« Mon colonel, le capitaine X vient d’appeler de Gwan. Il a pris le commandement de l’omlt (Operational Mentor and Liaison Team) – équipe de liaison et de tutorat opérationnel –, ils ont des morts et des blessés, il rappelle dès qu’il peut. » Ce 20 janvier 2012, au petit matin, le pire est arrivé, ce que je redoutais depuis ma prise de fonction quelques mois auparavant : certains soldats du régiment ne reviendront pas vivants d’Afghanistan. Attendant l’appel du cabinet du chef d’état-major de l’armée de terre qui va me donner confirmation, les yeux fixés sur la liste nominative du détachement attaqué, je revois quelques images : le point de situation de fin de préparation, occasion de s’entretenir avec chacun et de s’assurer que toutes les dispositions sont prises sur le plan familial, les poignées de mains échangées au moment du départ sur la place d’armes du régiment, les larmes des proches, les visages. Me revient aussi cette réflexion, quasi-prière, nichée dans un coin de l’esprit depuis ma désignation comme futur chef de corps du 93e régiment d’artillerie de montagne (ram) un an auparavant : le régiment a traversé sans pertes graves trois mandats hivernaux successifs en Kapisa, pourvu qu’il ne soit pas rattrapé par les lois de la statistique, fasse le ciel qu’ils reviennent tous.
Lancinante, cette question des pertes éventuelles a sous-tendu dès mon entrée en fonction toutes les actions relatives à la préparation des départs, au suivi par la base arrière des soldats en mission et de leurs proches, à l’anticipation puis à la gestion des retours. Les mots d’ordre étaient finalement assez simples : tout faire en amont pour éviter les pertes, et si elles devaient survenir, être prêts à y faire face avec les familles tout en assurant la continuité des missions.
S’inscrivant dans la continuité des actions de mes prédécesseurs, ces mots d’ordre n’avaient rien de nouveau pour un régiment vivant depuis 2008 l’enchaînement quasi continu des missions en Afghanistan, pour l’essentiel une batterie en Kapisa chaque hiver ainsi que de nombreux détachements de mentorat et de liaison opérationnels. Ayant gagné en maturité et en expérience mandat après mandat, il les mettait déjà en pratique, bien guidé et soutenu par un système d’accompagnement institutionnel, des règles de désignation aux étapes de la préparation jusqu’à l’accompagnement des familles et à la gestion des retours, tout au long de ce qu’il était convenu d’appeler un cycle afghan : dix mois de préparation spécifique, six mois de mission, plusieurs mois de récupération post mission.
Toutefois, jusqu’à ce 20 janvier 2012, le régiment avait été relativement épargné au vu de la centaine de soldats engagés chaque année en Kapisa : deux blessés légers seulement et quelques cas de traumatismes psychologiques. Avec cette attaque meurtrière, trois tués, cinq blessés graves, dont l’un décédera deux mois plus tard des suites de ses blessures, l’épreuve est d’une autre nature. Certains des nôtres ne reprendront jamais plus leur place dans nos rangs, d’autres vont rentrer très grièvement blessés, d’autres plus légèrement, d’autres indemnes, tout au moins dans leur chair, d’autres, enfin, ont encore plusieurs mois de mission à remplir sur le même théâtre d’opérations, autant de situations appelant une prise en charge différenciée. Et puis il y a les familles, celles des tués, celles des blessés, celles des rescapés de l’attaque, celles dont le proche poursuit sa mission en Afghanistan, celles, enfin, de ceux qui se préparent à y aller dans quelques mois.
- Esprit de corps et communauté régimentaire
Dans ce contexte de pertes au combat, l’expression « revenir de mission » a pris une acuité littéralement extraordinaire. Pour le 93e ram, les lignes d’opérations se sont dégagées d’elles-mêmes, qui vont mobiliser et mobilisent encore l’ensemble d’une communauté régimentaire étendue aux familles, bien soutenue par tous les intervenants institutionnels ou d’entraide qui l’aident depuis à traverser l’épreuve : épauler sur tous les plans les familles endeuillées, aider les blessés à se reconstruire et accompagner leurs familles, témoigner la même attention aux blessés psychologiques et à leurs proches, poursuivre les actions en faveur des familles des militaires toujours en opérations, préparer les autres retours et les autres départs, et maintenir au régiment son allant dans tous les domaines.
