Il y a quarante ans, jeune élève au collège militaire d’Opava, ma vision de l’avenir se bornait à la réalisation d’un vœu : devenir officier. Dix années plus tard, chef d’une section de parachutistes, j’avais réalisé mon rêve. Nul n’aurait alors pu prédire au jeune officier des forces spéciales de la République socialiste de Tchécoslovaquie que j’étais qu’un jour son pays adhérerait à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (otan) et qu’il en deviendrait l’un des membres éminents. Car à cette époque, l’otan était l’ennemi face auquel je me préparais. Or, après avoir commandé les armées de mon pays, et alors que ma carrière militaire allait se terminer et que j’envisageais d’autres occupations, les autorités tchèques m’ont invité à me présenter à l’élection du président du comité militaire de l’organisation. J’ai ainsi été élu pour trois ans par le collège de mes pairs, c’est-à-dire par les vingt-sept autres chefs d’état-major (cema) des pays membres. Je les représente au Conseil de l’Atlantique Nord et à chaque réunion ministérielle de l’Alliance. Ma mission consiste principalement à coordonner les travaux des commandements suprêmes (le commandement allié « opérations » et le commandement allié « transformation ») et à obtenir le consensus des autorités militaires des vingt-huit alliés avant de présenter un avis aux autorités politiques ou de mettre en œuvre leurs décisions.
En quelques lignes, je vais tenter d’esquisser ici un tableau des aspects sécuritaires de notre monde, avant de décrire les menaces auxquelles nous devons faire face pour proposer et développer quelques pistes de solutions. Je le fais à travers mon expérience personnelle antérieure, mais surtout après une année passée à la présidence du comité militaire.
- Un monde en pleine évolution
Le monde actuel nous a habitués à l’idée de vivre dans un environnement imprévisible. Il nous réserve régulièrement de nouvelles situations aux conséquences souvent dramatiques à l’échelle d’un groupe d’individus, d’une région, d’une nation ou d’une partie du globe. Personne n’avait anticipé les Printemps arabes ou l’apparition d’un pseudo-État islamique (ei). Personne n’avait prévu l’annexion de la Crimée par la Russie. Personne n’imaginait que renverser Kadhafi allait conduire à un tel chaos en Libye. Pas plus qu’il faudrait faire face à un phénomène migratoire massif et complexe dû aux guerres ou à la misère.
- De nouveaux défis géopolitiques
C’est dans ce contexte de « surprises » stratégiques que l’ei décide de lancer des actions de grande ampleur : en moins de deux semaines, fin 2015, un avion civil russe est abattu au-dessus de l’Égypte, un attentat est commis à Beyrouth et la France est une nouvelle fois frappée, à une échelle inconnue jusqu’alors. Une observation s’impose : la violence de ces actions croît et elle est médiatisée par ses commanditaires. Imaginons le retentissement de deux ou trois attentats suicides dans les tribunes du Stade de France, en direct, sous les yeux de plusieurs millions de téléspectateurs allemands et français, et en présence du président Hollande qui assiste au match…
Quant au président Poutine, il doit gérer tout à la fois une situation sécuritaire instable qu’il a provoquée à sa frontière occidentale et un marasme économique dans lequel son pays est englué et qui est pour lui de plus en plus pesant. Il doit consentir de front de lourds investissements en Crimée et un effort considérable dans l’est de l’Ukraine. La Russie doit par ailleurs faire face à une situation complexe en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Parallèlement, Poutine modernise considérablement son outil militaire et multiplie les démonstrations de force au moyen d’un enchaînement d’exercices. Qui pouvait alors prédire son engagement au Levant, en soutien du régime Assad ?
La fin de l’année 2015 a montré une nouvelle fois que tout pouvait évoluer très rapidement : l’état d’urgence est déclaré en France, l’espace Schengen est remis en cause par plusieurs nations qui, pour la plupart, n’avaient pas d’autre choix politique que de décider de contrôler à nouveau leurs frontières… Les décideurs politiques occidentaux, appuyés par leurs stratèges militaires, doivent désormais « gérer » ceux qui respectent plus ou moins bien l’ordre international établi et ceux qui ne respectent rien ni personne. La situation est donc devenue très complexe.
