N°29 | Résister

Évelyne Gayme

Les oflags, centres intellectuels

Durant la Seconde Guerre mondiale, vingt-neuf mille officiers français1 sont retenus captifs dans les oflags (Offiziersläger)2 en Allemagne. N’ayant pas le droit de travailler, ils ne peuvent tromper leur attente d’une libération qu’en se consacrant aux loisirs sportifs et intellectuels. L’organisation intellectuelle prend ainsi rapidement une ampleur étonnante et inattendue puisque des conférences sont organisées, des bibliothèques sont constituées et des cours sont dispensés. Conférenciers, élèves et professeurs, tous captifs et soumis à de nombreuses restrictions, parviennent à mettre sur pied de véritables universités. Des mythes se sont d’ailleurs construits autour de ces études dans les oflags, le plus célèbre concernant la rédaction de sa thèse par Fernand Braudel alors que ses notes et les ouvrages qui lui étaient nécessaires étaient restés en France3. Il nous a semblé intéressant d’approfondir ce sujet auquel Yves Durand a consacré un article4 et de réfléchir notamment aux conséquences de ce « bouillonnement intellectuel » sur la vie des prisonniers de guerre, mais aussi sur la société française d’après-guerre. Cet article est une ébauche de recherche.

  • Des hommes cultivés condamnés à l’inactivité

Les officiers français ne constituent pas un groupe homogène. En 1939, ils sont majoritairement réservistes. Les instituteurs, les juristes, les étudiants des Beaux-Arts ont suivi une préparation militaire supérieure de deux ans à Saint-Maixent pour effectuer ensuite leur service militaire dans l’infanterie ou les chars de combat. Les scientifiques et les étudiants en architecture, eux, ont plutôt opté pour Fontainebleau, chez les artilleurs ou dans le génie. Enfin, avant 1940, tous les prêtres sont officiers de réserve, l’instruction militaire étant assurée dans les séminaires. Lors de la déclaration de guerre, les réservistes sont mobilisés pour encadrer la troupe. Dans les oflags se retrouvent donc officiers d’active et réservistes âgés d’une vingtaine et d’une cinquantaine d’années. Un véritable brassage social. Les militaires d’active, saint-cyriens et polytechniciens notamment, côtoient ainsi des membres des classes moyennes, des employés, des professeurs d’université dans des disciplines très variées, des professeurs au Collège de France, des ingénieurs des Mines, des diplômés des Arts et Métiers, des avocats et des magistrats, des banquiers, des docteurs en droit et des diplômés des Ponts et Chaussées... Mais tous possèdent une base scolaire commune : le baccalauréat. Les officiers sont en effet très majoritairement issus du lycée, monde fermé et élitiste puisqu’en 1939 seulement 7 % d’une classe d’âge est titulaire du baccalauréat5.

L’article 27 de la Convention de Genève (27 juillet 1929) interdit aux officiers de travailler : « Les belligérants pourront employer comme travailleurs les prisonniers de guerre valides, selon leur grade et leurs aptitudes, à l’exception des officiers et assimilés. » Son article 17, lui, prévoit la mise en place d’activités sportives, spirituelles et culturelles pour tous : « Les belligérants encourageront le plus possible les distractions intellectuelles et sportives organisées par les prisonniers de guerre. » Outre le respect des dispositions de cette convention, il est indispensable pour les Allemands d’occuper les officiers des oflags, car l’inactivité peut conduire à une augmentation des tentatives d’évasion ou des révoltes dont la répression mobilise des soldats plus utiles sur le front, mais aussi parce que ces activités peuvent être un moyen de les sensibiliser à une collaboration, par l’intermédiaire des cours d’allemand par exemple.