Il est évidemment difficile pour un chef de corps de porter une appréciation objective et exhaustive sur la manière dont son régiment a surmonté une épreuve de cette nature. Néanmoins, avec le recul d’une année, le retour des derniers détachements d’Afghanistan et l’accomplissement d’autres missions au Liban ou ailleurs dans le monde, quelques convictions et réflexions méritent d’être partagées.
La première d’entre elles est l’importance cruciale de l’organisation, que je qualifierais de sociale, d’un régiment. Elle ne fonde évidemment pas à elle seule la qualité opérationnelle de celui-ci, résultat d’une complexe alchimie mêlant formation militaire individuelle, adéquation des qualifications aux emplois tenus, entraînement, qualités intrinsèques de chaque soldat, charisme et sens tactique des chefs, considération au quotidien, équipements, aguerrissement physique et mental, rectitude morale… Mais la force opérationnelle dépend aussi, pour une part qui s’est révélée déterminante dans l’épreuve, de l’existence en son sein d’une structure d’environnement humain performante, crédible et dévouée.
En ce sens, je n’ai pu que me louer des choix de personnes effectués par mes prédécesseurs et des présidents de catégories élus par leurs pairs. Tenir de telles fonctions ne souffre pas l’inappétence pour les tâches si particulières qui en résultent et l’engagement personnel qui va de pair. Maîtrisant parfaitement tous les aspects de leurs fonctions, participant à l’amélioration de la cohésion d’ensemble, entretenant un lien régulier avec les soldats en opérations et leurs familles, et prenant tout autant soin des aléas familiaux, physiques et professionnels en garnison, ils s’avèrent être les bouées d’ancrage de proximité reconnues par les militaires et leurs familles qui savent qu’ils pourront s’y amarrer, quelle que soit la force de la tempête. Parce que cette structure sociale interne avait une vraie crédibilité professionnelle auprès des soldats et de leurs proches, qu’elle agissait en totale symbiose avec le commandement et qu’elle avait su développer et faire vivre un réseau de connaissances de communication et d’entraide associant les bonnes volontés de conjoints prêts à s’investir au profit de la collectivité, le 93e ram a pu s’appuyer dans l’adversité sur une communauté régimentaire soudée et élargie à ses familles. Depuis, la solidité éprouvée de cette organisation sociale a renforcé la conviction de tous que, quoi qu’il arrive, le régiment saurait fédérer toutes les énergies à leur profit, fortifiant ainsi le moral général.
Ces pertes subies le 20 janvier 2012 ont ainsi rappelé la dimension fondamentale de la notion d’esprit de corps et de communauté régimentaire. Le régiment est ce vers quoi tous se tournent dans l’épreuve, tant pour sa taille humaine, qui permet de se connaître, que par ce qu’il représente de communauté de vie, de mission et de destin. Il est aussi la référence ancrée dans l’esprit de nos élus et de nos concitoyens dès lors que l’on parle d’armée de terre. Or sa vie et son identité propres nécessitent une préservation d’autant moins simple à réaliser qu’elles vont d’une certaine manière à rebours de la tendance générale : célibat géographique, qui éloigne nombre de familles du centre de gravité de la vie professionnelle du soldat, travail des conjoints, qui altère la disponibilité pour s’associer aux activités de cohésion, réduction ou dilution de l’empreinte régimentaire dans le contexte de la mise en place des bases de défense (bdd), qui a engendré l’émergence de nombreux organismes à visibilité moins « guerrière » et, par ses mutualisations et rentabilisations, réduit ou contraint certaines marges de manœuvre du chef de corps pour entretenir l’esprit de corps qui se révèle indispensable dans l’épreuve.
