Des territoires nationalistes pendant la période de la guerre civile à l’abandon de la lutte armée par le Parti communiste espagnol en exil, une résistance armée, d’intensité très variable selon les périodes et les provinces, a tenté de s’opposer au régime franquiste. C’est cette histoire méconnue que tente de retrouver Virginie Gautier N’Dah-Sékou. Elle structure son livre en trois grandes parties. Le premier fait à proprement parler le récit des événements, des formes successives de cette guérilla de gauche radicale et d’extrême gauche (jusqu’à la très particulière « guérilla libertaire catalane » au début des années 1960), de ses membres, de leur implantation géographique et des réponses répressive du nouveau régime franquiste. La deuxième s’intéresse aux politiques mémorielles, de 1936 à 2011, au plan national comme au plan régional ou local, avec la volonté de « pacifier » les mémoires après l’instauration d’un régime parlementaire. Elle présente aussi les différentes structures associatives et syndicales engagées dans la préservation de cette histoire. Enfin, la troisième partie recherche les traces physiques de cette guérilla selon les provinces, cimetières et lieux éventuels de mémoire à aménager comme manifestations du souvenir, y compris dans deux (petits) musées en Cantabrie et en Aragon. Enfin, on trouve dans les annexes une très utile chronologie qui permet de replacer dans le temps les différents événements, notamment politiques. Une importante bibliographie termine ce volume, qui permettra aux lecteurs français intéressés d’aller plus loin sur ces sujets. Un livre tout à fait original sur un sujet neuf. Il intéressera à la fois les amateurs d’histoire de l’Espagne et les lecteurs passionnés par les guérillas politico-militaires.