiffres onusiens de 2016 accusant cinquante et un groupes armés non étatiques et huit forces armées étatiques de poursuivre les recrutements de garçons et de filles de moins de dix-huit ans.
En dépit de cet alarmant constat, des motifs de satisfaction existent. Depuis 1997, le recrutement officiel des jeunes de moins de dix-huit ans est interdit ou soumis à des règles strictes – c’est le cas aux États-Unis par exemple –, qui empêchent tout déploiement opérationnel avant l’âge légal de la majorité. Le nombre de garçons et de filles mineurs recrutés par des groupes de libération en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud a fortement baissé ; les enrôlements massifs en Ouganda, au Népal ou en Colombie, par exemple, ont cessé. Par ailleurs, les mécanismes de démobilisation et de réinsertion sont actifs et variés. Ainsi, en Centrafrique, l’administrateur par intérim de l’unité Protection de l’enfance de la minusca, Charles Fomunyam, indiquait en juin 2017 que plus de neuf mille enfants ont été séparés des groupes armés et que 50 % d’entre eux avaient bénéficié de programmes de réintégration3.
Malheureusement, le scandale des enrôlements, forcés la plupart du temps, d’enfants de moins de dix-huit ans n’est pas résolu. La présence de combattants mineurs, tant au sein de forces militaires nationales que dans les rangs de groupes rebelles luttant pour renverser un régime ou pour créer les conditions d’une sécession, est constante et notoire. Les groupes terroristes, eux, recrutent ostensiblement des enfants dans leurs rangs ; Boko Haram, Al-Qaïda et ses franchises, l’Organisation État islamique en font même des kamikazes. Enfin, il ne faut pas dissocier des enfant-soldats tous les jeunes qui sont associés à des groupes mafieux et qui remplissent les mêmes fonctions (guet, renseignement, logistique, actions de feu, attentats...) que leurs jeunes camarades « militaires ». Les modalités de recrutement, les conditions de vie (« survie », faudrait-il plutôt dire) et les implications dans des crimes sont les mêmes dans ces trois groupes distincts (armés, terroristes, criminels). Continuons en les qualifiant tous d’« enfants-soldats ».
L’association de ces mineurs qui sont militaires, terroristes ou gangsters a trois conséquences. D’abord, leurs rangs s’en trouvent grossis. Combien sont-ils ? Peu importe l’estimation que l’on serait tenté de faire pour frapper les imaginations ; ce qui compte, c’est la scandaleuse pérennité et l’actualité d’un phénomène qui a de quoi inquiéter. Ensuite, les processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (ddr) doivent faire face à une population importante de jeunes en armes, or les ressources financières et humaines nécessaires sont chroniquement sous-dimensionnées. Enfin, ces trois groupes posent de vrais défis aux forces de sécurité. Militaires mais aussi policiers peuvent être confrontés à des enfants-soldats, à des kamikazes mineurs ou à des délinquants en armes et en culottes courtes. Le risque de devoir les affronter et les neutraliser par la force peut induire des vulnérabilités chez des adultes réticents à s’en prendre à des enfants.
- Un phénomène récent
Dire comme le faisait, au Sénat, le 12 février 2005, Frédérique Drogoul, psychiatre et secrétaire générale de Médecins du monde, que le phénomène des enfants-soldats n’est « pas nouveau puisqu’il remonte à l’Antiquité » est une erreur. En réalité, ainsi que le résumait beaucoup plus justement, le 21 juillet 2006, l’écrivain américain Joseph Grosso dans un article consacré aux enfants en armes, « leur nombre était proche de zéro il y a encore quelques décennies. En fait, pendant quatre millénaires, la norme était contre l’emploi des enfants pour la guerre »4. Certes, la jeunesse n’a jamais été étrangère au monde des armes et rarement les adultes ont essayé de l’en détourner. Il faut toutefois bien distinguer entre la militarisation de la jeunesse et son engagement actif sur les champs de bataille.
La militarisation des enfants a commencé il y a bien longtemps, mais les conditions pour une projection massive et directe sur le champ de bataille n’étaient pas remplies, essentiellement pour des raisons, comme on le verra, démographiques et technologiques.
Dans la mythologie, tant égyptienne que gréco-romaine, l’anthropomorphisme adulte des dieux de la guerre démontre que le monde de l’affrontement armé ne doit pas être ouvert aux enfants. « Les dieux ne sont pas que des entités abstraites : ils sont aussi la projection des qualités, des défauts et des espoirs du “commun des mortels”. Le bon sens a donc prévalu lorsque les hommes ont façonné les épopées divines : ils ont laissé le fracas des armes aux hommes, et à quelques femmes, pour mieux protéger la vraie promesse d’avenir : l’enfant5. »
La guerre primitive, pour sa part, aurait été une guerre à outrance, une « guerre au couteau », selon l’expression de l’historien et archéologue américain Lawrence H. Keeley, où les combattants ne constituaient souvent qu’une fraction réduite des victimes. Les blessés étaient achevés, les prisonniers souvent exécutés, les femmes et les enfants des vaincus éliminés. C’étaient, en particulier, des guerres pour lesquelles le potentiel humain mobilisable était limité. Même si dans les sociétés non étatiques tout individu mâle ayant dépassé l’âge de treize ou quatorze ans était un guerrier potentiel, tous ne participaient pas à chaque guerre, bataille ou raid. En fait, seuls les adultes mâles pouvaient être des guerriers6. Toutefois, l’étude des sociétés primitives montre que, dès leur plus jeune âge, les enfants s’exerçaient au maniement d’armes réelles, et qu’ils étaient accoutumés à supporter privations et douleurs au moyen d’épreuves et de rites de passage.