À partir de l’automne 1940, le gouvernement français, désormais en charge de ses propres prisonniers de guerre – avant cette date, les États-Unis sont leur puissance protectrice –, encourage également ces activités, en particulier les cours. Le 11 septembre 1941, dans son premier communiqué, le secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’Éducation nationale, Jérôme Carcopino, souhaite voir organiser dans tous les camps de prisonniers de guerre, là où il y a des ressources et un personnel qualifié, un centre d’études s’étendant du primaire à l’enseignement supérieur et ne négligeant ni l’enseignement technique ni l’enseignement artistique. Le terme d’« université » n’est pas utilisé par crainte d’un abaissement du niveau des universités en France, puisque la qualité de l’enseignement et de l’encadrement professoral ne peuvent être les mêmes dans les camps6. Les examens pour les niveaux non universitaires sont validés immédiatement ; en revanche, des précautions supplémentaires sont prises pour les niveaux universitaires. Si les jurys constitués dans les oflags sont formés d’universitaires, le diplôme est validé, sinon un certificat de scolarité est attribué qui devra être présenté après le retour en France à une université traditionnelle pour y être validé par des commissions, celles-ci pouvant demander de repasser certains diplômes ou de compléter les études. Un bureau universitaire de la mission Scapini7 à Berlin répond aux questions concernant les examens ou les droits des étudiants par exemple. À la tête de ces « universités » sont nommés des recteurs. Fernand Braudel est celui de l’oflag XC ; il est qualifié du titre de Magnifizenz par les Allemands qui l’autorisent à emprunter livres et revues à l’université de Mayence pour compléter la bibliothèque de plusieurs milliers de volumes du camp.

La mise en place des centres intellectuels est très précoce. Celui de l’oflag XI A (Osterode am Harz) naît de l’organisation de conférences par des officiers dans le Frontstalag de Mailly, en France, activité qui se poursuit en Allemagne où cette communauté est transférée au bout de quatre semaines de captivité8. Des conférences se montent spontanément à l’oflag XVII A dès la fin du mois de juin 1940, lorsque les prisonniers découvrent que certains d’entre eux ont des connaissances très précises et intéressantes pour tous.

Une organisation est mise en place puis encouragée, on l’a vu, par les autorités allemandes puis françaises : les annonces des conférences et des cours – de langues d’abord – sont affichées sur un panneau. Bientôt une baraque est dédiée à ces activités intellectuelles. Cahiers et crayons peuvent être achetés dans le camp – la solde des officiers est payée par les Allemands ainsi que le prévoit l’article 22 de la Convention de Genève. Chaque prisonnier se déplace avec son tabouret quadripode d’une conférence ou d’un cours à l’autre. Le contenu de ceux-ci évolue en fonction des arrivées et des départs des officiers ; les sujets abordés sont très variés : allemand, anglais, italien, russe, polonais, espéranto, arabe, mathématiques, biologie, droit, histoire, géographie, horticulture... Les thèmes militaires ne sont pas oubliés : à l’oflag XVII A, des conférences étudient l’entrée en guerre des États-Unis et la guerre éclair. Certains prisonniers abordent des sujets en rapport avec leur profession comme l’élevage des chevaux, les assurances vie, la Banque de France, la Chine, la littérature anglaise ou l’architecture romane Le doyen Vedel enseigne à l’oflag XVII A le droit constitutionnel et le droit administratif, et assure des cours d’économie politique9. Jean Guitton dispense des cours sur la pensée de Bergson.

En parallèle, des bibliothèques sont créées. Certains ouvrages proviennent des collections particulières des officiers constituées pendant la drôle de guerre et dont ils organisent des prêts. D’autres sont fournis par les Allemands, les familles, la Croix-Rouge ou la mission Scapini. Les prisonniers en achètent également en Allemagne et des échanges sont organisés avec les bibliothèques municipales ou universitaires. L’aumônerie catholique, le fonds européen de secours des étudiants, l’ymca procèdent aussi à des envois. La bibliothèque de l’oflag II B possède ainsi trente-cinq mille ouvrages, celle de l’oflag VI D seize mille et accueille six cents lecteurs par jour. Au XVII A, un laboratoire de sciences est même mis sur pied avec des instruments bricolés.

  • Les raisons du succès

La volonté de se démarquer du passé est un puissant moteur. Les officiers, qu’ils soient réservistes ou d’active, ont été particulièrement marqués par la rapidité et l’ampleur de la défaite de l’armée française. Les témoignages montrent que beaucoup d’entre eux, notamment les réservistes, ont été conduits, durant les mois de mai et juin 1940, à prendre un commandement, des initiatives ou à assumer des responsabilités ne correspondant pas à leur grade. Beaucoup ont été humiliés par leur capture, notamment parce qu’elle intervient après l’armistice. Les activités intellectuelles leur permettent de retrouver leur dignité d’être humain, mais aussi de Français, devant les autorités allemandes qui les maintiennent captifs.