Ainsi, en dépit de ces difficultés sociétales et structurelles, le renforcement inlassable de la cohésion du régiment a été et reste ma préoccupation constante, par toute initiative répondant aux attentes des militaires et de leurs familles, avec l’aide qu’il convient de souligner du groupement de soutien de la base de défense (gsbdd) locale, et en suivant toujours le même fil guide : tisser suffisamment de liens en service et hors service pour agir plus efficacement et mieux s’entraider en cas de coup dur. Association des familles à la préparation des départs, activités de cohésion répondant aux aspirations, attentions personnalisées à l’occasion de Noël, gestes obtenus des collectivités locales envers les soldats projetés et leurs familles, entretien régulier du lien entre le régiment et les proches par téléphone ou courriers électroniques, pique-niques, goûters et jeux organisés le dimanche pour permettre aux familles des soldats en mission d’entretenir un lien social et offrir des moments de joie aux enfants… Toutes ces actions ou ces gestes auront consolidé un climat de connaissance mutuelle, de confiance et d’entraide auquel s’agrégeront immédiatement les familles éprouvées, y compris celles qui s’en tenaient éloignées avant d’être touchées, facilitant ainsi leur soutien.
Bien compris et accepté du fait de la prégnance des risques encourus en Afghanistan, ce lien est éminemment fragile et son entretien mérite toute l’attention du chef de corps. En effet, dans une société marquée par la réduction à l’infinitésimal de toute notion de risque, par la quasi-abolition des distances qui rend anormales les longues séparations et par une moindre dureté au mal et à l’épreuve, vivre l’absence du soldat et supporter son univers d’incertitude et de danger se révèlent de moins en moins aisés. Alors, avec qui pouvoir partager ses angoisses, les difficultés de l’éloignement, la douleur de la perte d’un être aimé, d’un camarade, ou sa blessure, si ce n’est avec ceux et celles les mieux à même de comprendre, ceux qui vivent ou ont vécu la même chose au sein du régiment ?
- La préparation du retour, objet du plus grand soin
Si le suivi des aléas de cette séparation entre le soldat et ses proches nécessite toute l’attention du régiment, tant par devoir de solidarité humaine que par nécessité de préserver le moral du militaire et donc sa capacité à remplir sa mission, la préparation du retour doit faire l’objet du plus grand soin. De sa qualité dépend en effet la bonne réinsertion familiale et professionnelle du soldat, ainsi que sa capacité à se relancer sur ses objectifs futurs. Or, même lorsque tout va apparemment bien, « en revenir » n’est pas aisé, pour le soldat comme pour ses proches.
Comme toutes les formations de l’armée de terre, le régiment bénéficie des règles et outils mis en place pour faciliter ce retour. Avec l’expérience acquise au fil des missions, les unités sont bien conscientes de la fatigue physique et de l’état psychologique des soldats rentrant de missions aussi difficiles que celles remplies en Afghanistan. Ayant souvent eux-mêmes été engagés sur ce théâtre d’opérations, les jeunes chefs sont attentifs à préserver au mieux l’indispensable période de récupération, tant en termes de prise de permissions que de suivi individualisé par la conduite rigoureuse des entretiens post opérationnels. Mais cette volonté peut parfois être mise à mal par l’enchaînement des activités qui réclame très vite l’apport des derniers rentrés de mission. En ce sens, la gestion du retour au service des blessés et rescapés du détachement attaqué le 20 janvier 2012 aura aidé le régiment à encore mieux prendre conscience de la longueur et de la complexité de ce processus de retour. En effet, si les blessés physiques graves ont fait l’objet de traitements hospitaliers longs leur permettant une transition plus à leur rythme, la présence dans les unités de blessés psychologiques est bien plus délicate à appréhender, gestion à mener avec finesse et doigté en liaison étroite avec les familles et tous les acteurs impliqués, notamment le médecin référent du régiment.