- Des défis économiques et sociaux
Cette complexité est apparue alors que d’autres facteurs doivent être pris en compte. L’Europe continue en effet de subir les conséquences d’une crise économique particulièrement grave qui l’a durement affectée et qui l’oblige à se réformer en profondeur au prix de sacrifices bien réels, notamment dans le domaine des forces de sécurité – sans négliger que la menace terroriste a d’indéniables conséquences sur les économies des pays concernés. Or les populations des sociétés occidentales aspirent à la paix, ce qui peut expliquer le peu d’appétence des dirigeants à consacrer des crédits aux dépenses de sécurité, surtout dans ce contexte de crise économique. Pourtant, les dangers avérés du moment imposent d’inverser la tendance. Nos sociétés vont très certainement devoir se préparer à consentir, bon gré mal gré, de nouveaux efforts pour préserver leurs valeurs et leur mode de vie.
De surcroît, le changement climatique pèse de plus en plus sur le modelage du panorama général. Les phénomènes atypiques sont plus rapprochés, leur ampleur plus forte, leurs conséquences plus coûteuses en termes de vies et de dégâts matériels. Ils vont probablement provoquer des déplacements de populations qui n’auront pas d’autre choix que de se réfugier vers des zones géographiques plus préservées. Surgiront alors de nouvelles questions de sécurité.
Le constat est relativement aisé à dresser. Essayons maintenant d’analyser la nature exacte de ces défis, ou plutôt de ces menaces, pour ensuite élaborer des réponses adaptées dont la finalité sera la préservation de nos valeurs, de nos populations, de nos biens et de nos intérêts.
- La nature exacte des menaces
- L’État islamique
Comprendre la nature de l’ei, c’est admettre que les hommes qui le composent sont guidés par des « anti-valeurs ». Leur dessein s’oppose exactement à ce que nous avons construit depuis le siècle des Lumières : la reconnaissance de la liberté individuelle de conscience. Eux sont guidés par un obscurantisme religieux qui sert de prétexte à l’asservissement, à l’arbitraire et au massacre.
Ils sont aujourd’hui capables de suivre deux axes de front. Tout d’abord, poursuivre leur expansion sur un territoire dont on a du mal à mesurer l’étendue. Ils sont présents au Levant, en Syrie et en Irak principalement, mais aussi au Sahel, au sud du Machrek et du Maghreb, particulièrement en Libye. Boko-Haram lui a prêté allégeance. Il utilise d’ailleurs les mêmes méthodes et procédés. Plus à l’est, des convergences existent depuis la Somalie et à travers tout le continent africain via les groupes islamistes présents au Sahel. La menace est aujourd’hui complexe à combattre. L’hypothèse d’une unification de ces forces ouvre des perspectives vertigineuses.
Ensuite, ils sont capables d’exporter leur combat en dehors de leur sol et particulièrement à l’intérieur des États qui se mettent en travers de leur chemin. À chaque fois qu’ils le pourront, ils mèneront des actions d’ampleur, de toute nature, contre les ressortissants ou les intérêts des pays coalisés et tenteront d’affaiblir la résilience des populations, donc des gouvernements. Ils le feront probablement de plus en plus souvent, de plus en plus brutalement et partout où ils auront réussi à infiltrer des commandos aux modes d’action toujours plus difficiles à prévenir. Ils seront aussi probablement de mieux en mieux organisés.
Cet ennemi a bien analysé les failles ou les faiblesses de nos sociétés. Il a aussi profité de l’effet de surprise. Cet effet est passé ; il va donc s’adapter de nouveau, ce qu’il sait parfaitement faire, pour pouvoir frapper encore. Il deviendra donc plus complexe. Il ne renoncera pas avant de longues années de lutte.