Mais ils ont aussi des intérêts plus immédiats à suivre les cours et conférences donnés dans les camps. Il faut certes passer le temps, mais les compétences professionnelles sont également utilisées par certains pour préparer des évasions. Dans l’oflag IV D, par exemple, les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées aident à concevoir des tunnels et ceux des Arts et Métiers s’occupent de la réalisation de faux papiers. Les cours et conférences permettent aussi aux professionnels de ne pas perdre la main : le professeur continue d’enseigner – Fernand Braudel, outre la rédaction de sa thèse, donne des cours qui seront regroupés ensuite sous le titre L’Histoire, mesure du monde10 –, et l’étudiant d’étudier. Les bouleversements dans leur vie occasionnés par la guerre sont ainsi dépassés. Car tous pensent aussi à l’avenir. La mobilisation les a arrachés à leurs études, mais ils savent que les diplômes obtenus en captivité peuvent être reconnus à la fin du conflit.

L’utilisation des compétences des professeurs, des universitaires et des professionnels est donc organisée avec la plus grande efficacité. Des préparations à différents concours, du certificat jusqu’à l’agrégation, sont offertes. À l’oflag IV D, deux groupes sont mis en place pour préparer l’entrée à l’Inspection des finances et au Conseil d’État grâce à une quarantaine d’anciens élèves de Sciences-Po. Un barreau comptant une soixantaine d’avocats stagiaires est également créé afin qu’ils puissent s’entraîner aux plaidoiries. À l’oflag XVII A, quatre prisonniers ont décroché un certificat d’études supérieures de mathématiques, trois la première partie du baccalauréat, douze ont achevé leurs études en éducation civique et six ordonnances ont réussi un certificat d’études primaires élémentaires11. Dans ce même oflag, des recherches de paléontologie et de géologie ont été réalisées autour du camp, contribuant largement à compléter, voire à modifier, les connaissances de cette région de la Bohême, et deux thèses ont été soutenues devant une commission d’examen reconnue valide par la Sorbonne.

L’avenir de la France est également au cœur des préoccupations des prisonniers de guerre. Dans la continuité des réflexions menées par ceux que Jean-Louis Loubet del Bayle a étudiés sous le nom de « non-conformistes des années 30 »12, certains diagnostiquent une crise de civilisation derrière l’effondrement de l’armée et veulent préparer un monde nouveau pour l’après-guerre. Robert Brasillach et Pierre-Henri Simon sont captifs à l’oflag IV D, Jean de Fabrègues est prisonnier jusqu’en 1941, Georges Izard également. Jean Guitton écrit en captivité et publie un essai13 à la fois métaphysique et politique sur l’identité française, dans lequel il réfléchit à la France nouvelle. Tous mettent à profit leur emprisonnement pour réfléchir à leur propre cheminement, aux valeurs qu’ils souhaitent défendre après la guerre pour créer un monde nouveau. Vichy et la Résistance font d’ailleurs le même constat ; l’évolution de l’école des cadres d’Uriage témoigne de la grande mobilité de ces idées dans des milieux très opposés. Les conférences proposées dans les oflags reflètent ces réflexions : Guy Raclet, étudiant à hec, témoigne de sa volonté que la captivité, qui commence pour lui alors qu’il a vingt-deux ans, soit un lieu de « renaissance caractérielle, de courage, d’espérance retrouvés »14. Découvrant dans le camp des hommes d’une grande richesse intérieure, il « espère vraiment en l’Homme » et souhaite, après la guerre, s’engager sur le plan social, notamment pour la formation des adolescents qui lui paraît insuffisante et qu’il envisage sur le mode du scoutisme. Cet axe des non-conformistes est une piste à approfondir tout en ne perdant pas de vue que leur influence, limitée dans la société, l’a probablement été aussi dans les oflags.

Les Allemands pensent également à l’avenir. Conscients des compétences de leurs prisonniers, ils sélectionnent ceux qui peuvent leur être utiles. Il est ainsi proposé à M. Klein15 un poste très élevé dans une des succursales que la Reichsbank ouvrait en Alsace. Ils envoient dans les oflags des professeurs d’université pour tester les compétences de quatre-vingts médecins, « des spécialistes réputés dans des domaines de pointe »16, leur offrant ensuite de les engager dans leurs laboratoires. Tous ont refusé.

  • Un vivier pour l’après-guerre ?