Cette pratique a perduré : de Sparte, où entre huit et vingt ans les jeunes garçons apprenaient certes à lire et à écrire, mais surtout à manier les armes et à manœuvrer en ordre serré, aux régimes totalitaires italien et allemand de l’avant-Seconde Guerre mondiale, en passant par les scouts sud-africains de Baden-Powell7 et par les bataillons scolaires de la France de la IIIe République8. Cette pratique d’aguerrissement s’est doublée, au cours des siècles, d’une militarisation idéologique de la jeunesse à qui on voulait inculquer des savoirs et des valeurs martiales, non pas pour la projeter immédiatement sur les champs de bataille, bien que son utilisation guerrière soit jugée moralement acceptable, mais pour en faire un réservoir de futurs combattants adultes.
L’engagement massif de jeunes combattants sur les champs de bataille date donc, en réalité, du xxe siècle. Premier facteur déclencheur : la démographie. Jusqu’au xixe siècle, la mortalité infantile, les épidémies, les guerres et une espérance de vie réduite ont convaincu qu’il ne fallait pas compromettre le potentiel démographique d’une communauté en sacrifiant ses futurs reproducteurs, ses chefs potentiels et ses futurs soldats. N’oublions pas qu’il aura fallu cent cinquante mille ans pour que la planète soit peuplée de six milliards d’habitants, mais un seul siècle pour que cette population soit multipliée par cinq ! Et prenons en compte la fameuse Youth Bulge (« excroissance juvénile ») sur la pyramide des âges pour mesurer la taille du formidable réservoir humain que constitue la jeunesse.
Second facteur, peut-être plus déterminant : la longue inadaptation des armes au gabarit des enfants. « Jusqu’au xxe siècle, les armes nécessitaient de la part de leurs utilisateurs bien plus qu’une simple habileté. Il fallait tout simplement être fort pour porter une armure, robuste pour frapper d’estoc ou de taille, vigoureux pour manier la masse d’arme, endurant pour tenir des lances démesurées, plein d’énergie pour bander des arcs, bien bâti pour brandir un lourd mousquet ou pour terrasser un adversaire à la baïonnette9. » L’apparition des « armes légères » a totalement changé la donne. Toutes ont des caractéristiques communes : elles sont de petite taille, leur poids est réduit et elles sont aisément maniables ; elles sont résistantes, rustiques et n’exigent pas de maintenance fine ; leur utilisation est simple et ne nécessite aucune formation particulière ou aucune capacité physique spécifique – savoir les utiliser n’est qu’un « jeu d’enfant », résumait Sophie Nolet dans un rapport du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (grip)10 – ; elles sont faciles à dissimuler et se prêtent bien aux trafics ; elles sont peu coûteuses et, enfin, elles ont un pouvoir destructeur considérable, grâce à leur cadence de tir, à leurs chargeurs à grande capacité et à leur calibre. Comme l’écrivait Patrice Sartre en 2006, « la rupture capacitaire que creusent les petites armes a permis l’entrée massive d’enfants-soldats dans les fonctions combattantes des crises modernes »11. C’est ainsi qu’est apparu « le système de combat le plus létal de notre époque : l’adolescent mâle équipé d’une kalachnikov »12.
- Comment recruter et pourquoi
Le mode de recrutement est l’un des facteurs qui contribuent à la médiatisation du phénomène. L’enrôlement coercitif, à coups de raids massifs et de rapts violents, est une pratique spectaculaire et particulièrement émouvante. Au cours de la décennie 1990 en particulier, elle a eu cours en Afrique (Sierra Leone, Ouganda et Mozambique surtout), en Asie (spécialement en Birmanie et au Népal) et en Amérique du Sud. De telles pratiques massives sont moins fréquentes aujourd’hui, mais certains groupes armés lancent encore des raids pour enlever des jeunes et les asservir. Des « razzias » ont eu lieu, récemment, au Soudan et en Centrafrique. Le rapt de plus de deux cents collégiennes nigérianes à Chibok, en avril 2014, en est une illustration, même si le but de ce rapt de masse n’était pas de faire de ces jeunes filles des combattantes. Mais le terme enfant-soldat, comme le précisent bien les Principes du Cap, « ne se réfère pas uniquement à ceux qui portent ou ont porté les armes, mais également à ceux qui servent comme cuisiniers, porteurs, messagers… et aux non-membres de la famille qui accompagnent ces groupes, y compris les jeunes filles recrutées à des fins sexuelles ou contraintes au mariage ».