Comprendre l’ei, c’est donc se résigner à le combattre probablement jusque dans ses camps les mieux retranchés. Comme pour l’hydre de l’Erne, couper une tête ne servira à rien car deux autres surgiront aussitôt. Il conviendra de s’attaquer à sa composante militaire et terroriste, mais aussi à sa capacité de rayonnement idéologique et à ses sources de financement. Une réponse militaire ne suffira pas et il faut avoir conscience de la nécessité de concevoir une manœuvre générale à la fois militaire, politique et économique, dans laquelle de nombreux acteurs – États, organisations internationales (dont l’otan ?) ou régionales – auront un rôle à jouer. La capacité de coordonner ces acteurs à tous les niveaux sera donc très certainement le facteur clé. Cette prise de conscience est en cours. Des décisions en découleront. Si certains considèrent encore aujourd’hui que cette menace reste lointaine, ils devront bientôt comprendre qu’ils n’ont pas d’autre choix que de consentir les efforts nécessaires à une action commune d’éradication d’un danger qui nous menace tous.
- La Russie
Comprendre Poutine, c’est se rendre compte qu’il a lui aussi parfaitement analysé nos failles. Son dessein est sans aucun doute de rendre toute sa grandeur à la Russie, cette puissance majeure qui a tellement compté de 1942 à 1989. Il veut aussi conserver sa zone d’influence à ses frontières. Souhaite-t-il menacer les nations de l’otan ? C’est peu probable, car trop risqué et très probablement voué à l’échec. Certes, la Russie se renforce, modernise ses matériels militaires, mais elle n’a pas la puissance suffisante pour sortir victorieuse d’une telle confrontation. Une stratégie d’affrontement ne mènerait qu’à une escalade de la violence qui pourrait échapper à son contrôle et précipiter sa fin. Pour autant, Poutine prépare ses forces armées et agit comme s’il avait cette intention, tentant ainsi de déstabiliser ses voisins les plus proches et bien entendu cette otan que les Russes connaissent parfaitement.
Persuadé de conserver une forte popularité interne malgré une crise économique très sévère, Poutine ne dispose pas pour autant de beaucoup de temps. Ses réserves financières fondent à un rythme soutenu alors qu’il choisit d’agir sur le flanc sud, notamment et massivement en Syrie. S’il a été isolé à la suite de l’affaire ukrainienne, il a retrouvé quelques marges de manœuvre au Moyen-Orient, mais au prix d’un engagement important dont il n’est pas dit qu’il puisse le tenir dans la durée. Sa marge de manœuvre est donc réduite. Tôt ou tard se posera la question des conditions d’un dialogue constructif. Il faudra sans doute alors faire preuve d’une grande vigilance et accepter de traiter la Russie comme une grande puissance. Poutine est aujourd’hui plus engagé dans une compétition de niveau stratégique que dans une confrontation militaire. Il cherche à démontrer que l’otan voire l’Union européenne sont devenues obsolètes et inadaptées. Selon lui, le temps serait alors venu pour la mise en place d’un nouveau système de sécurité collective, où la Russie pourrait jouer un rôle de premier plan. Dans ces conditions, il ne faudra plus la considérer comme un ennemi, mais comme un acteur difficile avec lequel il est pourtant nécessaire de dialoguer afin d’éviter toute escalade, en admettant que la Russie veille aussi à la préservation de ses intérêts sécuritaires légitimes.
- La Chine
Discrète, peu belliqueuse en apparence, la Chine utilise pourtant sa puissance économique pour se doter progressivement d’un outil militaire de premier ordre : sa marine de guerre de haute mer, en particulier, monte notablement en puissance ; elle bâtit des îlots en mer de Chine, dont elle revendique jour après jour la possession, et elle utilise les failles de la réglementation internationale pour justifier la légitimité de ses démarches. Dernièrement, elle s’est insurgée quand des navires de guerre américains sont entrés dans la limite des douze milles nautiques autour de nouvelles îles artificielles. Qui peut aujourd’hui, et surtout qui pourra demain, s’opposer à cette volonté de posséder la totalité de la mer de Chine ? En outre, la classe moyenne chinoise va croître et devenir exigeante. Il sera difficile de la satisfaire alors que, par ailleurs, la pollution menace sérieusement une partie croissante des zones les plus urbanisées et industrialisées, et que le modèle économique donne des signes tangibles de fragilité. La Chine traversera sans doute une période complexe. Il faudra alors savoir dialoguer avec elle et trouver des solutions pour ne pas subir sa puissance économique aujourd’hui et militaire demain.