Sans pouvoir s’appuyer pour l’instant sur un panel de témoignages suffisamment représentatif pour tirer des conclusions pertinentes, il ressort des sources consultées que les centres d’études des oflags ont constitué à la fois « cinq années de formation intellectuelle interdisciplinaire et d’avidité de connaissances extraordinaire »17 et, pour beaucoup, une inflexion considérable dans leur vie professionnelle. Tous les témoignages s’accordent à dire que le travail et la façon de penser étaient originaux et passionnants parce qu’interdisciplinaires. On peut avancer l’hypothèse que la condition partagée de prisonnier de guerre a atténué voire effacé les barrières universitaires et favorisé les échanges. La réflexion et l’ouverture d’esprit étaient attendues. Le doyen Vedel se souvient de deux cours d’arboriculture fruitière, l’un orthodoxe et l’autre dissident, précisant que la contradiction pouvait être apportée et était même bienvenue. Cette ouverture d’esprit permet de comprendre que la captivité ait modifié la vie des captifs. Elle a par exemple fait comprendre au doyen Vedel la force et le respect du droit, car les camps de prisonniers étaient des lieux où l’éthique et la civilisation étaient respectées, alors qu’autour se déchaînait la barbarie. La vision de l’histoire de Fernand Braudel y a pris, selon Peter Schöttler18, sa forme définitive, ainsi que le montrent les cours qu’il y dispense : il y présente l’événement mais en s’appuyant systématiquement sur le passé et sa profondeur historique.

Jusqu’à présent, la carrière après-guerre d’un seul officier d’active a pu être étudiée : le lieutenant-colonel Oldra, captif à l’oflag VIII F puis XVII A, est passé, comme tous les officiers d’active prisonniers, devant une commission d’épuration mise en place par l’armée, puis a poursuivi une carrière militaire qu’il juge « normale » jusqu’à sa retraite.

En ce qui concerne les officiers de réserve, tous les témoignages recueillis font état de changements dans leur vie grâce à leur rencontre dans les oflags, au détour d’un cours ou d’une conférence, de personnes issues de milieux sociaux et professionnels différents. Pour certains, c’est leur vie professionnelle qui a été modifiée. Ainsi, un instituteur fait la connaissance en captivité d’Henri Delagrave, le directeur des éditions éponymes dont il devient le secrétaire de direction après la guerre. Un podologue se lie d’amitié avec un industriel avec lequel il s’associe pour monter des cabinets de podologues. Un autre instituteur, libéré avant la fin de la guerre pour raison médicale, travaille à la Maison du prisonnier à Dijon puis au Commissariat général aux prisonniers de guerre avant d’entrer dans la Résistance en 1943 et de devenir à la Libération inspecteur du service social au ministère des Anciens Combattants. Henry Bernard est architecte et Premier Grand Prix de Rome en 1938 ; dans son oflag, il fonde un atelier d’architecture au sein duquel naissent beaucoup de projets et de réflexions urbanistiques ; il participe ensuite à la reconstruction de la ville de Caen, puis, architecte des bâtiments civils et palais nationaux, il remporte le concours pour la maison de Radio-France. Guillaume Gillet est diplômé d’architecture en 1937 ; captif à l’oflag VI A, il y côtoie un certain nombre d’ingénieurs de l’École nationale supérieure des arts et métiers avec lesquels il travaille par la suite ; lauréat du Premier Grand Prix de Rome en 1946, il devient architecte des bâtiments civils et palais nationaux en 1952. Pierre Costabel, normalien, agrégé de mathématiques, devient professeur à l’École des hautes études en sciences sociales, mais entre aussi chez les oratoriens parce qu’il a été profondément marqué par la ferveur religieuse des aumôniers français de l’oflag VI A. La captivité a en revanche des répercussions fâcheuses pour Jean Guitton qui, engagé dans le Cercle Pétain de son oflag, est condamné pour intelligence avec l’ennemi et aide à la propagande allemande, avant que le Conseil d’État ne casse ce jugement à la fin des années 1940.

D’autres, grâce aux centres intellectuels des oflags, n’ont pas interrompu leur scolarité : un étudiant en droit y a préparé un diplôme d’études supérieures de droit privé et devient avocat puis magistrat après la guerre. M. Pelissier, qui préparait hec avant le conflit, se retrouve ordonnance dans un oflag ; il se passionne pour l’histoire grâce aux livres de la bibliothèque et suit des cours jusqu’à passer sa licence afin de devenir professeur ; mais la captivité dure plus longtemps que prévu et à son retour il lui faut abandonner le projet des études pour entrer dans la vie active.