Toutefois, les enfants-soldats ne sont pas tous enrôlés de force, comme en témoignent des études menées par le grip, l’unicef ou Human Rights Watch. Certains pays acceptent l’engagement des jeunes de moins de dix-huit ans. Au Royaume-Uni, par exemple, il est possible de s’engager dès seize ans avec un accord parental13. La mort de quatre-vingt-dix-huit recrues âgées de moins de dix-huit ans lors de leur formation entre 1982 et 1999 n’a guère ému l’opinion publique et le législateur britanniques. En France, selon le site du recrutement de l’armée de terre, « il faut avoir au minimum dix-sept ans (avec l’accord des parents), mais l’engagement sera effectif à compter de dix-sept ans et demi ». Expression du patriotisme, quête d’aventure, recherche d’une formation et d’un emploi, volonté d’insertion sociale : les motifs d’engagement volontaires au sein de forces armées nationales sont variables14.
Il faut aussi prendre en compte les enrôlements qui relèvent de l’adhésion à une cause (défense d’une idéologie, lutte contre un oppresseur15…), du désir de vengeance (mort de proches, violences arbitraires…) et du besoin de protection (pour échapper à la faim, au chômage, à la vulnérabilité…). Dans un article publié en 2003 dans la Revue internationale de la Croix-Rouge, Rachel Brett, du Quaker United Nations Office, énumérait ainsi cinq facteurs d’engagement : la guerre, la pauvreté, la déscolarisation, le chômage et les difficultés familiales16.
Quel est l’intérêt pour les « utilisateurs » de recruter des enfants-soldats ? Que ce soit pour les institutions militaires ou pour les groupes armés et les gangs, on peut identifier six facteurs :
< les enfants-soldats représentent une ressource humaine considérable : la main-d’œuvre ne manque pas, surtout dans les pays en développement où la baisse des taux de mortalité infantile est constante et où se constitue ainsi un vivier humain important. On gardera aussi à l’esprit qu’en Afrique, continent où les recrutements de mineurs sont quasi endémiques, les moins de dix-huit ans représentent 47 % de la population ;
< l’enfant-soldat est bon marché : mal équipé, mal ou pas soldé, ce combattant « au rabais » apprend à survivre en pillant. Le petit héros du livre Allah n’est pas obligé résume : « Dans toutes les guerres tribales et au Liberia, les enfants-soldats, les small soldiers ou les children soldiers ne sont pas payés. Ils tuent les habitants et emportent tout ce qui est bon à prendre »17 ;
< l’enfant-soldat est polyvalent : les missions et les tâches qu’on lui confie sont très variées. Enfant en armes ou enfant de service, il peut être voltigeur, garde du corps, démineur, pourvoyeur de munitions, messager, espion, saboteur, domestique, esclave sexuel, kamikaze ;
< l’enfant-soldat est un auxiliaire docile, surtout s’il est endoctriné, menacé, drogué. Ses faiblesses physiques, son immaturité politique, sa fragilité psychologique, son manque de discernement n’échappent pas aux recruteurs ;
< l’enfant-soldat est amoral : ce qui frappe lorsque l’on recueille les témoignages de certains d’entre eux, c’est leur ignorance des codes moraux, leur attirance pour l’anarchie et la transgression, leur mépris de la dignité et de la vie. L’ethnopsychiatre Françoise Sironi parle d’un processus de « désaffiliation avec le monde commun et d’affiliation à un monde résolument à part »18 ;
< l’enfant-soldat est une arme incapacitante : tous les recruteurs savent qu’un enfant en armes est fondamentalement en position de force. D’abord face aux adultes qui doivent l’affronter (en Sierra Leone, une escouade britannique a été capturée par des enfants-soldats en septembre 2000 parce que l’officier qui la commandait ne s’était pas résolu à « tirer sur des enfants équipés d’AK-47 »19) ; ensuite face à la loi qui le considère, avant tout, comme une victime.
- Gare aux enfants sur le champ de bataille
Ce sixième point mérite une attention particulière. On ne peut en effet ignorer le défi posé aux forces de sécurité : militaires et policiers ont désormais des adversaires qui ne sont ni seulement des enfants ni uniquement des soldats. À eux, adultes, de « choisir entre voir l’innocent comme un ennemi ou voir l’ennemi comme un innocent », comme le préconisait Betsy Perabo dans un article de 2003 intitulé « The Innocent Enemy: Children at War and the Boundaries of Combatancy »20. Et le choix n’est pas simple.
Lutter contre l’enfant-soldat commence, comme le dit justement Jacques Baud, par la « pénétration de sa logique »21. Malheur aux militaires et aux policiers qui s’engageraient dans une confrontation en fondant leur victoire sur leur supériorité physique, intellectuelle et technologique. Si l’objectif est avant tout de détruire sa volonté de se battre ou de le neutraliser sans le tuer, une compréhension générale de l’enfant-soldat est impérative. D’où la nécessité pour les forces armées d’effectuer un travail préliminaire avec des juristes et des humanitaires, puis une évaluation des « retex » (retours d’expérience) nationaux et internationaux et, enfin, d’élaborer des règles d’engagement cohérentes, conciliant les exigences du droit international et les intimations politico-militaires.