- Quelles réponses ?
Le défi, ou plutôt les défis, ne semblent pas faciles à relever. N’oublions pas qu’à ce qui vient d’être évoqué s’ajoute aussi l’imprévisibilité des événements à venir dans un contexte toujours plus violent.
- Tirer le meilleur parti des initiatives multinationales
Devons-nous être pessimistes ? Non, car tout est en place pour faire face à cette période délicate. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les puissances victorieuses ont créé une organisation extrêmement efficace et rationnelle. Après l’échec de la Société des Nations (sdn), la naissance de l’Organisation des Nations Unies (onu) a, rappelons-le, permis de donner une légitimité aux décisions des nations à travers les résolutions votées par le Conseil de sécurité. Toutes les nations siègent à l’onu et le dialogue, malgré ses lourdeurs, malgré des blocages possibles, existe toujours. Une réforme est sans doute nécessaire pour mieux prendre en compte les changements d’équilibre survenus depuis 1945, mais le système fonctionne. Par ailleurs, en dépit de la fin de la guerre froide, l’otan conserve toute sa pertinence dans le contexte sécuritaire actuel. Elle assure à ses membres et à ses partenaires la stabilité et la paix. L’Alliance demeure un forum politique unique et la plus puissante organisation militaire au monde. Disposant de l’arme nucléaire, pouvant mettre en œuvre la somme des outils de défense de ses vingt-huit membres, elle a gagné en interopérabilité et en efficacité, et peut monter en puissance selon la volonté des nations pour faire face à toute menace. S’opposer à sa puissance ne semble pas réaliste aujourd’hui. À travers ses trois tâches fondamentales (défense collective, gestion de crise et sécurité coopérative), l’otan est en mesure de s’adapter à ce monde en constant bouleversement. Enfin, les organisations régionales se sont multipliées depuis plusieurs décennies. Leur développement et la croissance de leurs champs de compétences permettent d’agir avec toujours plus d’efficacité. Nombre d’entre elles sont désormais des acteurs capables de mettre en œuvre de véritables politiques de gestion des crises et d’aide au développement. La complémentarité de cet ensemble d’acteurs ne peut mener qu’au succès.
- Anticiper les crises
Que faut-il faire alors pour affronter les menaces ? D’abord, mieux comprendre et mieux anticiper les phénomènes en cours. Mieux comprendre, c’est accepter qu’existent des idéaux différents des nôtres, que nous ne détenons pas la vérité absolue. Analyser et comprendre d’autres cultures, des histoires et des contextes différents, et s’attaquer alors à la racine des maux plutôt que de vouloir transformer l’identité locale. Cette tâche demande un investissement global et des compétences croisées. La solution militaire seule n’est jamais suffisante puisque rien ne peut être réalisé sans l’existence, souvent la reconstruction, d’un État de droit doté de ses fonctions régaliennes.
Mieux anticiper découle de cette meilleure compréhension. Une analyse méthodique des signaux faibles, qui, en s’agrégeant, vont provoquer une situation de plus en plus instable, permettra sans doute de mieux déceler une situation porteuse de crise. L’anticipation passe par une meilleure écoute de l’autre. Alors que nous pensons souvent détenir toute la connaissance, nous sous-estimons l’analyse de services locaux pourtant de plus en plus efficaces. Écouter et collaborer encore plus sérieusement et plus systématiquement avec des partenaires comme la Jordanie, Israël ou encore l’Égypte, pour n’en nommer que quelques-uns, nous aurait sans doute permis de gagner des délais dans notre réaction face à l’ei.