Pour certains, qui ont connu des carrières prestigieuses, le rôle joué par leur passage par les « universités » des oflags n’a pu être confirmé pour l’instant faute d’études. C’est le cas de Raymond Janot, membre du Conseil d’État et l’un des rédacteurs de la Constitution de la Ve République ; du général Raiffaud, membre du cabinet de Pierre Messmer ; de Pierre Racine, auditeur au Conseil d’État en 1935, premier directeur de l’ena en 1946 puis directeur du cabinet de Michel Debré ; de Maurice Lauré, diplômé de l’École polytechnique en 1936, puis inspecteur des finances et « inventeur » de la tva ; ou de Jacques Flaud, directeur du Centre national de la cinématographie.

Tous les oflags furent des lieux de bouillonnement intellectuel intense. Les conséquences sur la vie quotidienne des captifs ont été multiples, permettant de dépasser la défaite militaire et la capture, de rentabiliser le présent dans le camp et de préparer l’avenir. Les sources utilisées ne restituant que la vie des quelques officiers de réserve, il nous faut les compléter et surtout commencer des recherches sur les officiers d’active : avaient-ils les mêmes motivations pour participer aux centres intellectuels que les réservistes ? Leur carrière a-t-elle été modifiée par la captivité ?

L’influence de ces cours et conférences sur la société constitue un autre axe d’étude. À quel point la captivité, mais aussi cette cohabitation, durant plusieurs années, d’hommes venus d’horizons très variés, ont-elles enrichi l’après-guerre en France ? Plusieurs pistes de recherche historique prometteuses s’ouvrent donc à partir de l’étude des centres intellectuels des oflags.

1 Chiffre fourni par l’Oberkommando der Wehrmacht (okw) et concernant les officiers capturés en 1939 et 1940. Yves Durand le trouve un peu surestimé (La Captivité. Histoire des prisonniers de guerre français. 1939-1945, Paris, fncpg-catm, 1980, p. 20).

2 Vingt-huit oflags entre 1939 et 1945, une quinzaine en 1943 (durant la guerre, certains ont été dissous comme, par exemple, le XI A le 22 juin 1941, dont les prisonniers sont envoyés dans le IV D).

3 Peter Schöttler, « Fernand Braudel, prisonnier en Allemagne : face à la longue durée et au temps présent », Sozial.Geschichte Online 10 (2013), S. 725 (www.stiftung-sozialgeschichte.de).

4 « Universitaires et universités dans les camps de prisonniers de guerre », colloque Étudiants, universitaires et universités de France pendant la Seconde Guerre mondiale, Clermont-Ferrand, Institut d’études du Massif central, université Blaise-Pascal, novembre 1993.

5 Jean-François Muracciole, Les Enfants de la défaite. La Résistance, l’éducation et la culture, Paris, Presses de Sciences-Po, 1998, p. 141.

6 De plus, comme toutes les conférences n’ont pas de but scolaire, au terme souvent utilisé d’« université » nous préférons l’expression « centres intellectuels ».

7 Service diplomatique chargé de s’occuper des prisonniers de guerre français en Allemagne, d’améliorer leurs conditions de captivité et confié par le gouvernement de Vichy à Georges Scapini avec rang d’ambassadeur.

8 Général Buisson, Les Cahiers des captifs d’Osterode, 6 octobre 1940, collection personnelle.

9 Entretien du 15 mars 1996. N’étant pas spécialiste, il commande des livres en France à un organisme spécialisé, lit les œuvres complètes de Proudhon, mais n’a pas accès à Keynes, censuré car soupçonné d’être juif.

10 Peter Schöttler, ibid., p. 13.

11 Andreas Kusternig, «  La “grande évasion” et l’“université du camp” de l’oflag XVII A-Edelbach », in Ernst Begemek, Allentsteig im 19. und 20. Jahrhundert, Allentsteig, 2002, p. 24 (univie.ac.at/geschichte/oefb/Pdf-Dateien/Kusternig_Universit%E4t_Franz%F6sisch.pdf).

12 Paris, Le Seuil, 1969.

13 Fondements de la communauté française, Lyon, Plon, « Cahiers de captifs » n° 1, 1942.

14 Témoignage recueilli après 2005 par l’association Mémoire et avenir, chapelle française de Soest (macs).

15 Témoignage datant de septembre 1989, recueilli par l’association macs.

16 Monsieur Klein, op. cit.

17 Monsieur le doyen Vedel, entretien du 15 mars 1996.

18 Ibid.

Les canaux de la confiance... | V. Gelez
A. Gougelet | Les « soldats de dieu »