Toutes les institutions militaires n’ont pas progressé aussi finement dans leur compréhension du phénomène et dans l’élaboration d’une doctrine. Ainsi, le dod américain aborde succinctement la question des enfants-soldats au point 4.20.5 (Child Soldiers) de son Law of War Manual de 2015. Le principe directeur est le suivant : « If children are nonetheless employed in armed conflicts, they generally are treated on the same basis as adults, although children may be subject to special treatment in detention because of their age » (p. 166)22. Le Law of War Manual précise aussi: « Whether a civilian is considered to be taking a direct part in hostilities does not depend on that person’s age » (p. 167)23.
En revanche, l’armée canadienne a diffusé en mars 2017 une note de doctrine (ndi 2017-01) de quarante pages qui résume assez fidèlement les grandes orientations choisies par plusieurs armées occidentales en cas de confrontation avec des enfants-soldats. Cette note « définit clairement ce qu’est un enfant-soldat, énumère ses vulnérabilités, explique le problème de nature militaire face aux enfants-soldats et propose des solutions à d’importants enjeux comme les règles d’engagement et le traitement des enfants détenus »24. Elle a été inspirée par les recommandations du général Roméo Dallaire, qui s’est penché sur « la manière de les affronter au combat afin de minimiser leur efficacité et de rendre leur utilisation moins alléchante par les groupes armés »25.
La doctrine canadienne, qui fait écho aux consignes données aux soldats français depuis 2003 et à l’opération Artémis, préconise de prendre en compte la présence d’enfants-soldats sur un théâtre dès la phase de planification, d’essayer de désamorcer les confrontations, de neutraliser les cadres adultes auxquels obéissent les enfants, de prévoir des centres de détention séparés pour les mineurs et de remettre les jeunes prisonniers à des ong pour engager le processus de ddr.
Mais cette note stipule clairement que les militaires peuvent « utiliser de la force létale contre des enfants-soldats pour se défendre ou défendre d’autres personnes, ou pour accomplir la mission ». C’est aussi l’une des conclusions d’un riche document de l’otan rédigé en 2011 et intitulé « Child Soldiers as the Opposing Force » (« Des enfants-soldats comme adversaires »)26 et d’une note de la Research and Technology Organisation qui stipule, elle aussi, que les « professional soldiers may not be hesitant in their actions and must be prepared to defend themselves against children; shoot to kill or shoot to scare »27. Dans leurs conclusions tactiques et stratégiques, ses auteurs reprennent des propositions émises en novembre 2002 lors d’un séminaire au Center for Emerging Threats and Opportunities du Marine Corps Warfighting Laboratory :
De telles propositions, qui pourront émouvoir ceux qui ne considèrent les enfants-soldats que comme des victimes de guerre, doivent être prolongées et affinées, en particulier au profit des troupes engagées dans des opérations de maintien de la paix (omp) ou dans des opérations de stabilisation ou de lutte antiterroriste, particulièrement en Afrique.
1 Voir les Engagements de Paris : https://www.unicef.org/french/protection/files/Paris_Commitments_fr.pdf
2 Voir les Principes du Cap : https://www.unicef.org/emerg/files/Cape_Town_Principles (1) .pdf « A minimum age of 18 years should be established for any person participating in hostilities and for recruitment in all forms into any armed force or armed group », préconisait le premier paragraphe de ce document.
3 Voir le communiqué de la minusca du 14 juin : https://minusca.unmissions.org/appel-de-la-plateforme-religieuse-aux-groupes-arm%c3%a9s-pour-lib%c3%a9rer-les-enfants-dans-leurs-rangs
4 « The Great Divide: Gated Communities and Street Children », à consulter sur http://www.countercurrents.org/br-grosso210706.htm
5 Ph. Chapleau, Enfants-soldats. Victimes ou criminels de guerre, Monaco, Éditions du Rocher, « L’art de la guerre », 2007, pp. 22-23.
6 L.H. Keeley, Les Guerres préhistoriques, Monaco, Éditions du Rocher, « L’art de la guerre », 2002, p. 59.
7 Ph. Maxence, Baden-Powell. 1857-1941. Éclaireur de légende et fondateur du scoutisme, Paris, Perrin, 2003.
8 C’est l’époque de la chanson Le Bataillon scolaire aux éloquentes paroles : « Nous sommes les petits enfants/Qui voulons servir la patrie/Nous lui donnerons dans dix ans/Une jeune armée aguerrie. »
9 Ph. Chapleau, op. cit., p. 38.
10 « Enfants-soldats, armes légères et conflits en Afrique », dossier du grip, 2003, consultable sur www.grip.org
11 P. Sartre, « La légitimité des petites armes », Études n° 4042, février 2006, pp. 177-187.
12 “The Kalashnikov Age”, Bulletin of the Atomic Scientists, vol. 55, n° 1, février 1999, p. 18.
13 Voir la page : http://www.army.mod.uk/join/How-to-join.aspx sur le site web de l’armée de terre britannique par exemple.