Enfin, anticiper, c’est ne pas attendre de se retrouver dans une situation devenue vraiment complexe, voire inextricable pour agir. C’est ouvrir les yeux quand il est tellement plus facile de regarder ailleurs. C’est considérer que le temps court de la politique doit aussi s’intéresser au temps plus long de la gestion des crises. Anticiper, c’est être capable de déceler dans un mouvement fondamentaliste naissant une force qui ne sera pas seulement un feu de paille ne nécessitant aucune intervention. Anticiper, c’est peut-être aussi définir de nouveaux mécanismes de prévention des crises et conflits.
- Garder l’initiative
Il faut ensuite accepter de payer le prix d’une politique devenue active plus que réactive. Prendre l’initiative et mettre en place les conditions pour empêcher le développement de ces menaces induirait de reconsidérer l’effort actuel dévolu aux forces de sécurité dans nos États. La capacité de prise de décision du niveau stratégique doit être réactive et flexible, afin de permettre une capacité de réaction presque immédiate face aux menaces actuelles. Pour être crédible et dissuasif, il faut posséder un outil fiable, bien équipé et bien entraîné. Des forces crédibles qui pourront être projetées sans délai.
Il faut être en mesure de dissuader, de protéger, de contenir et de stabiliser. Depuis la chute du mur de Berlin, les nations de l’otan ont considérablement réduit leurs budgets de défense. Les effectifs ont fondu ainsi que les parcs de matériels majeurs. Aujourd’hui, tout nous appelle à inverser cette tendance. La base industrielle et les capacités de développement technologiques sont toujours en place, ce qui permet de conserver une avance sur les adversaires potentiels. Identifier la radicalisation est une chose, être ensuite capable de s’opposer à une action radicale en est une autre. Pour ce faire, il faut des instruments de régulation adaptés et des effectifs de forces de sécurité permettant de réduire considérablement l’espace de manœuvre de tout État, organisme ou individu suspect. Pour éradiquer l’ei, surtout si l’on considère qu’il s’étend du Levant à l’Atlantique, il faudra des effectifs qui dépassent considérablement les quelques milliers d’hommes aujourd’hui attachés à cette mission.
- S’adapter
Il est également nécessaire de gagner en capacité d’adaptation. Les événements s’enchaînent les uns après les autres. Ils se présentent sous des formes variées. L’adversaire qui doit forcément déboucher depuis la trouée de Fulda suivant un mode d’action parfaitement connu n’existe plus. Sa forme variera sans cesse, ses capacités seront multiples, il utilisera toutes les armes à sa disposition, y compris sous des formes hybrides ou, pour utiliser un vocabulaire militaire plus classique, indirectes. Il utilisera nos points faibles et n’hésitera pas à semer la terreur en visant des populations innocentes. Nos populations sont résilientes, bien plus que nous voulons bien l’imaginer, mais elles n’accepteront pas que nous n’ayons pas cette capacité à évoluer dans les mentalités, dans les savoir-faire, dans nos concepts.
Cela peut aussi nous conduire à repenser nos organisations, à accepter de faire évoluer nos outils. Nos structures militaires doivent prendre en compte le monde actuel. Nous devons peut-être créer de nouvelles structures, nous doter de nouvelles capacités, intégrer dans nos forces de sécurité de nouveaux métiers, tout en diminuant d’autres composantes moins utiles si cela apparaît nécessaire.
- Pour conclure
Revenons alors rapidement à la question du prix à payer. Nous possédons toutes les structures politiques et militaires pour répondre à n’importe quelle menace. Nous avons la légitimité et la supériorité, ce qui est indéniable, mais celles-ci peuvent rapidement être fragilisées par un manque de cohésion ou une difficulté à accepter des risques ou les conséquences d’une action. Nous avons aussi la volonté de comprendre, d’anticiper, de s’adapter à un monde qui bouge en consentant des sacrifices et des efforts pour se réformer toujours et encore. C’est bien sur ce dernier point que nous serons jugés et que nous relèverons ou non nos défis sécuritaires.