N°51 | La confiance

Luc Mary
Scipion l’Africain
Le vainqueur d’Hannibal qui sauva Rome
Luc Mary, Scipion l’Africain, Nouveau Monde éditions

L’histoire des guerres Puniques et du combat de Rome contre Carthage est l’une des plus passionnantes et des plus riches. Cet ouvrage s’intéresse à la dernière phase, celle de la victoire définitive de Rome. Il est organisé en cinq grandes parties qui alternent récit des campagnes militaires et conflits d’influence dans Rome même. La première, « Scipion avant Scipion », présente le contexte familial, politique et militaire qui précède immédiatement l’entrée en campagne du jeune général déjà connu pour son rôle lors des combats précédents. La deuxième, « Le héros de la deuxième guerre punique », fait revivre la (re) conquête de l’Espagne et les débats qui agitent Rome sur le choix à faire entre porter la guerre en Afrique ou combattre Hannibal dans le sud de l’Italie. La troisième, « Le triomphateur de Zama », montre l’obstination de Scipion, en butte à l’hostilité croissante du Sénat, qui, en 204 av. J.-C., parvient à débarquer sur la côte africaine, gagne l’alliance de Massinissa (et le renfort de la cavalerie numide) et commence à engranger quelques victoires. Rappelé d’Italie par le Sénat de Carthage, Hannibal est néanmoins en confronté à une forte opposition intérieure : « Le vainqueur d’Hannibal, ce n’est pas le peuple romain, tant de fois battu et mis en fuite, mais le Sénat de Carthage détracteur et envieux. » Le choc entre Scipion et Hannibal intervient en 202 av. J.-C. La bataille, gigantesque, est un désastre pour les Carthaginois pourtant en supériorité numérique et disposant de quatre-vingts éléphants. Hannibal perd plus de vingt mille hommes en une seule journée et doit fuir. De retour à Rome, Scipion, devenu l’« Africain », a droit au Triomphe. Pendant que le général carthaginois prend la route de l’exil vers le Moyen-Orient et le royaume séleucide, Rome s’engage contre Antiochos III et la guerre reprend… sur le sol grec. De défaite en défaite, Hannibal doit à nouveau fuir jusqu’à choisir de se suicider, proscrit abandonné de tous. Scipion va connaître une fin difficile sous les accusations du Sénat et de la Curie et termine ses jours sur ses terres de province. « Glorifié puis bafoué et humilié, [il] n’en demeure pas moins à tout jamais celui qui a vaincu Hannibal et le général qui a sauvé Rome de la destruction. » Le livre se termine sur la destruction totale de Carthage par le petit-fils de Scipion, Scipion Émilien, en 146 av. J.-C. Delenda est Carthago…

PTE

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