14 Th. Marchand, « Pourquoi s’engage-t-on ? », Inflexions n° 36, septembre 2017, pp. 165-177.
15 Sur ce type d’engagement, on lira par exemple les témoignages de très jeunes Résistants recueillis par l’auteur de cet article et publiés dans Des enfants dans la Résistance, Rennes, Éditions Ouest-France, 2008.
16 « Adolescents volunteering for armed forces or armed groups », Revue international de la Croix-Rouge vol. 85, n° 852, décembre 2003, pp. 857-866.
17 A. Kourouma, Allah n’est pas obligé, Paris, Le Seuil, 2000, p. 51.
18 « Comment devient-on un bourreau ? », texte de la conférence prononcée au Collège de France le 31 janvier 2001, consultable sur www.ethnopsychiatrie.net/act/collegdeF.htm
19 La riposte des SAS chargés de libérer les soldats a été vigoureuse, les preneurs d’otages ayant été « neutralisés » quel que soit leur âge. Cet incident n’avait pas suscité de réflexion particulière au sein du MoD sur la question des child soldiers.
20 Voir http://isme.tamu.edu/JSCOPE03/Perabo03.html
21 J. Baud, La Guerre asymétrique ou la défaite du vainqueur, Monaco, Éditions du Rocher, 2003, p. 199.
22 « Si des enfants sont toutefois employés dans des conflits armés, ils sont généralement traités selon les mêmes critères que les adultes, bien qu’ils puissent être soumis à des conditions spéciales de détention à cause de leur âge. »
23 « Qu’un civil soit considéré comme prenant part directement à un conflit armé ne dépend pas de son âge. »
24 Voir le communiqué de presse du 2 mars 2017 : https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/nouvelles/2017/03/les_forces_armeescanadiennescreentunprecedentavecleurdoctrinesur.html
25 Voir l’article du 31 mai 2017 publié dans L’Actualité : http://lactualite.com/societe/2017/05/31/quand-tirer-sur-un-enfant-soldat/
26 Cette note otanienne (rto-tm-hfm-159) est consultable sur http://www.dtic.mil/get-tr-doc/pdf?ad=ada539989
27 « Des soldats professionnels ne doivent pas hésiter en opérations et ils doivent être prêts à se défendre contre des enfants, en tirant pour tuer ou en tirant pour effrayer. »
At the Paris Conference in February 20071, a hundred and eight Member States of the UN committed themselves to “freeing from war” the children associated with military institutions and army groups. It was then estimated that almost two hundred thousand young boys and girls were child soldiers, according to the definition contained in the Cape Town Principles of 19972. These Principles and Best Practices set the legal age for enlistment in the armed forces at eighteen and denounced the recruitment of minors to national defence forces or into the ranks of armed groups.
On 21 February 2017, France, in partnership with Unicef, organised another conference entitled “Protect children from war”. The commitments and principles adopted twenty years ago were repeated at the conference, and the UN figures for 2016 were made public, accusing fifty one non-State armed groups and eight State armed forces of continuing to recruit boys and girls under eighteen.
Despite this alarming observation, there are some reasons for satisfaction. Since 1997, the official recruitment of young people under the age of eighteen is forbidden or subject to strict rules—this is the case in the United States for example—who prevent any operational deployment before the age of legal majority. The number of minor boys and girls recruited by freedom groups in Africa, Asia and South America has fallen significantly: massive enlistment in Uganda, Nepal and Colombia, for example, has stopped. Moreover, the mechanisms for demobilisation and rehabilitation are active and varied. In the Central African Republic, the interim administrator of the Child Protection Unit of MINUSCA, Charles Fomunyam, said in June 2017 that more than nine thousand children have been separated from armed groups and 5% of them had taken advantage of rehabilitation programmes3.
Unfortunately, the scandal of enlistment, by force most of the time, of children under eighteen, has not been resolved. The presence of under-age combatants, both in national military forces and in the ranks of rebel groups fighting to overthrow a regime or to create the conditions for secession is constant and well-known. Terrorist groups openly recruit children into their ranks; Boko Haram, Al-Qaida and its offshoots, the Islamic State Organisation even use them as kamikaze attackers. We must not separate child soldiers from all the young people who are associated with Mafia groups and who fulfil the same functions (keeping lookout, acting as informers, logistics, shooting actions, attacks, etc.) as their young “military” comrades. The recruitment methods, the living (or we should say “survival”) conditions and involvement in crimes are the same in these three distinct groups (armed, terrorist, criminal). We should continue to call them all “child soldiers”.
The association of these minors who are soldiers, terrorists or gangsters has three consequences. Firstly, they have more soldiers in their ranks. How many are there? Irrespective of the estimation that we may be tempted to make to shock people, what counts is the scandalous durability and topicality of a very worrying phenomenon. Then, the processes of disarmament, demobilisation and rehabilitation (DDR) must deal with a large population of armed young people, while the financial and human resources necessary are chronically inadequate. These three groups constitute real challenges for the security forces. The army and the police can be confronted with these child soldiers, with under-age kamikaze attackers or delinquents who are armed and in short trousers. The risk of having to fight with them and forcibly neutralise them can result in the vulnerability of adults who are reticent to fight against children.
