N°26 | Le patriotisme

Guillaume Piketty
La Bataille des Ardennes
La dernière folie de Hitler
Paris, Tallandier, 2013
Guillaume Piketty, La Bataille des Ardennes, Tallandier

Dans les dernières semaines de la Seconde Guerre mondiale, alors que la victoire alliée semblait acquise, Hitler, après une préparation dans le plus grand secret, lance une offensive éclair massive dans les Ardennes en pleine tempête de neige. Cette attaque surprend et bouscule les gi. L’aviation alliée ne peut intervenir en raison des conditions météorologiques particulièrement éprouvantes. Des milliers d’Américains se rendent. L’angoisse étreint les jeunes recrues peu habituées à combattre, dans le froid glacial, des divisions ss surentraînées. Celles-ci sont même à un moment toutes proches de la victoire, mais elles vont se heurter à une résistance acharnée qui fera de ces semaines terribles le symbole de l’héroïsme et de la ténacité américaine.

Le lecteur est pris au piège du récit de ces jours qui voient se succéder attaques, contre-attaques meurtrières (près de deux cent mille morts) de tanks mais aussi de corps à corps. Le froid sibérien, la neige sidérante, le verglas immobilisant les véhicules sont autant des auxiliaires bienvenus que des obstacles majeurs pour les combattants.

Les conflits d’egos, entre Montgomery et Eisenhower témoignent de la difficulté des décisions stratégiques aux moments clés. Même si l’issue de cette bataille est connue, la lecture de ce livre est celle d’un thriller éprouvant et passionnant. Mais le lecteur est un peu perdu devant l’abondance de détails opérationnels mêlant numéros de divisions blindées, réserves, destructions et reconstructions de régiments, et perd pied devant cette avalanche de détails.

Cette bataille a épuisé les ultimes régiments d’élite allemands et a contribué ainsi au déferlement à l’est des armées russes. Elle constitue le combat le plus spectaculaire de la Seconde Guerre mondiale. L’auteur a le don rare de rendre vivant cet épisode marquant en lui conférant autant un aspect d’épopée qu’une rigueur historique.


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