L’expérience a ainsi prouvé qu’il convient de protéger les unités, les soldats et leurs proches d’eux-mêmes. Cette protection est proposée aux familles par le biais de séances de préparation au retour, et initiée auprès des soldats par le passage par le sas de Chypre, apprécié et indispensable. Mais elle doit surtout être garantie par une chaîne de commandement naturellement plus tendue vers la préparation de la mission future que vers le solde de la mission passée. Or de ce solde dépend clairement l’aptitude du soldat à se relancer professionnellement.
Comprendre l’état d’esprit du soldat rentrant de mission est un véritable enjeu pour les chefs hiérarchiques qui doivent apprécier correctement l’évolution de la capacité de leurs subordonnés à clore la mission précédente tout en acceptant le rythme propre de chacun. Même après une longue période de permission, suivre un stage long de formation, reprendre des activités de préparation opérationnelle ou mener les simples missions de la vie quotidienne en ayant retrouvé toute sa place dans son milieu familial ne va pas de soi après la tension d’une mission de combat ayant aussi totalement impliqué l’individu, et ce quels que soient l’âge, le grade ou l’ancienneté. Il faut donc une ferme vigilance du chef de corps pour garantir les conditions d’une bonne réinsertion du soldat : imposition de permissions longues permettant une vraie récupération physique et mentale, strict encadrement des activités hors de la garnison pendant la phase de remise en condition, préservation de la période de Noël et du nouvel an suivant la mission, report des mises en formation... Une attention identique mérite d’être accordée à ceux qui effectuent des missions plus courtes sur d’autres théâtres, notamment lorsqu’ils n’ont pu bénéficier de la traditionnelle pause estivale.
Prendre soin des conditions personnelles du retour participe à la reconnaissance individuelle et collective à laquelle tous aspirent et sont sensibles, et dont dépend aussi le maintien de l’élan opérationnel vers les missions futures. Volontaire pour exercer un métier à risques au service de son pays et de ses concitoyens, le soldat est fier de sa propre abnégation, mais demande à ce qu’elle soit reconnue. Les familles de tués sont sensibles à la reconnaissance exprimée par la nation tout au long d’un plan hommage dont, l’ayant vécu avec elles, je peux attester de la nécessité et de la pertinence. Elle touche tout autant les rescapés, le reste du régiment et les familles épargnées, car elle rend publics le sens de l’engagement du soldat et les sacrifices que lui et ses proches consentent. Elle aide au travail de deuil qu’ont aussi à conduire les frères d’armes.
Mais pour des soldats, le besoin de reconnaissance est aussi une soif de mise à leur juste valeur des actes accomplis et des résultats obtenus. Un temps oubliée et heureusement rétablie du fait de l’engagement en Afghanistan et en Libye, l’attribution d’une décoration collective efface les inévitables frustrations qui résultent de la répartition des récompenses individuelles. Elle donne un sens à l’action de tous, y compris de ceux dont la contribution est restée plus discrète ou modeste, ceux qui ont tenu la base arrière par exemple. Pour le 93e ram, l’attribution d’une croix de la valeur militaire à son étendard pour les premières missions menées de 2008 à mai 2011 a indéniablement joué ce rôle, renforcé l’esprit de corps, aidé certains à enfin clôturer leur mission et donné à tous les acteurs de cette période le sentiment du devoir accompli et d’un juste remerciement.
- Être chef de corps
Au moment où ces lignes sont écrites, le régiment vient de commémorer « en famille » l’anniversaire de cette attaque du 20 janvier 2012. En préparant et en vivant cette journée de recueillement et d’amitié forte, je me suis retrouvé une fois de plus plongé dans ce que je considère être l’essentiel de mes responsabilités. Bien sûr, la vocation première d’un chef de corps est de commander ses hommes en opérations. Mais, au préalable, il est le garant des fondations de l’aptitude au combat de son régiment, dont je suis convaincu qu’elles sont cimentées par le sens donné aux actions et l’attention portée à chacun, attention incluant l’environnement familial.