- A recent phenomenon
To say, as Françoise Drogoul, psychiatrist and secretary general of Médecins du monde did on 12 February 2005, that the phenomenon of child soldiers is “not new” and it goes back to Antiquity” is a mistake. In fact, as the American writer Joseph Grosso summed it up much more accurately on 21 July 2006 in an article devoted to children in arms, “the number was near to zero just a few decades ago. In fact, for four thousand years, the norm was not to allow children to take part in war”4. It is certainly true that young people have always been conversant with the world of arms and adults have rarely tried to dissuade them from this. But we must distinguish between the militarisation of young people and their active engagement on the battle field.
The militarisation of children began a long time ago, but the conditions for a massive and direct projection on to the battle field were not satisfied essentially for demographic and technological reasons, as we will see.
In Egyptian and Greco-Roman mythology, the adult anthropomorphism of the gods of war shows that the world of armed confrontation should not be open to children. “The gods are not abstract entities: they are also the projection of the qualities, faults and hopes of “ordinary people”. Common sense prevailed when men created divine epics: they left the noise of arms to the men, and a few women, in order to protect the real promise of the future:
children5. “.
Primitive war, for its part, would have been all-out war, a “war of knives”, according to the expression of the American historian and archaeologist Lawrence Keeley, where the combatants often only made up a small fraction of the victims. The injured were finished off, prisoners were often executed, the women and children of the defeated eliminated. They were, in particular, wars for which the human potential that could be mobilised was limited. Even though in stateless societies, all male individual over the age of thirteen or fourteen was a potential warrior, they did not all take part in every war, battle or raid. In fact, only adult males could be warriors6. However, the study of primitive societies shows that, from a very young age, children practised handling real arms, and that they were accustomed to suffering deprivation and pain through trials and rites of passage.
This practice has continued: from Sparta, where between eight and twenty young boys learnt to read and write, but above all to handle arms and manoeuvre in close formation, to the totalitarian Italian and German regimes before the Second World War, and including the South African scouts of Baden-Powell7 and the school battalions in France in the 3rd Republic8. This practice of hardening young people up was reinforced, over the centuries, by the ideological militarisation of young people in whom martial knowledge and values were to be inculcated, not to send them right away on to the battle fields, although their use a warriors was considered to be morally acceptable, but to serve as a reserve of future adult soldiers.
The massive involvement of young combatants on the battle fields dates back therefore, to 20th century. The first initiating factor: demography Up to the 19th century, infantile mortality, epidemics, wars and a low life-expectancy convinced them that they should not compromise the demographic potential of a community by sacrificing its future breeding stock, its potential leaders and its future soldiers. We should not forget that it took a hundred and fifty thousand years for the planet to be populated by six billions inhabitants, but only one century for this population to be multiplied by five! And if we take account of the famous Youth Bulge on the age pyramid to measure the size of the amazing human reserve which youth represents.
The second and perhaps the most important factor: the age-old maladjustment of arms to the size of children. “Up to the 20th century, arms required more than just simple ability from their users. Users had to be strong to wear amour, robust to cut and thrust, sturdy to handle the weight of the weapon, tough to hold enormous lances, full of energy to bend a bow, well-built to brandish a heavy musket or bring down an opponent with a bayonet9. ‘The appearance of “light arms’ changed everything. All light arms have common characteristics: they are small, they are light and easy to handle; they are strong, rustic and do not require fine maintenance; they are simple to use and do not require specific training or special physical abilities – using them is ‘child’s play’ stated Sophie Nolet in a report of the Group for research and information on Peace and Security (GRIP)10 — ; they are easy to conceal and lend themselves well to trafficking; they are inexpensive and lastly have considerable destructive capacity, thanks to their firing speed, their high capacity chargers and their calibre. As the writer Patrice Sartre said in 2006, ‘the sudden change in capacity resulting from the inception of small arms has allowed child soldiers to take part in large numbers in the combat functions of modern crises’11. This was how ‘the most lethal combat system of our time came into being: the male adolescent equipped with a Kalachnikov’12.
- How to recruit and why
The recruitment method is one of the factors which contributes to the increased media coverage of the phenomenon. Coercive enlistment, by means of massive raids and violent abduction, is a spectacular and particularly moving phenomenon. During the ’90s in particular, this took place in Africa (Sierra Leone, Uganda and Mozambique in particular), in Asia (especially in Burma and Nepal) and in South America. Such massive practices are less frequent now, but some armed groups still carry out raids to kidnap young people and enslave them. ‘raids’ have been taking place recently in the Sudan and Central African Republic. The kidnapping of one hundred and eighty Nigerian schoolchildren in Chibok in April 2014 is an illustration of this, even though the aim of this mass kidnapping was not to make these young girls into soldiers. But the term child soldier, as stated in the Cape Town Principles, ‘does not refer only to those who carry or have carried weapons, but also to those who serve as cooks, porters, messengers, etc. and to the non-members of the family who accompany these groups, including young girls recruited for sexual or forced marriage purposes’.
