L’album des 20 ans

Nelly Butel

De fil en aiguille

Septembre 2016. Bâtiment 72 de l’École militaire. Des préfabriqués. Je viens de percevoir la clé de mon bureau. Après une installation sommaire – il va falloir meubler cette pièce ! –, je pars en exploration dans les couloirs, à la découverte de mes nouveaux voisins. Cela fait à peine quelques heures que j’ai signé mon contrat d’aumônier. Je ne connais presque rien à l’institution militaire ; j’ai tout à apprendre, et je veux commencer sans tarder. Au détour d’un couloir, je tombe sur un présentoir garni de nombreux numéros d’une élégante revue blanche que je ne connais pas. Inflexions. Civils et militaires : pouvoir dire. Pouvoir dire quoi ? Je me promets de creuser la question. Plus tard, je découvrirai que les portes des bureaux de la revue sont toujours ouvertes, et que j’y suis toujours la bienvenue pour boire un café, discuter à bâtons rompus sur n’importe quel sujet et même poser mes questions les plus naïves ! L’adjudant-chef Claudia Sobotka, puis le major Karine Ferré, secrétaires de rédaction, seront d’une grande aide dans mon acculturation. Puis de fil en aiguille, de cafés en séances de sport, de déjeuners en échange de livres, alors que des liens se créent avec toute l’équipe de la revue, l’embuscade du colonel Jean-Luc Cotard et d’Emmanuelle Rioux ! Un sujet passionnant, la confiance, que l’on secoue dans tous les sens… Et ce qui résulte de cette discussion : non pas des réponses, peut-être même encore plus de questions, mais, surtout, de la profondeur, de la complexité, de la nuance. Alors, il faut creuser, il faut fouiller et tâtonner. Alors il faut écrire, mais quoi ? Un article, bien sûr ! Ce sera « Aumônier militaire, la confiance en pratique », publié dans le n° 51. « Pouvoir dire ». Cette fois, je peux le dire : j’ai compris ! Et j’espère pouvoir participer encore longtemps à cette aventure si singulière.

Un engrenage valant parcours i... | J. Tournier
J. ASSIER-ANDRIEU | Le préparant