Prenant la mesure de la situation du régiment qui lui est confié par le chef des armées, un chef de corps doit certes nourrir de légitimes ambitions pour son unité et la conduire avec ténacité vers l’atteinte des objectifs qui lui sont fixés ou qu’il s’impose. Mais il doit aussi se préparer lui-même à affronter les épreuves personnelles les plus dures, au premier rang desquelles la perte d’un ou de plusieurs de ses subordonnés et l’annonce qu’il lui reviendra de faire lui-même aux proches, annonces synonymes pour moi d’engagement personnel auprès des familles de mes tués et de mes blessés. Il lui revient ensuite de guider son régiment dans l’adversité, ce qu’il ne pourra faire avec suffisamment de sérénité s’il n’a pas préparé avec minutie tout ce qui pouvait l’être avant que la crise ne survienne et veillé à la qualité du ciment évoqué plus haut. Le chef de corps doit se laisser guider dans les premiers moments de l’épreuve par un haut commandement attentif à lui faciliter la tâche et lui permettre de se concentrer sur ses familles et ses soldats. Ainsi épaulé par ses chefs et ses subordonnés, il peut alors faire usage de toutes ses facultés pour discerner correctement sa place et les actions qu’il faut mener, alternant présence auprès des familles endeuillées, des blessés et de leurs proches, des soldats en opérations et de la partie du régiment restée en métropole.
Vis-à-vis du régiment, les choses ont été relativement simples : donner immédiatement le sens de l’action pour que l’élan opérationnel ne s’arrête à aucun moment en dépit des pertes subies. Je l’ai expliqué à tous le jour même de l’attaque, en m’adressant à chacune des batteries devant son bâtiment : le soldat a le droit d’éprouver une peine légitime à l’annonce de la perte de frères d’armes, mais son devoir et son honneur de soldat d’un régiment de l’armée française sont de continuer à remplir la mission fixée.
Vis-à-vis des familles et des soldats les plus touchés, cette « place du chef » et certaines décisions ne s’imposent pas toujours d’elles-mêmes et il m’a fallu parfois aller à rebours des intentions de mes subordonnés, me fiant aux conseils de camarades, à l’intuition, à des convictions plus intimes et à l’expérience personnelle du deuil pour imposer, parfois jusque dans les détails, les actions opportunes pour répondre avec justesse aux aspirations et besoins des familles, des camarades et du reste du régiment. À titre d’exemple, contre les avis reçus, j’ai ainsi fortement incité la présence des militaires qui le souhaitaient aux obsèques, estimant que « rendre le corps à la famille » ne doit pas signifier l’effacement complet des camarades de régiment du soldat disparu. Les frères d’armes ont besoin d’exprimer leur peine personnelle, mais aussi de dire à la famille leurs liens d’amitié avec le défunt. Ils ont à ce titre toute leur place parmi les proches. Souhaitée par les familles, cette présence jusqu’au cimetière a été appréciée et s’est confirmée indispensable.
En conclusion de ces propos, une expression me semble résumer l’attitude qui aura été la mienne. Il était courant de qualifier le colonel de « père du régiment », expression qui peut prêter désormais à sourire voire à critiques par ses relents de paternalisme dépassé. À l’épreuve, je crois pourtant qu’elle n’est pas totalement désuète, dans ce qu’elle signifie de responsabilité vitale, de sollicitude, de proximité, de franchise et de confiance mutuelle au quotidien comme dans les adversités petites ou grandes. D’une certaine manière, le retour du soldat s’apparente à la parabole du fils prodigue, au sens où le « père du régiment » doit mobiliser toute la communauté régimentaire pour que ce retour soit une réussite et le début d’une nouvelle étape, et, si le deuil venait à frapper, pour veiller à ce que l’abattement du moment ne l’emporte pas sur les missions à poursuivre et l’élan vers l’avenir. En ce sens, j’ai la certitude que le régiment peut être fier de la manière dont il a surmonté ces épreuves en faisant appel à toutes ses ressources et au dévouement de chacun.