However, child soldiers are not all enlisted by force as shown by studies carried out by the GRIP, UNICEF or Human Rights Watch. Some countries accept the enlistment of young people under eighteen. In the United Kingdom for example, it is possible to join up at sixteen with their parent’s consent13. The death of ninety recruits under the age of eighteen during their training between 1982 and 1999, did not arouse British public opinion or that of the legislator. In France, according to the land army recruitment website, ‘candidates must be seventeen (with parental consent), but their enlistment will take effect as of seventeen and a half’. An expression of patriotism, a search for adventure, the search for training and a job, the desire for social integration: the reasons for voluntary enlistment in the national armed forces are variable14.
We must also take account of enlistment which is linked to the desire to defend a specific cause (an ideology, a battle against an oppressor15, etc.), the desire for revenge (death of close relations, arbitrary violence, etc.) and the need for protection (to escape hunger, unemployment, vulnerability, etc.). In an article published in 2003 in the International review of the Red Cross, Rachel Brett, of Quaker United Nations Office, listed five reasons for enlistment: war, poverty, dropping out of school, unemployment and family problems16.
Why do ‘users’ choose to recruit child soldiers? Whether for military institutions or for armed groups and gangs, we can point to six factors:
- child soldiers represent a considerable human resource: labour is not in short supply, especially in developing countries where there is a steady reduction in the child mortality rate and where a large human reserve is building up. We will also bear in mind that in Africa, a continent where the recruitment of minors is endemic, under eighteens make up 47% of the population.
- child soldiers are cheap: badly equipped, badly paid or unpaid, this ‘low-cost’ combatant learns to survive by looting and plundering. The little hero of the book Allah n’est pas obligé points out: ‘In all tribal wars and in Liberia, child soldiers, small soldiers or children soldiers are not paid. They kill the inhabitants and take anything that is worth taking’17;
- child soldiers are versatile: a wide range of missions and tasks are given to them. Child in arms or child servant, he can be an acrobat, bodyguard, bomb disposal expert, artilleryman, messenger, spy, saboteur, domestic, sex slave, kamikaze attacker:
- the child soldier is a docile auxiliary, especially if he is indoctrinated, threatened or drugged. Recruiters are well aware of his physical weakness, his political immaturity, his psychological frailty and his lack of discernment.
- the child soldier is amoral: what is striking when we record the testimonies of some of them, is their ignorance of moral codes, their attraction to anarchy and transgression, their contempt for dignity and life. Ethno-psychiatrist Françoise Sironi speaks of a process of ‘disaffiliation with the normal world and affiliation with a completely separate world’18;
- the child soldier is an incapacitating weapon: all recruiters know that a child in arms is fundamentally in a position of force. Firstly for the adults that have to fight with them (in Sierra Leone, a British squad was captured by children soldiers in September 2000, because the commanding officer would not ‘fire at children with AK-47s “19); and also for the law which considers them, above all, as victims.
- Beware of children on the battlefield
This sixth point deserves special attention. We cannot ignore the challenge posed to the security forces: the military and the police have opponents who are not only children and not only soldiers. The adults must choose between seeing the innocent as an enemy or seeing the enemy as the innocent” as Betsy Perabo remarked in an article in 2003 entitled “The Innocent Enemy: Children at War and the Boundaries of Combatancy”20. And the choice is not an easy one.
Fighting against children soldiers starts, as Jacques Baud correctly says, by “penetrating his logic”21. Woe betide soldiers and police who engage in battles basing their victory on their physical, intellectual and technological superiority. Although the aim is above all to break his desire to fight or to neutralise them without killing them, a general understanding of the child soldier is essential. Hence the necessity for armed forces to carry out preliminary work with lawyers and humanitarian workers then an assessment of national and international feedback and, finally, the elaboration of coherent rules of engagement, conciliating the demands of international law and politico-military notices.
All military institutions have not moved forward as finely in the comprehension of the phenomenon and in the elaboration of a doctrine. Thus, the American DoD discusses the question of child soldiers succinctly in point 4.20.5 (Child Soldiers) of its Law of War Manual of 2015. The main principle is as follows: “If children are nonetheless employed in armed conflict, they generally are treated on the same basis as adults, although children may be subject to special treatment in detention because of their age” (p. 166)22. The Law of War Manual also states: “Whether a civilian is considered to be taking a direct part in hostilities does not depend on that person’s age” (p. 167)23.
However, the Canadian army disseminated a statement of doctrine in March 2017 (NDI 2017-01) containing forty pages which summarised quite accurately the main points chosen by Western armies in cases of hostilities with children soldiers. This statement “clearly defines the term child soldier, lists their vulnerabilities, explains the military problem when dealing with children soldiers and offers solutions to important challenges such as rules of engagement and treatment of detained children”24. It was inspired by the recommendations of General Roméo Dallaire who studied “the way to deal with them in combat in order minimise their efficiency and render their use less attractive to armed groups”25.
