N°34 | Étrange étranger

Gilles Haberey et Hugues Perot
L’Art de conduire une bataille
Les tactiques des plus grands stratèges, de la bataille de Cannes à la guerre du Golfe
Gilles Haberey et Hugues Perot, L’Art de conduire une bataille, Éditions Pierre de Taillac

Officiers passionnés d’histoire militaire, les deux auteurs de cet ouvrage proposent une présentation thématique des grandes batailles de l’histoire, articulée à partir des principaux modes d’action ou intentions des chefs au combat. C’est ainsi que le livre s’ouvre sur « Épuiser l’attaque ennemie », thème illustré par les batailles de Rorke’s Drift (Afrique australe, 1879), de Koursk (Union soviétique, 1943) et de Cuito Cuanavale (Angola, 1987-1988). Le sujet suivant, « Frapper sur les arrières », est présenté à partir des batailles de Denain (guerre de Succession d’Espagne, 1712), d’Iéna-Auerstaedt (campagne de Prusse, 1806) et d’Inchon (guerre de Corée, 1950). De « Tendre une embuscade » à « Percer les défenses », de « Contre-attaquer au bon moment » à « Disloquer par le choc », onze thèmes majeurs sont présentés à travers vingt-six grandes batailles, parmi lesquelles Muret en 1213, Kasserine en 1943, Goose Green (Malouines, 1982) ou Koweït en 1991. Chacune est présentée selon un plan identique et méthodique (situation générale, forces en présence et intentions, déroulement des combats, enseignements tactiques), qui permet d’aller du contexte au détail des engagements et d’en tirer les enseignements. On peut ne pas être toujours d’accord avec les synthèses présentées (j’ai quelques réserves pour certaines approches des batailles de la Grande Guerre) et j’entends déjà les super-spécialistes de telle campagne ou de telle armée élever des remarques et objections outragées. Mais soyons clairs : le but de ce travail est de faire comprendre des procédés tactiques à partir de cas concrets et, de ce point de vue, c’est une totale réussite. Au-delà, comme pour les combats de Goose Green entre Britanniques et Argentins, ils donnent de beaux exemples du rôle, des responsabilités et de l’exemplarité du chef de contact, et reviennent à plusieurs reprises sur des notions fondamentales comme la surprise ou la capacité à conserver l’initiative des opérations. Des cartes simples et claires ponctuent chaque chapitre, et une bibliographie indicative figure en fin de volume. Un solide et bon ouvrage, dès à présent indispensable à tout cadre militaire souhaitant renforcer ses compétences à partir d’une base historique.

PTE

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