The Canadian doctrine, which has similarities with the instructions that have been given to French soldiers since 2003 and the Artémis operation, recommends taking account of the presence of child soldiers in a theatre from the planning phase, to try to defuse hostilities, neutralise the adult frameworks which the children are obeying, to provide separate detention centres for minors and to hand young prisoners over to NGOs to start the process of DDR.
But this statement clearly stipulates that soldiers can “use lethal force against child soldiers to defend themselves or other people, or to accomplish a mission”. It is one of the conclusions of a rich document by NATO written in 2011 and entitled “Child Soldiers as the Opposing Force”26 and a note from la Research and Technology Organisation which also stipulates that “professional soldiers may not be hesitant in their actions and must be prepared to defend themselves against children; shoot to kill or shoot to scare”27. In their tactical and strategic conclusions, its authors repeat the proposals put forward in November 2002 at a seminar at the Center for Emerging Threats and Opportunities of the Marine Corps Warfighting Laboratory:
Such proposals, which may arouse those who do consider children soldiers as war victims, must be prolonged and refined, in particular for troops engaged in peace keeping operations (OMP) or in antiterrorist stabilisation operations, particularly in Africa.
1 See the Paris Commitments: https://www.unicef.org/french/protection/files/Paris_Commitments_fr.pdf
2 See the Cape Town Principles: https://www.unicef.org/emerg/files/Cape_Town_Principles (1).pdf “A minimum age of 18 years should be established for any person participating in hostilities and for recruitment in all forms into any armed force or armed group” was the recommendation in the first paragraph of this document.
3 See minusca’s press release on 14 June: https://minusca.unmissions.org/appel-de-la-plateforme-religieuse-aux-groupes-arm%C3%A9s-pour-lib%C3%A9rer-les-enfants-dans-leurs-rangs
4 “The Great Divide: Gated Communities and Street Children”, can be consulted on http://www.countercurrents.org/br-grosso210706.htm
5 Ph. Chapleau, Enfants-soldats. Victimes ou criminels de guerre (Child soldiers Victims or Criminals of War), Monaco, Éditions du Rocher, « L’art de la guerre » (The art of war), 2007, pp. 22-23.
6 L. Keeley, Les Guerres préhistoriques, (War before civilisation) Monaco, Éditions du Rocher, « L’art de la guerre » (The art of war), 2002, p. 59.
7 Ph. Maxence, Baden Powell. 1857-1941. Éclaireur de légende et fondateur du scoutisme, Paris, Perrin, 2003.
8 This was the epoch of the songLe Bataillon scolaire with its eloquent lyrics: “We are the little children/Who want to serve our native country/In ten years we will give it/A hardened young army. ‘.
9 Ph. Chapleau, op. cit., p. 38.
10 “Enfants-soldats, armes légères et conflits en Afrique ”, dossier du GRIP, 2003, can be consulted on www.grip.org
11 P. Sartre, “La légitimité des petites armes ”, Études n° 4,042, February 2006, pp. 177–187.
12 “The Kalashnikov Age”, Bulletin of the Atomic Scientists, vol. 55, n°1, February 1999, p.18.
13 See the page: http://www.army.mod.uk/join/How-to-join.aspx on the British army website for example.
14 Th. Marchand, “Pourquoi s’engage-t-on ?”, Inflexions n°36, September 2017, pp. 165–177.
15 On this type of enlistment, we will read the testimonies of three young resistance fighters recorded by the author of this article and published in Des enfants dans la résistance, Rennes, Éditions Ouest-France, 2008.
16 “Adolescents volunteering for armed forces or armed groups”, vol. 85, n° 852, December 2003, pp. 857–866.
17 A. Kouroula, Allah n’est pas obligé, Paris, Le Seuil, 2000, p. 51.
18 “How does one become an executioner? ‘, text from the conference at Collège de France on 31 January 2001, can be consulted at www.ethnopsychiatrie.net/act/collegdeF.htm
19 The reaction of the SAS charged with freeing the soldiers was hard-hitting, the hostage takers were “neutralised” whatever their age. This incident did not result in any particular reflections at the MoD on the question of child soldiers.
20 See http://isme.tamu.edu/JSCOPE03/Perabo03.html
21 J. Baud, La Guerre asymétrique ou la défaite du vainqueur, Monaco, Éditions du Rocher, 2003, p. 199.
22 “If children are nevertheless involved in armed conflict, they are generally treated according to the same criteria as adults, although they may be subject to special conditions of detention due to their age. ‘.
23 “Whether a civilian is considered to be taking a direct part in hostilities does not depend on that person’s age ‘.
24 See the press release of 2 March 2017: https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/nouvelles/2017/03/les_forces_armeescanadiennescreentunprecedentavecleurdoctrinesur.html
25 See the article of 31Mayi 2017 published in L’Actualité: http://lactualite.com/societe/2017/05/31/quand-tirer-sur-un-enfant-soldat/
26 This nato note (rto-tm-hfm-159) can be consulted at http://www.dtic.mil/get-tr-doc/pdf?ad=ada539989
27 “professional soldiers may not be hesitant in their actions and must be prepared to defend themselves against children; shoot to kill or shoot to scare”.